176 Le FC Metz vient d’achever son mercato par le départ en prêt d’Amine Bassi. Lui non plus ne sera pas remplacé. Un nouvel élément offensif dont se prive l’une des attaques les moins prolifiques du championnat. De quoi s’interroger sur les axes de priorité et sur la politique sportive du club à la Croix de Lorraine. 1er février 2022, quelque part en Moselle. Alors que la nuit fût courte et agitée, un fan grenat tente de noyer sa frustration dans un café noir bien serré. Partagé entre la douleur de voir l’une de ses idoles porter les couleurs de l’éternel rival de la banlieue Sud et l’incompréhension des choix sportifs de son club chéri, ce supporter a compris depuis longtemps que rien ne lui sera épargné. Le FC Metz vient d’achever son mercato. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le bilan est très mitigé. Et même si l’herbe est toujours plus verte ailleurs, cet hiver à Saint Symphorien la pelouse est indigne d’une enceinte de Ligue 1. Un recrutement très défensif Dépassé par le repositionnement tardif de la coupe d’Afrique des Nations en janvier et par un départ annoncé de ses cadres de la défense et du milieu de terrain, le FC Metz n’avait pas pu anticiper son recrutement estival en conséquence. Contraint de recruter dans l’urgence, priorité fût donnée à la défense. Tout d’abord avec l’arrivée de Jemerson en octobre, libre de tout contrat. Belle pioche. Malheureusement le Brésilien se blessera début janvier. La tuile. Heureusement, un certain Jean-Armel Kana-Biyik se préparait à rejoindre l’effectif depuis quelques semaines. Un défenseur que Frédéric Antonetti connaît bien. Officialisation dès le 05 janvier. Jean-Armel Kana-Biyik, première recrue du FC Metz lors de ce mercato A Metz, l’entraîneur corse tire les ficelles et l’arrivée d’Ibrahim Amadou une semaine plus tard le confirme. Celle de Louis Mafouta, star de la D2 suisse également. La seule recrue offensive messine porte également le seau du clan Antonetti. La bonne surprise du mercato s’appelle Fali Candé, lui aussi défenseur au poste de latéral gauche. Le choix du Bissau-Guinéen fait déjà l’unanimité sur les rives de Moselle. Bilan du recrutement, sans compter le « joker Jemerson », trois joueurs à vocation défensive contre un seul attaquant. Un dégraissage très offensif. Outre celui de Maïdine Douane qui inaugurera son premier contrat professionnel à Seraing, quatre départs ont été enregistrés. Tous en prêt, dont trois joueurs à vocation offensive. Cheikh Sabaly à QRM, Lamine Gueye au PFC, et surtout Amine Bassi à Barnsley. Ajoutez à cela le départ du milieu de terrain Warren Tchimbembé en D2 Espagnole, force est de constater un déséquilibre entre les départs et les arrivées. Certes il fallait recruter en défense, mais fallait-il autant dégraisser au milieu et en attaque ? La question mérite d’être posée. Affaiblir l’une des attaques les moins prolifiques de ligue 1, bonne ou mauvaise idée ? Si la question se veut volontairement rhétorique, elle n’en est pas moins légitime. La politique sportive du FC Metz pose question. Depuis le départ d’Habib Diallo vers le rival strasbourgeois il y a deux ans, l’attaque grenat est en berne. La convaincante arrivée de Nicolas De Préville l’été dernier ne suffit pas à combler à elle seule des lacunes offensives évidentes. Ibrahima Niane peine à retrouver son niveau et sa fougue. Opa N’Guette revient très doucement après de longs mois d’absences. Lenny Joseph, autre pari sportif, ne convainc pas. Papa N’Diaga Yade passe d’ailier droit à latéral gauche au bon vouloir de la conjoncture. Seul Farid Boulaya qui purge ses derniers mois du côté de Saint Symphorien semble au niveau pour épauler Nicolas De Préville. Et le constat s’étale au grand jour à chaque journée. Le FC Metz ne produit que très peu de jeu. L’animation offensive est pauvre au point que le salut vient très souvent de Fabien Centonze et Thomas Delaine. Et alors que les concurrents directs au maintien ont fait montre d’ambition lors de leur mercato, à Metz la cellule de recrutement semble avoir abandonné l’idée de marquer des buts. Nicolas De Préville, seule satisfaction en attaque, arrivé au FC Metz lors du mercato d’été. La deuxième moitié de saison sera longue L’opération maintien passera par un jeu total défensif et l’espoir d’un exploit individuel en attaque. En espérant bien entendu que la célèbre guigne messine ne vienne pointer son nez. Pourquoi ne pas avoir recruter devant ? Et pourquoi s’être privé de cartouches comme Amine Bassi, qui d’après les dires du coach semblait « avoir enfin compris les exigences de la ligue 1 » ? Le nouveau visage du FC Metz devait être synonyme d’ambitions nouvelles, de réussite. Rebranding, nouvelle tribune, nouveau centre de formation. Le FC Metz 2.0 devait attirer des joueurs d’un standing inédit à Saint Symphorien. Mais la crise sanitaire a balayé ces projets. Elle semble avoir obligé les dirigeants grenats à économiser sur le sportif. Ou du moins à prioriser l’aspect défensif. La seconde partie de saison s’annonce compliquée, cela ne fait aucun doute. Et une chose est sûre, les supporters grenats n’ont pas fini de se ronger les ongles et de s’arracher les cheveux. A moins que les paris sportifs et les quelques éléments offensifs restants ne prennent soudain conscience de leur potentiel et de l’enjeu qui les attend. Crédit photo : Julien Buret/LGM