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En finale des JO de Paris 2024, la France défiera la Norvège ce samedi. Un choc entre deux nations à l’histoire très dense.

En éliminant la Suède au terme d’un match marqué par un épais suspens jusque dans les derniers instants, l’équipe de France Féminine de Handball a validé sa place en finale des Jeux Olympiques de Paris 2024. Une troisième participation à une finale Olympique, après Tokyo 2020 qui avait permis aux bleues de récolter une médaille d’or face à la Russie et Rio 2016 où dans un même affrontement les bleues s’étaient contentées de la médaille d’argent.
Cette fois, c’est la Norvège, médaillée de bronze de la dernière olympiade, qui se dressera sur le chemin des Bleues dans un affrontement qui a tout à fait un air de déjà vu puisque ces deux grandes nations du handball féminin ont déjà eu l’occasion de se croiser à de nombreuses reprises.

Il y a quelques mois seulement, les deux équipes nationales se heurtaient déjà en finale d’un mondial mémorable. L’affrontement avait fini par tourner à l’avantage de la France (31-28) qui décrochait alors la troisième médaille d’or de son histoire dans un championnat du monde. Cette victoire avait mis un coup derrière la tête des Norvégiennes, annoncées de longue date comme favorites de cette compétition jouée en partie à domicile. Lors de la phase de poules, les joueuses d’Olivier Krumbholz s’étaient déjà imposées d’un but.
Depuis les deux équipes se sont affrontées à deux reprises dans le cadre de matchs amicaux de préparation Olympique. La première rencontre se soldait alors par une lourde défaite (22-34) que le sélectionneur Français qualifiait alors de « fessée », espérant malgré tout que cela serve de leçon et concluant avec ces mots qui s’avèreront peut être prophétiques : « quitte à perdre contre la Norvège, autant que ce soit maintenant ». Les Norvégiennes s’étaient alors rangées derrière une Reistad des grands soirs (9 buts / 10 tirs)
Quelques jours plus tard les Bleues resserraient leur jeu et montraient tout le caractère dont dispose l’équipe en prenant leur revanche (25-19) à Pau. Mais la finale olympique qui attend les deux équipes sera bien évidement d’une autre intensité que ces matchs « test ».

France / Norvège, une histoire qui dure

Avant cela, la France et la Norvège se sont croisées de nombreuses fois en phases finales de grandes compétitions et souvent ce sont les bleues qui en ont fait les frais.
Certains souvenirs sont encore très frais comme la demi-finale de l’Euro 2022 où les coéquipières de Nora Mork avaient éliminé celles de Grâce Zaadi (28-20). Les françaises n’avaient alors pas su relever la tête dans le très physique match pour la troisième place face au Monténégro pour échouer au pied du podium. Une page délicate de l’histoire récente qui faisait déjà suite à une finale perdue (29-22) pour les joueuses d’Olivier Krumbholz, au terme d’un mondial 2021 pourtant brillant. Cette fois le bourreau se nommait Henny Reistad.
En finale du championnat d’Europe précédent, en 2020 ? Histoire similaire. L’équipe de France, intouchable à l’exception d’un nul face à la Russie au tour principal, tombait sur un collectif solide en finale à Herning. Victoire Norvégienne sur le score de 20 à 22.

Pour retrouver une victoire française avant 2023 dans une phase finale de grande compétition, il faut en effet remonter au mondial 2017. Si Stine Oftedal, Nora Mora et leurs coéquipières avaient brillé au fil de la compétition, c’est bien l’équipe de France qui avait su tirer son épingle du jeu en finale derrière Amandine Leynaud, Manon Houette et Allison Pineau (23-21). Cette victoire venait (déjà), venger une élimination subie l’année précédente en demi-finale au championnat d’Europe 2016 (20-16).

Cette histoire entre la Norvège et la France dans les phases finales des grandes compétitions s’étire en réalité sur plusieurs décennies, au delà même des générations dorées actuelles. En finale du mondial 2011 c’était déjà la Norvège qui prévalait (32-24) alors que les quatre buts respectifs d’Angélique Spincer et Claudine Mendy ne pesaient que peu face aux six buts de Kristine Lunde et aux 17 parades de sa sœur, la déjà infranchissable Katrine Lunde.
Plus tôt encore, en 2006, la demi-finale du championnat d’Europe tournait elle aussi à l’avantage des Norvégiennes (28-24) alors que les huit buts de Gro Hammerseng contrariaient les efforts des coéquipières de Valérie Nicolas.
En 2002, c’est également en demi-finale d’un Euro que les deux nations s’entrechoquaient au bénéfice des nordiques (16-21), un crève cœur pour les coéquipières d’Isabelle Wendling qui avaient déjà été stoppées en quart de finale par les coéquipières de Marianne Rokne au mondial un an plus tôt, malgré l’efficacité offensive de Leila Lejeune ce jour là.
Pour retrouver l’origine de ces bras de fer en phase finale, c’est vers 1999 qu’il faut retourner, avec une finale mondiale à couteaux tirés en Norvège justement. Inséparables au coup de sifflet final (18-18), les deux équipes offraient une bonne dose de frissons en prolongations aux spectateurs présents à Lillehammer. Finalement, les Norvégiennes guidées par Kjersti Grini s’imposaient d’un but (24-25).

Vous l’aurez aisément compris, malgré quelques coups d’éclat au fil des ans, les chocs France / Norvège ont majoritairement tourné en faveur des nordiques. Cherchant un dernier baroud d’honneur Olympique pour une partie des stars vieillissantes, Katrine Lunde (44 ans), Stine Oftedal (32 ans), Nora Mork (33 ans), Silje Solberg (34 ans), Kari Brattset (33 ans), le sélectionneur Thorir Hergeirsson pourra compter, comme souvent dans l’histoire récente, sur la fraicheur d’Henny Reistad, Un riche mélange entre talents et expérience que les joueuses de l’équipe de France devront contrer coûte que coûte en imposant leur propre jeu, en qualité de championnes du monde et championnes Olympiques en titre.
Une française avertie en vaut deux et avec 26 000 supporters autour du terrain ainsi que des millions derrière leurs écrans, la fête promet d’être belle ce samedi à 15h00.

Crédit photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport