Emmanuel Mayonnade : « Jamais je n’aurais imaginé traverser la France pour entraîner Metz Handball »

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Emmanuel Mayonnade est le cœur du projet de Metz Handball depuis bientôt 6 ans. Alors que la préparation estivale touche à sa fin et que le Metz Handball s’apprête à replonger au cœur de la Ligue Butagaz Énergie et de la Champions League, il nous a accordé une interview. Au programme un retour sur son parcours, les liens qu’il a tissé au club, l’effectif et les projets des Dragonnes

Let’s Go Metz : Quand on parle d’Emmanuel Mayonnade, il y a toujours un peu de Gironde dans la conversation. On connaît l’attachement aux racines. Est-ce qu’à la belle époque de Mios, la perspective de traverser la France pour vivre l’aventure Mosellane était ne serait-ce qu’envisageable ?
Emmanuel Mayonnade : Jamais. Pas du tout. J’ai commencé un an après le décès de mon Tonton qui entraînait à l’époque l’équipe féminine et à ce moment là, je n’étais pas prêt. Je suis sûr que si cette première année là s’était mal passée et que l’équipe était descendue, j’aurais arrêté. J’étais lancé là-dedans, je voulais entraîner, je pensais vouloir entraîner mais j’imaginais le faire avec mon tonton jusqu’à ce qu’il décide d’arrêter : adjoint pendant 5, 10, 15, 20 ans… Et puis à 40/45 ans, commencer peut-être. Le destin en a voulu autrement.
C’était dur, c’était éprouvant à Mios, en partie parce que j’étais jeune et que je mettais du temps à travailler mes entraînements. Il y avait des périodes où on n’avait aucune joueuse professionnelle, parfois entre midi et deux j’allais sur le lieu de travail des joueuses pour faire une séance d’une demi-heure. Le soir, on se regroupait tous à 19h30 ou 20h quand tout le monde avait fini de travailler, les journées étaient longues et je mettais parfois 4 ou 5 heures à préparer l’entraînement du soir… Aujourd’hui ça va plus vite. Mais jamais je n’aurais imaginé ce parcours. J’ai fait une première année où on a fini 3èmes et je me suis dit « tiens c’est bien quand même » et après ça a continué, mais jamais je ne pensais que je traverserais la France, loin de ma famille pour entraîner. Jamais je n’aurais pensé vivre de cette activité là, ce n’était pas du tout le cas à Mios. Après tout ça, quand un problème se présente je relativise et ça passe vite.

C’est l’histoire d’un sacré concours de circonstances en définitive. Il y avait de la réussite dans ce club, avec des trophées au fil des années et une Challenge Cup (C4) remportée juste avant que le club ne sombre…
Souvent en interne on avait des discussions. Mes grands-parents ont mis beaucoup d’argent dans le club. Il y a des endroits où les conseils d’administration arrivent à s’y retrouver mais nous on mettait de l’argent à perte. Personnellement, j’ai mis beaucoup d’argent dans mon club, que je n’ai jamais récupéré, parce qu’on voyait que la fin de mois serait complexe, ou pour d’autres raisons. Et j’avais 25 ans. Alors parfois je me disais qu’il faudrait partir… Le club avait évolué, mon papy n’était plus président du club quand je suis parti, mais sans la banqueroute ça ne se serait peut être jamais produit.

Lors de l’arrivée à Metz le duo avec Katya Andryushina n’était pas forcément un choix, elle était déjà en place et il a fallu composer avec… Aujourd’hui ce duo semble inébranlable. Comment s’est construite la relation ?
Il a fallu un petit peu de temps. Elle avait travaillé pendant 6 mois avec mon prédécesseur et dans ces situations, il y a toujours un peu de défiance de part et d’autre. J’arrivais dans un environnement qui fonctionnait déjà plutôt pas mal, avec mes idées… Mais cette défiance n’a pas duré très longtemps parce que très vite je me suis rendu compte de la bonté de la personne et qu’il était possible d’avancer. Bien évidement, nos chemins se sépareront un jour parce qu’elle aura d’autres aspirations ou parce que j’en aurais d’autres ou je ne sais quoi… Mais aujourd’hui on est heureux, je suis épanoui et j’ai la même appréciation vis à vis de mon préparateur physique. Ce sont des personnes qui sont devenues si importantes dans ma vie, en tant qu’homme. Plus que des collègues de travail, ce sont de vrais amis et ce qui est triste c’est qu’ils sont devenus mes amis parce qu’ils sont compétents dans leur travail et ça aurait peut-être été impossible dans le cas contraire. Ça peut donner l’impression d’une personne très intéressée, je fonctionne peut-être comme ça… Mais Katya est effectivement devenue très importante dans ma vie.

