Esport – Ervan Dieulin, président de Mosel’LAN Project : « Ça ne sert à rien de fracturer le gaming »

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Depuis 2018, Mosel’LAN Project, club d’esport mosellan, fait vivre le jeu vidéo à Metz et dans le département. A travers l’organisation de LANs party, ou des participations à des tournois, le club attire toujours plus de monde, et commence à s’étendre sur le territoire, avec des événements à Thionville et dans la Communauté de Communes de l’Arc Mosellan. Ervan « dieuls » Dieulin, président du club, nous présente son projet.

Dans le gymnase de l’Université Technologique de Troyes, le samedi 2 décembre au soir, les salles commençaient déjà à se vider. Sur les 524 joueurs inscrits dans les différents tournois proposés par l’UTT Arena – le plus grand rassemblement esport du Grand Est cette année – les premiers éliminés pliaient bagages petit à petit. Le lendemain matin, à l’heure des phases finales des tournois, les salles étaient déjà relativement vides.

Pourtant, quelques équipes éliminées la veille restaient, et profitaient de l’événement. Juste histoire de relancer une partie supplémentaire, regarder la suite du tournoi qu’ils ont joué ou faire des nouvelles rencontres… Parmi ces équipes-là, les Mosellans de Mosel’LAN Project. Inscrits sur le jeu Counter-Strike 2, la performance n’était clairement pas leur priorité. « Mettre un round aurait été un joli bonus, mais bon, ce sera pour la prochaine fois » rigole Ervan « dieuls » Dieulin, président du club. Mosel’LAN Project tourne depuis 2018, mais ses bénévoles agissent dans la région depuis plus de 10 ans pour promouvoir le jeu vidéo. Présentation.

Le côté social du jeu vidéo

LGM : « Quels sont les objectifs de l’association ? »
Ervan « dieuls » Dieulin : « On veut avant tout promouvoir et développer la pratique du jeu vidéo multijoueur. Derrière, on essaye de se diversifier sur ce qu’on peut accueillir au sein d’une association pour améliorer ce qu’on trouve dans le jeu vidéo et l’esport. En l’occurrence la pratique, mais surtout se réunir. »

« Vous opérez dans toute la Moselle ? »
« On voulait se recentrer sur un territoire donné. Une ville ou une métropole, c’était trop petit et limité comme champ d’action. La région, c’est illusoire de vouloir fédérer tout ça depuis un petit groupe. Mais le département, ça s’y prête bien. Pour les événements en ligne, mais avant tout pour les LANs, quand on se retrouve sur place, parce que les distances ne sont pas dérangeantes. »

« L’aspect compétitif est là, comme l’indique votre participation à l’UTT, mais ce sont avant tout des LANs party que vous proposez. »
« Les LANs party, c’est l’ADN du jeu vidéo. On se réunit le temps d’une nuit, en ce moment à la MJC Metz Sud, et on est comme à la maison. Les gens n’ont rien à ramener. On partage le même écran. On est tous ensemble et on passe un bon moment. Le but, c’est de proposer d’autres choses, avec des Party Games une fois par mois, dans un bar qui s’appelle le What the Food, près de la gare. Malheureusement, on était basé au Rift, mais il a fermé ses portes. On a aussi proposé des événements à Thionville, ainsi qu’à Buding, dans la CC de l’Arc Mosellan. On a envie que les gens aient des lieux de rencontres près de chez eux, et ne pas rester cantonné qu’à la ville de Metz.

On propose aussi du jeu en ligne. Mais l’approche territoriale en ligne, c’est dur, parce que les gens ont moins d’attache géographique, même si on essaye d’en proposer une fois par semaine. Il y a aussi un aspect plus compétitif. Comme notre participation à l’UTT Arena, ou alors organiser des événements comme à Metz’torii. »

« France Esport essaye d’être une fédération »

« Pourquoi avoir participé à l’UTT Arena ? »
« Ça faisait partie de objectifs de Mosel’LAN Project. Il fallait qu’on se déplace dans un événement compétitif. Montrer qu’on est là, et qu’on est capable de le faire. Peu importe les résultats. Notre objectif c’était juste de venir. Les événement dans le Grand Est sont pris en charge par le club, mais pas au delà. On est gagnant rien qu’en se déplaçant.

Cette LAN nous a permis de nouer des contacts. On a des homologues ailleurs. On a des bons amis dans le Haut-Rhin, à Mulhouse notamment, et dans la Marne. Ces événements permettent de les voir, de discuter. On a tout intérêt à rassembler les gens qui sont dans une même zone. Ça ne sert à rien de fracturer le gaming. »

« Vous avez joué un rôle dans la création de l’antenne régionale de France Esport également. »
« Mosel’LAN Project est membre fondateur de l’antenne régionale. Mais pour l’instant, c’est très compliqué. France Esport essaye d’être une fédération, mais on n’a pas la même vision. Ce sont beaucoup de personnes avec une vision plus commerciale, plus professionnelle, avec des objectifs très différents par rapport à nous, les associations amateures. Il ne devrait pas y avoir de concurrence entre ces deux mondes. On a voulu y participer comme tout le monde peut rejoindre une association. On veut discuter, faire avancer les choses. Il y a un objet noble derrière France Esport. Mais le fonctionnement laisse à désirer. On aimerait un modèle stable et bénéfique pour tous. »

« Comment fonctionne votre association ? »
« C’est une adhésion annuelle, basée sur l’année scolaire. Mosel’LAN est calquée sur un modèle sportif, adapté aux jeux vidéo, parce qu’on parle quand même d’esport. Donc ça va du 1er septembre au 31 août. Mais les adhésions coulent sur tout le mois de septembre, pour inviter les anciens à notre AG, et leur permettre d’échanger, rencontrer les nouveaux et faire remonter leurs envies et suggestions.

Le tarif est de 20 € par saison, avec quelques avantages sur le prix des événements et désormais le défraiement de LANs, dans la limite du possible. Et on espère offrir plus au fil du temps pour le même niveau de prix. On veut permettre aux gens de pratiquer leur passion. En ce moment, on est 25 adhérents, et par année, une cinquantaine de personnes non-adhérentes viennent lors des différentes soirées. »

Let’s Go Metz est un média associatif créé en 2017 et qui a pour but de valoriser l’actualité sportive à Metz ainsi qu’en Moselle. Il est alimenté par le travail de ses membres bénévoles.

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