774 Invité du GraHoopLy Festival, l’ex joueur NBA et international français Kevin Séraphin s’est penché au micro de Let’s Go Metz. L’ancien intérieur s’est livré sur plusieurs sujets. Entretien. Kevin Séraphin, qu’est-ce qui vous amène ce week-end au GraHoopLy Festival, l’évènement de basket 3×3 organisé place de la République à Metz ? Ma venue au Hope Sport Day, que Benjamin avait organisé l’an dernier, s’était bien passée. Il m’a demandé de revenir cette année et j’ai accepté. J’aime les évènements bien organisés, Ben est carré, je lui avais dit que je le soutiendrai sur ses prochains évènements. C’est cool de faire un évènement gratuit pour mettre en avant des associations locales, de mettre des choses en place pour les jeunes… Le GraHoopLy Festival met également en avant le basket 3×3, toute jeune discipline olympique. Le basket 3×3 a fait un sacré bout de chemin en peu de temps ! Je me suis pris au jeu plusieurs fois, c’est cool à jouer. Ce n’est pas le même effort que le 5×5 où tu cours sur tout le terrain. Le format est très intéressant car à trois, c’est plus simple de partager la balle. Je me demande quand ils vont sortir le 2×2 et le 4×4 (sourire). Photo : Arthur Carmier / Let’s Go Metz Les Jeux olympiques approchent. J’imagine que vous avez hâte de voir jouer l’Équipe de France de basket à domicile ? Totalement ! Les trois défaites en match de préparation m’embêtent un peu mais j’ai vraiment hâte de les voir à l’œuvre. L’Équipe de France a plus d’un tour dans son sac. « Victor Wembanyama va tout changer », estime Kevin Séraphin Avec un petit jeune pas trop mal, un certain Victor Wembanyama… Je crois énormément en lui. Il va tout changer. Je m’attends à le voir faire des trucs incroyables, des 40 points, 20 rebonds… Cela va devenir la norme. Quel est votre rapport avec lui ? Quand l’avez-vous rencontré ? On est de la même agence, Comsport. Je l’ai rencontré quand il avait 16 ans. Il était impressionnant : on aurait déjà dit un pro dans son approche du basket, son jeu, sa forme, sa discipline… Puis on s’est croisé énormément de fois ces dernières années, pour le basket ou d’autres occasions. C’est moi qui lui avais remis son trophée de meilleur jeune de Betclic Elite (le championnat de France de basket), je me suis entraîné avec lui à Levallois avant qu’il ne se fasse drafter par les San Antonio Spurs, mais aussi à Barcelone. Tony Parker avait ouvert la voie aux Français en NBA, l’effet a pris encore plus d’ampleur avec Victor Wembanyama… La porte n’a pas seulement été ouverte, elle a été défoncée (sourire) ! Tony Parker avait créé la première vague. Celle créée par Victor Wembanyama est mille fois plus grande. La preuve, on a les deux premiers choix de la draft l’année suivante (Zaccharie Risacher et Alexandre Sarr). Il faut surfer sur cela. Cela fait un moment que la France fournit des talents à la NBA, avec l’Espagne, l’Australie, le Canada… Notre Équipe de France a de belles années devant elle. Photo : Amandine Noel / Icon Sport Entre ces deux vagues, des talents français ont émergé en NBA comme vous, Rudy Gobert, Nicolas Batum, Evan Fournier… Il faut être honnête. Ce que Victor a fait, on ne l’a pas fait. Il a mis la lumière sur la France à une autre échelle. Tous les joueurs français draftés cette année et les années suivantes devraient lui donner 20 % de leur contrat (rires). « Il ne fallait pas que je ne puisse plus marcher à 40 ans » Vous avez arrêté votre carrière en 2020 à l’âge de 30 ans. Cela vous aurait-il titiller de faire les JO à domicile ? Je serais un menteur si je disais non. D’autant que je n’étais pas en retraite quand ils ont annoncé les Jeux à Paris. La vie en a décidé autrement et je l’accepte. Le plus dur est d’apprendre à apprécier le basket sans jouer. J’ai fait le deuil, maintenant on va les regarder et espérer qu’ils fassent de bonnes choses. Je vais suivre tous les sports. Le corps a dit « stop », vous ne pouviez plus continuer à jouer au basket ? C’est par rapport à mon genou. Ce sont des choix de vie. Le basket, c’est bien, mais il ne fallait pas que je ne puisse plus marcher à 40 ans. J’ai privilégié la santé. Avec des efforts, en venant trois heures avant à la salle, en faisant tout ce qu’il faut avec les kinés, j’aurais peut-être pu continuer. Mais je n’avais pas envie d’être ce joueur tout le temps sur le côté. Que retenir d’une carrière riche, avec des années en NBA (Washington, New York, Indiana), en Europe (Cholet, Baskonia, Barcelone) et en Équipe de France ? Plein de choses ! Le basket, ce n’est pas juste un sport, ça t’éduque. J’ai appris plein de choses avec le basket, c’est une partie de moi. Du centre de formation, au passage en pro, en passant par la NBA… Tout était bien ! J’ai joué les JO en 2012 et c’était une belle expérience. J’aurais aimé les faire en 2016 mais j’étais blessé. Aujourd’hui, cela continue car je suis toujours dans le monde du basket. Honnêtement, mes années en NBA ont été les plus belles années de ma vie. J’ai 34 ans et j’ai passé vingt ans dans ce sport. J’ai fait du mieux que je pouvais, cela m’a ouvert des portes pour mon après carrière, et m’a changé la vie. Comment se rythme l’après carrière de Kevin Séraphin ? Je travaille avec First Team, j’ai deux restaurants, un label de musique, je voyage… J’ai fait un peu de politique en Guyane pendant les élections législatives également. J’ai aussi porté la flamme olympique à Cayenne, j’en étais d’ailleurs le premier porteur, c’était cool. Je suis aussi général manager au Poissy Basket (un club des Yvelines) en Nationale 1. Cela fait deux ans qu’on est en N1, le projet me tient à cœur. Le but est de mettre un jour l’équipe en Pro B. Comme d’autres guests, Kevin Séraphin sera présent ce dimanche pour la dernière journée du GraHoopLy Festival, qui sera le théâtre de l’Open Plus 2000, dernière étape de la SuperLeague 3×3 de la FFBB. Image à la une et diaporama : Arthur Carmier / Let’s Go Metz