Il y a eu des succès en club mais aussi en sélection, après trois années avec les Pays Bas et une médaille d’or mondiale, l’histoire internationale va-t-elle s’arrêter ?
On est en train de discuter avec les Pays Bas. Il y a plein de choses à prendre en considération. Est-ce qu’on a rempli les impératifs de résultats et humains ? Dans cette culture différente, est-ce que les dirigeants estiment qu’on est bien intégrés ? Et puis, est-ce qu’on a envie de continuer ? On en discute et les choses doivent se décanter d’ici 15 jours, pour eux comme pour nous et aussi pour Metz Handball. Il faut que le club sache si je suis présent tout le temps ou non…

« En me levant au Japon je savais ce qu’ils allaient faire 9 heures plus tard à l’entraînement »

A ce stade, qu’est-ce que cette expérience a apporté ?
Je n’ai jamais eu le sentiment d’être moins bon avec Metz parce que je m’occupais aussi de la sélection et je n’ai jamais eu le sentiment d’être moins bon avec la sélection parce que j’avais Metz.
Quand je regardais des matchs pour Metz Handball, la préparation du 8ème de finale de Ligue des Champions contre Dortmund par exemple, la moitié des joueuses faisaient partie de la sélection nationale des Pays-Bas. Quand je prépare Esbjerg, je vois Polman, quand je regarde Odense j’ai Abbingh, quand je prépare Bucarest il y a Martine Smeets… Et puis tous ces matchs pour ma culture c’était super et je l’ai souvent dit, j’ai le sentiment qu’un sélectionneur doit entraîner en club. Il y a plein de réflexes à prendre ou à perdre… Après Olivier (Krumbholz, ndlr) est champion Olympique et il n’a pas besoin de ça, mais moi j’avais le sentiment que pour être un bon sélectionneur il me fallait l’aspect club pour avoir les réflexes de gestuelle, de temps mort, d’entraînement au quotidien, de rythme…
Je n’ai pas non plus le sentiment que Metz Handball a été moins bon à partir de ma nomination. D’autres n’ont pas partagé cet avis pourtant en 2019 Metz est champion de France et décroche la coupe de France. Ensuite on est champions du monde avec les Pays-Bas et jusqu’à l’interruption du championnat en raison du Covid les résultats ne sont pas impactés. Il ne reste que la saison passée où j’ai peut-être été moins bon avec Metz Handball, sûrement d’ailleurs sinon on aurait gagné, mais je n’ai pas eu le sentiment que cela ait été par un excès d’investissement pour la sélection.
Il faut aussi se dire que quand je pars avec les Pays Bas, combien de filles restent sur place ? La plupart du temps, il y en a très peu.

La seule exception c’est au moment des Jeux Olympiques, où il y avait plus de joueuses à Metz.
Exactement. C’est la période où on peut me dire « t’étais où mec ? ». Mais il y a un deal avec le président et indépendamment du décalage horaire, il n’y a pas eu un jour où je n’ai pas eu Clément Alcacer ou Nicolas Jarzat au téléphone. On s’était vu en amont pour préparer les contenus et le matin en me levant au Japon, je savais ce qu’ils allaient faire 9 heures plus tard à l’entraînement. Je n’étais juste pas présent pour animer les séances.

On a parlé de la relation avec Katya Andryushina, mais il y a aussi dans la même veine la relation avec Thierry Weizman qui semble quasi filiale parfois. Qu’est ce qui l’a rendu possible ?
Thierry m’avait appelé pour que je vienne entraîner à Metz Handball avant que Jérémy Roussel n’arrive. J’avais répondu par un refus parce qu’au moment de l’union entre Mios et Bègles, la structure m’avait désigné comme entraîneur numéro un. Pourtant, il y avait un mec qui entraînait qui était très compétent et qui aurait pu y prétendre, mais on m’a désigné et il a été placé à la tête du centre de formation. J’ai pris ça comme une belle marque de reconnaissance et j’ai dit à Thierry que je ne pouvais pas balayer d’un revers de main cette confiance que la structure m’avait accordée.

