Metz Handball, et maintenant ?

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Comment rebondir pour Metz Handball après la cruelle désillusion en quart de finale de Ligue des Champions contre le FTC Budapest ? Notre édito.

Dimanche 7 mai. Aux alentours de 15h30. Le ciel s’abat littéralement sur la tête du peuple jeune et bleu. Metz Handball s’incline 26-33 aux Arènes contre le FTC Budapest. Un scénario absolument invraisemblable pour une équipe qui avait survolé le match aller en allant gagner 32-26 en Hongrie. Mais « tout va très vite dans le handball », prévenait Tamara Horacek. Quand le dernier coup franc de Valeriia Maslova, qui aurait pu offrir les tirs au but aux Dragonnes, finissait sa course dans le mur hongrois, ce que l’on pensait invraisemblable devenait bel et bien réel. Metz Handball avait cédé ses six buts d’avance, et voyait ses rêves de deuxième Final 4 consécutif s’envoler.

Les Dragonnes s’écroulent alors de tristesse sur le Gerflor. Les visages, déconfits, de près de 5000 supporters quittent les Arènes de Metz. Les yeux de certains sont humides. Une chape de plomb insupportable pèse au-dessus d’une foule qui y croyait dur comme fer. Cette tristesse, évidemment partagée par tous, était palpable quand Emmanuel Mayonnade et Kristina Jorgensen se sont exprimés devant la presse à l’issue de la rencontre. « C’est probablement notre pire match cette saison », constate la demi-centre. « Je suis triste, triste pour mon équipe, pour les fans, pour le président, pour vous… Si on pouvait refaire ce match, on ne referait pas les mêmes erreurs », regrette l’entraîneur messin.

Le cador Metz Handball n’a pas assumé son statut

Au-delà d’un comeback invraisemblable, l’histoire de ce quart de finale, c’est aussi la meilleure équipe des phases de poules de la Ligue des Champions 2022-2023 qui n’a pas assumé son statut de favori. Le dernier médaillé de bronze de la plus prestigieuse des compétitions européennes n’est pas là où il était attendu. Metz Handball a-t-il été rattrapé par l’enjeu ? Metz Handball a-t-il joué avec la peur au ventre, avec le trouillomètre à zéro ? Metz Handball a-t-il été plombé par une certaine fatigue ou nerveuse ? Les explications d’un tel coup de théâtre sont difficiles à trouver. Coup de théâtre dramatique pour une équipe qui avait jusqu’alors survolé la Ligue des Champions, en battant notamment deux fois Györ, fait historique. Le (nouveau) géant européen Metz Handball a chuté. Une déconvenue rarissime dans l’histoire récente du club, qui a souvent repoussé ses limites en Europe, échouant simplement contre plus fort.

Sous l’ère Emmanuel Mayonnade, le quart de finale de 2018 contre le CSM Bucarest reste dans les têtes, avec une défaite rédhibitoire de 13 buts (34-21) à l’aller en Roumanie. Mais rien de comparable avec cette cruelle désillusion contre Budapest. Pour retrouver pareil scénario crève-cœur en Moselle, il faut remonter à 2013 et une finale de Coupe EHF (C3) perdue contre Holstebro. Victorieuse 35-31 à l’aller au Danemark, la bande à Sandor Rac s’était inclinée 33-28 au retour aux Arènes. L’histoire d’un but… Ironie du sort, Louise Burgaard, qui a cruellement manqué aux Dragonnes contre Budapest, était dans l’équipe d’en face. Un déchirement qui fut l’un des tournants de l’histoire de Metz Handball, qui tutoie aujourd’hui l’élite du handball européen. Et si en son Budapest de 2023, passé la déception, Metz avait trouvé son Holstebro de 2013 ?

Quelle suite après l’échec ?

Et si cet échec cuisant n’était, finalement… qu’une étape dans la route vers le Graal ? Comme un rappel à l’ordre, très brutal, de l’attention constante à porter aux détails. Une piqure douloureuse qui va laisser des traces, nécessaires, dans l’ADN du club. L’avenir nous dira si la bande de Manu Mayonnade aura appris de ses erreurs et franchi un nouveau pallier dans la quête du plus prestigieux des trophées. Finalement, c’est ce genre de journées irrationnelles qui fait « la magie du sport », pour reprendre les mots du technicien messin. Une magie qui n’était pas dans le camp jaune et bleu dimanche…

La suite pour Metz Handball ? « Panser la plaie » dans l’immédiat, « prendre le rebond pour grandir » dans le futur, dixit Emmanuel Mayonnade. La convalescence du club 25 fois champion de France commencera dès mercredi à Dijon. Un déplacement sans enjeu, si ce n’est de se remettre, petit à petit, la tête à l’endroit. Elle continuera jusqu’à la finale de Coupe de France, le 10 juin à Bercy contre Paris 92, pour finir la saison sur un doublé coupe-championnat, comme en 2022. Une finale qui interviendra une semaine après un Final 4 de Ligue des Champions que les Dragonnes ne pourront qu’observer, lorgner, en attendant de pouvoir soulever le dernier titre qui leur manque…

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