Un Metz Handball XXL pour un premier round validé

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Dans une rencontre handiablée, les Messines ont fait honneur à leur public en prenant une option vers le titre avec cette victoire 31-24 face à un Brest pourtant bien déterminé à poursuivre sa série de match sans défaite face aux Lorraines.

Avec un bilan de 4 larges défaites et un nul toutes compétitions confondues, les joueuses d’Emmanuel Mayonnade n’étaient pas vraiment dans une position de favorites avant cette 6ème rencontre de la saison. Impuissantes, les Messines n’avaient jusqu’à présent jamais su trouver de véritables solutions face à l’armada brestoise. Pourtant, sur le plan comptable, les Mosellanes n’avaient pas à rougir. 18 victoires, 2 défaites et 56 points. Comme Brest. Depuis la montée de l’équipe bretonne, jamais Metz Handball n’avait été autant accroché au classement à la fin des saisons régulières. D’ailleurs, après cette période critique, les Dragonnes ont su se remobiliser et se refaire une santé en dominant Paris 92 (32-28), Chambray (35-25), Nantes (34-28) et Besançon (35-26). Le bémol ? Un problème de constance et ces deux seuls revers qui permettent aux Brestoises de recevoir au retour, devant leur public. Mais malgré l’absence de Hatadou Sako et de Orlane Kanor, il fallait obligatoirement s’appuyer sur ces derniers éléments de réponse pour tromper Brest, très en confiance après cette double victoire face au Nantes Atlantique Handball, tout récent champion d’Europe. Beaucoup de joie et d’envie se ressentaient à Metz qui retrouvait son public, pour la première fois depuis le mois d’octobre. De quoi y croire pour ce 24ème titre…

Un Metz Handball audacieux et solidaire

En l’absence de Hatadou Sako, Emmanuel Mayonnade décidait de faire entièrement confiance en Dinah Eckerle qui a pu montrer l’étendue de tout son talent pour un match décisif, avec des coéquipières qui n’étaient pas en reste. Après un échec sur Sandra Toft, le bloc messin mettait suffisamment de profondeur pour bloquer Jaukovic et Gros. Pari gagnant de cette première action défensive puisque Brest peinait sur attaque placée et permettait à Metz d’ouvrir le compteur de la rencontre avec un éclair de génie, venu tout droit de Croatie, sur phase de transition conclue par Micijevic. Brest avait du répondant en profitant d’un trop lent repli défensif des Messines pour rapidement égaliser, avec la justesse de Sladjana Pop-Lazic. Mais très disciplinées, les Dragonnes ne laissaient aucune brèche à leurs adversaires du soir et ne se précipitaient jamais en attaque. Ainsi, elles pouvaient imposer leur rythme avec de longues séquences et des enclenchements qui tournaient sur la base arrière pour trouver Astride N’Gouan. Les Mosellanes étaient d’ailleurs bien audacieuses avec de la variété dans leur jeu, à l’image de ce but au pivot par Debbie Bont ou ces entrées d’ailières qui permettaient à Tjasa Stanko d’exploiter des intervalles.

De l’autre côté du terrain, les joueuses de Emmanuel Mayonnade étaient tactiquement solidaires en défense. Quand Camila Micijevic et Astride N’Gouan fermaient très vite les espaces, Ailly Luciano se déplaçait sur la demi-centre en montée inversée pour dissuader les passes brestoises et permettre à Tjasa Stanko d’intercepter des ballons pour lancer des attaques rapides. Après une montée de balle fulgurante de Méline Nocandy, Laurent Bézeau était alors obligé de poser son temps-mort (8-6, 17′). Malgré un réajustement tactique du coach breton, Metz restait dans son match et continuait de gratter des ballons en provoquant des erreurs simples mais efficaces. Et même si Brest trouvait des solutions vers l’extérieur via des problèmes de répartition dans la défense messine, les coéquipières de Méline Nocandy rejoignaient le vestiaire avec une avance de 3 buts (16-13, 30′).

Une domination défensive sans précédent

Jamais auparavant, Metz Handball n’avait pris les devants des débats à la mi-temps. Soit le champion de France en titre devait se contenter d’un score de parité, soit d’un retard trop conséquent pour être rattrapé. La tendance était inverse ce mercredi soir, les Dragonnes n’ont jamais lâché cette avance et ont même creusé l’écart avec le soutien de leur public indéboulonnable. Si le début de la seconde période était la définition de tergiversation de part et d’autres du terrain, c’est bien Metz Handball qui ouvrait de nouveau le compteur par l’intermédiaire de Camila Micijevic. L’internationale Croate joue plus libérée depuis plusieurs matchs et devient un élément clé de ce jeune effectif, en cette fin de saison.

Les Bretonnes, elles, tentaient de résister mais elles ne parvenaient pas à démobiliser leurs rivales qui pouvaient compter sur une Dinah Eckerle invincible, derrière une défense tout autant hermétique que celle de la 1ère Mi-temps. Le BBH poursuivait ses erreurs et ne s’appuyait que sur la force de frappe d’Ana Gros, la meilleure Brestoise de la rencontre. La profondeur messine déconnectait complètement les relations bretonnes qui avaient tant fait mal durant les 5 précédentes rencontres, grâce à un important travail de bloc pour fermer les intervalles. Ce nouvel ascendant offrait de précieux ballons pour enfoncer le clou sur contre, à 7 minutes de la fin, où le score alternait entre 7 et 8 buts d’écart (28-20, 53′). Alors l’équipe messine pouvait commencer à croire à ce petit matelas confortable avant de se rendre en terre hostile. Laurent Bezeau sortait des coups de chapeau tactiques avec un jeu à 7 pour annihiler les porteuses de balle et rendre la qualité des courses des attaquantes moins fluide. Une volonté de pressing se ressentait du coté des « Rebelles » mais collectif, constant, sans réelle irrégularité, ce Metz Handball savait préserver son sang-froid pour tenir le Brest Bretagne Handball à distance, jusqu’à la dernière seconde du match. Inscrire 31 buts à Sandra Toft et Cléopatre Darleux est loin d’être anodin. Alors, ce soir, pour ce Metz Handball très jeune, il n’était clairement plus question de reconstruction (31-24, 60′).

Statistiques

Metz Handball
Ivana Kapitanovic (1 parade sur 3 tirs), Dinah Eckerle (12/35). Camila Micijevic (5 buts sur 10 tentatives), Astride N’Gouan (3/5), Méline Nocandy (6/6), Manon Houette (2/2), Debbie Bont (1/2), Tjasa Stanko (7/9), Louise Burgaard (3/8), Laura Kanor, Marie-Hélène Sajka, Ailly Luciano (4/6), Audrey Dembélé, Olga Perederiy.

Brest Bretagne Handball
Cléopatre Darleux (6 parades sur 21 tirs), Sandra Toft (5/21). Constance Mauny, Alicia Toublanc (3 buts en 4 tentatives), Ana Gros (10/18), Isabelle Gullden (1/3), Coralie Lassource (2/3), Kalidiatou Niakaté (1/5), Laurène Catani, Sladjana Pop-Lazic (1/1), Pauletta Foppa (2/2), Djurdjina Jaukovic (2/7), Tonje Loseth, Pauline Coatanea (2/4).

Crédit photo : Matthieu Henkinet

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