Et puis, concours de circonstances énorme, Jeremy Roussel demande à partir et au même moment je suis au chômage parce que mon club fait banqueroute et les choses se font. Au départ, on m’avait dit « attention à Metz c’est complexe le président est aussi le médecin, il y a beaucoup « d’ingérences ». En fait je me suis rendu compte que Thierry adorait ce club, mais pas au point de prendre des décisions folles. Je n’ai jamais senti la moindre décision controversée entre les rôles de président et de médecin, bien au contraire. J’ai déjà eu envie de lui dire « t’es sûr qu’elle ne peut pas jouer ce match là ? » et il a toujours tenu le même discours.

Parfois, il m’appelle et me dit « Pas d’entraînement pour cette fille là, secret médical ». Je suis fier de ça, je trouve ça noble. C’est quelqu’un qui connaît et qui aime l’activité, avec qui c’est agréable d’échanger… Il m’a déjà dit « mon salaire c’est de discuter de handball avec toi, je ne gagne pas un centime, je perds des sous quand je m’occupe de Metz Handball mais c’est mon salaire. ». On a des échanges tranquilles, sains, animés par la passion. On peut se dire les choses.
J’adore aussi ses interventions auprès des filles. Il en fait peut-être deux par an. Elles sont parfois paternalistes, parfois axées chef d’entreprise. On a besoin de ça.

Un contrat de 18 mois en 2015 a été suivi d’une prolongation en 2016 avant qu’un « feuilleton » annuel ne se mette en place. En Décembre, cela fera tout de même 7 ans (plus longue période derrière Bertrand François 96-03 et 04-06 et et Olivier Krumbholz 85-95). Qu’est ce qui pourrait mettre fin à la relation avec Metz Handball ?
De la même manière que je ne me serais jamais imaginé à Metz, je ne pouvais pas m’imaginer rester si longtemps. Quand je signe un an, c’est parce que je sais qu’on ne peut pas changer 10 filles d’un coup. Parfois on en change, 2, 3 ou 4… Mais je ne veux pas arriver au bout de ce que je peux apporter au groupe ou à la saturation. Je pourrais signer maintenant pour l’année prochaine parce que je me sens bien, mais il y a aussi la considération du groupe.

Je ne peux pas savoir s’il adhérera toujours à ma méthode dans un an et j’espère que 80% des filles resteront. Mais si Bruna par exemple ne me supporte plus en Mars c’est une chose, mais si il y a aussi Méline, Louise, Camila… je ne verrais aucun intérêt à rester. Je sais que certains entraîneurs n’en ont rien à faire d’avoir des conflits avec tout leur groupe et font leur travail en mettant l’affect de côté mais pour moi ce n’est pas du tout ça.

Peut-être qu’il y a des filles qui attendent de savoir si je reste pour prolonger, peut-être qu’il y en a d’autres qui attendent de savoir que je ne reste pas. Mais si en Janvier ou Février je sens que je perds le fil et que les filles ne tirent plus dans le même sens que moi, je dirais dans l’intérêt de tous, à Thierry, que j’arrête. Je peux signer un contrat de n’importe quelle durée, mais si ça ne marche plus je n’irais pas au bout. Je ne peux pas me lever le matin si je sais que la moitié des filles n’a plus envie de bosser.

Alors je sens parfois qu’il y a des tensions, en ce moment je suis peut-être en froid avec une fille ou deux, mais je sens aussi que fondamentalement on s’apprécie et que ce n’est qu’une réflexion qui n’est pas passée. Je fais tout pour garder ma constance et ma ligne de conduite et les choses vont revenir dans le bon sens sans que l’un ou l’autre n’ait besoin de se travestir.

En revanche si le mal est plus profond, ça ne serait pas une affaire d’argent et je demanderais à Thierry de me changer pour le bien de l’équipe. Je le ferais sans problème. Ça fait longtemps que je suis à Metz, aujourd’hui je sens que j’ai l’adhésion de la majorité du groupe, la relation avec le président est plutôt bonne, les résultats indépendamment de la saison passée sont convenables.

Sous l’ère Mayonnade, depuis 2015, Metz n’avait connu que des titres de champion et la dernière saison sans aucun titre remonte à 2011/2012. Que va laisser la saison passée dans l’évolution du groupe, dans le projet du club ?
Est ce que ça va laisser des traces ? J’imagine que oui. Déjà parce qu’on en parle, donc on y pensera toujours. A Metz Handball on est exigeants dans la culture du détail, parfois trop et ça peut être oppressant pour les filles mais quand je sais qu’on ne perd même pas d’un but mais au goal-average, je me dis que ce n’est pas ça qui va me pousser à ralentir.

On est tombé pour cette saison sur un adversaire qui était très très bon. En début d’année quand on perd Grâce Zaadi, Marion Maubon, Xenia Smits, Ailly Luciano avait arrêté, Manon Houette était en convalescence et j’en passe… On perd beaucoup de titulaires. On sort Camilla (Micijevic) qui avait fait un match en deux ans… Je trouve au final que le parcours était correct.

On aurait pu être champion avec ce parcours là. Ça se joue à un goal average, on doit pouvoir le faire. Alors oui, ça va laisser quelques traces mais la question maintenant c’est de savoir ce qu’il faut changer. Être peut-être plus malins dans la façon de travailler au quotidien, peut-être un peu plus dur ou un peu moins dur, mais ce qui est sûr c’est qu’en faisant la même chose on ira au même endroit, à savoir ne pas gagner de titre.

Au-delà de ça je le dis, on a choisi la plus mauvaise année pour être à ce niveau là. Quand on n’était pas bons, on jouait à huis clos à domicile. Avec du public on aurait pu avoir un regain d’énergie qui venait d’ailleurs que de moi ou du groupe… Mais c’était pareil pour tout le monde et Brest était sur une dynamique extraordinaire et elle se suffisait à elle même. Nous en revanche, on aurait eu besoin de ça.

A l’issue de la saison il y a eu de nouveaux départs importants : Manon Houette qui était là depuis 2017, Marie Hélène Sajka qui était Messine depuis toujours, la retraite d’Ailly Luciano… Mais en contrepartie le recrutement a été solide. Quel regard porter sur cette évolution du groupe ?
On a eu le sentiment l’année dernière de manquer de joueuses de débordement. Xenia (Smits, ndlr) était partie et elle avait cette capacité à nous apporter du duel. Laura Flippes qui était partie, avait aussi cette capacité. On avait fait venir Tjasa (Stanko, ndlr) qui n’était assurément pas une joueuse de duels et Camila (Micijevic, ndlr). On a le sentiment que ça nous a manqué pour obtenir des sanctions disciplinaires. Une joueuse de duels on peut lui mettre la balle et sans partir sur des projets de jeu énormissimes, ça peut aller au bout. Bruna (de Paula, ndlr) va nous apporter tout ça.

A l’aile gauche, on a le sentiment parfois qu’il y avait un manque d’agressivité global et Chloé (Valentini, ndlr) va nous apporter aussi ces choses là. Emma Jacques est une fille du centre de formation, on est content de lancer une nouvelle joueuse. Elle sera moins rentable à court terme que Marie-Hélène qui pouvait marquer entre 5 et 10 buts en 40 minutes, avec les inconvénients liés à ses qualités, à savoir une défense plus moyenne. Mais Emma nous apportera une densité physique intéressante.

On perd des joueuses qui étaient là depuis longtemps et il y a cette culture de club qui parfois disparaît et qui revient parfois. Mais par exemple le départ d’Olga (Perederiy, ndlr), n’a pas à être comblé parce qu’on a une fille du centre, Sarah Bouktit qui fera le travail et c’est une bonne chose pour nous que de pouvoir compter sur une fille issue de la formation. Le groupe nous semble intéressant et équilibré, on pense avoir comblé les manques mais il faudra se confronter à la réalité du terrain.

Il y a effectivement les cas de Melvine Deba et Olga Perederiy qui sont parties finalement assez tardivement dans la préparation, ça fragilise le projet de cette saison ?
Je pense qu’on s’en sortira bien parce qu’on a des ressources internes, des ressources intellectuelles et un réseau qui nous donne, je l’espère, la capacité de trouver des joueuses.
Au-delà de ces éléments, ça fragilise bien sûr. Cela fait 10 jours que je suis rentré et globalement l’équipe a repris depuis quatre semaines et demi et on a déjà perdu deux joueuses. Quand Bruna est arrivée je lui ai dit « tu auras Melvine Deba à droite et Olga Perederiy en pivot », au bout de quelques semaines je dois expliquer à ma joueuse que les choses ont un peu changé, ce n’est pas sérieux.
Après je rejoins ce que Thierry a toujours prôné, Melvine veut se concentrer sur autre chose et on ne retient pas quelqu’un contre son gré. Olga, c’est différent, elle a toujours eu des problèmes de genoux, ça a empiré et à minima ça a atteint le stade où ce n’était plus acceptable pour elle. On a la chance d’avoir Sarah qui est au niveau et elle sera au rendez vous dès le match contre Besançon.

« On a envie d’être champions de France et de faire à minima un quart de finale de Ligue des Champions »

Quelles sont les ambitions pour cette saison ? La reconquête comme l’a annoncé Thierry Weizman avec panache à Brest le soir de la finale ?
Thierry répondra à ça avec plus de bon sens que moi mais ce championnat va être intéressant. Je ne sais pas quel est le niveau de Brest qui a perdu du monde mais en a aussi repris. Nantes a aussi des ambitions. Paris avance fort avec Niombla, Ortega, Marie-Hélène Sajka… Mais indépendamment des forces en présence on a envie d’être champions de France et de faire à minima un quart de finale de Ligue des Champions.

Du côté Européen le constat est le même : Györ a de quoi faire plusieurs équipes, Ljubljana qui a récupéré Tjasa, Pineau, Lekic, Cvijić en pivot, Arenhart… Bucarest est toujours là, Brest sera là bien sûr, Odense a récupéré des Hollandaises, Esbjerg a signé Henny Reistad qui était meilleure joueuse de Ligue des Champions l’année dernière… Il y a des équipes qui envoient ! Mais si on n’avance pas, on recule et on tombe, donc on avance et on vise un quart de finale minimum et il y a le Final 4 dont on rêve forcément.

On veut tout gagner tout le temps, bien jouer, avec la manière. Parfois c’est possible, parfois non. Et il faudra prendre en considération la problématique Covid cette saison encore. Et puis, on veut être champions mais on n’est pas les seuls.

Cet été il y a eu un changement de taille au niveau du club avec le passage en société, qu’est ce que cela va modifier dans le fonctionnement des Dragonnes au quotidien ?
Je ne sais pas. Ce que je sais c’est que la structure va s’appuyer sur des gens qui sont, pour certains, issus de l’associatif et qui sont passionnés de Metz Handball et qui ont aussi un point de vue de chef d’entreprise. La manière dont le bureau est organisé, on y retrouve des gens qui nous accompagnent depuis longtemps mais qui sont aussi des dirigeants avec 50, 100, 150 salariés, des gens capables de prendre des décisions fortes.

Ça semble aller dans le sens de la suite logique des choses.
J’aspire à ce que la structure soit gérée humainement de la même façon. Notre budget va être un petit peu plus conséquent mais Metz Handball c’est aussi une équipe de garçons qui demande de l’énergie, de l’argent et des ressources. Il n’y a pas qu’une équipe Metz Handball, on pense aussi au centre de formation, à l’équipe réserve. On veut continuer à sortir des jeunes et ça demande des moyens.

Si on devait résumer l’esprit de Metz Handball en un mot ou une phrase, ce serait ?
Je ne sais pas si ça va répondre à la question mais une des raisons qui a fait que je ne me voyais pas bouger il y a 7 ans ou il y a un an c’est que je voulais travailler dans un environnement sain au quotidien. Je démarre souvent ma présentation de début de saison en disant aux filles qu’il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.

Au quotidien on est très sérieux à Metz Handball mais on est aussi capable de faire preuve de légèreté par rapport à ce qui nous arrive. On fait du hand, c’est mon métier, c’est leur métier et il faut qu’on avance mais à la fois ce n’est « que » du handball. C’est une ambivalence que j’adore, la possibilité d’être déterminés mais faire aussi preuve de bienveillance.

Propos recueillis par : Matthieu Henkinet et Arthur Carmier
Crédit photo : Matthieu Henkinet

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