73 Porté par les récentes performances de ses jeunes triathlètes, Metz Triathlon confirme la qualité de sa formation. Son président Tristan Massion revient sur le développement et la place centrale de la jeunesse au sein du club. « Tout est fait pour que les jeunes puissent s’épanouir ». Metz Triathlon attire de plus en plus de « pépites » en Moselle et s’est imposé comme un centre de formation important en France. « La formation et la jeunesse sont l’ADN de notre club », souligne le président Tristan Massion. Les dernières performances des jeunes messins, en club mais aussi en sélection sur les Championnats du monde, confirment le joli travail effectué à Metz depuis quelques années. « On a une section sportive et un club labellisé 3 étoiles au niveau de la fédération », explique fièrement le président qui voit ce label prolongé pour 2026.Les belles prestations internationales des triathlètes formés en Moselle mettent forcément en lumière le club de Metz Triathlon. Un coup de projecteur non-négligeable qui peut attirer d’autres sportifs à rejoindre le département. Tristan Douché, Champion du monde junior et issu de la formation messine en est le parfait exemple. « Son titre est un peu le succès de la formation messine« , sourit son ancien président. Metz Triathlon attire même à l’international Dans cette optique de formation, le club de Metz Triathlon essaye de dénicher des talents dès leur plus jeune âge « pour les former, les faire devenir de vrais athlètes de haut niveau et leur faire comprendre qu’il y a des sacrifices à faire qui valent le coup. L’objectif étant de les amener jusqu’aux sélections adultes », indique Tristan Massion. Une discipline imposée qui semble aujourd’hui porter ses fruits puisque six triathlètes formés au club ont participé aux derniers Championnats du monde. « C’est plutôt extraordinaire », se réjouit le président de Metz Triathlon. Tristan Massion : « Zsanett Bragmayer peut nous envoyer quelques petites hongroises » Le club ne forme pas seulement des Français mais attire également des triathlètes venant de différents horizons. Laura Szobacsi (Hongrie) et Toby Powers (Australie) courent tous les deux sous les couleurs messines et en sont le parfait exemple. Metz Triathlon a une certaine cote auprès des jeunes en Hongrie grâce à l’influence de Zsanett Bragmayer, passée par le club. « Les jeunes triathlètes hongrois s’identifient à Zsanett et lorsqu’elle dit « moi, je cours en France dans le meilleur championnat du monde », forcément, elle peut nous envoyer quelques pépites hongroises », se réjouit le Mosellan. Après avoir pris un congé maternité, elle reviendra au club la saison prochaine avec un projet tête, les Jeux-Olympiques de Los Angeles en 2028. Tristan Massion : « Pour qu’un jeune performe, il faut qu’il se sente bien, épaulé et encadré » Même si Metz Triathlon compte parmi ses rangs quelques triathlètes venus des quatre coins du monde, Tristan Massion ne cache pas son envie de « recruter et travailler du côté frontalier avec des perles allemandes, belges, luxembourgeoises qui sont à proximité de Metz et de la région Grand Est ». Un critère important à son sens pour que les triathlètes gardent un équilibre de vie en restant proche de leur famille. « Pour qu’un jeune performe, il faut qu’il se sente bien, épaulé et encadré. On est très vigilant sur les adaptations que peut faire son école pour concilier ses études et le sport de haut niveau », assure le président. Théotime Lawson à l’étape du Grand Prix de D1 à Metz en 2023.Crédit photo : Matthieu Henkinet/LGM (Archive) Une structure diversifiée de haut niveau Au-delà du succès des jeunes formés en Moselle, Metz Triathlon propose un large choix de discipline à ses licenciés. Une diversification qui permet d’attirer davantage de sportifs sur des spécialités divers et variés. « Il faut savoir qu’en France, on est le seul club français à aligner ses quatre équipes en élite, donc les deux équipes en duathlon et les deux équipes en triathlon chez les hommes et les femmes », se félicite le président qui n’oublie que Metz est également « le seul club français à proposer une section sport santé adaptée en développant le paratriathlon ». Tristan Massion : « Des gens compétents pour amener les triathlètes au plus haut niveau » Et même sur l’aspect coaching, le club n’oublie pas son ADN : la jeunesse. « On a des entraîneurs de qualité qui sont diplômés. On en forme de plus en plus également », explique Tristan Massion. Le club compte actuellement trois salariés techniques, dont deux alternants qui sont en train de passer leur diplôme d’État. « À terme, une fois qu’ils ont le diplôme, le but est de les embaucher pour qu’ils deviennent entraîneurs au club », précise le Messin qui cherche « des gens compétents pour amener les triathlètes au plus haut niveau ». Un accompagnement essentiel qui a profité à l’ancienne messine Jeanne Lehair, elle qui explose aujourd’hui sur la scène internationale. « Le bagage technique et mental, la préparation et l’approche des courses, tout ça, elle l’a appris à Metz », révèle Tristan Massion. Mathis Margirier à l’étape de Grand Prix de D1 à Metz en 2023. Crédit photo : Matthieu Henkinet/LGM (archive) Metz Triathlon a un fonctionnement bien différent notamment sur le système de rémunération. Le club marche avec des conventions d’engagement où il s’engage sur différents critères avec les athlètes. « On donne une aide qui leur permet de s’équiper en pièces mécaniques pour le vélo, d’acheter des produits nutrition ou de financer leurs voyages », explique Tristan Massion. « Après, en fonction des performances, forcément, ils sont rémunérés avec des primes de course », poursuit-il. À contrario, les clubs comme Issy ou Poissy fonctionnent eux avec des contrats d’image. « On ne peut pas lutter contre les grosses cylindrées parisiennes » Malgré son label fédéral et sa reconnaissance au plus haut niveau, Metz Triathlon fait face à la forte concurrence des autres clubs français. « Au handball féminin, il y a Metz et Brest puis un gouffre avec les autres clubs. Dans le triathlon c’est la même chose, il y a Poissy et Issy puis tous les autres », explique Tristan Massion. Des clubs bien plus puissants notamment sur le plan économique. « On ne peut pas lutter contre les grosses cylindrées parisiennes. Ils ont des budgets 4 à 5 fois supérieurs à celui du Metz Triathlon », regrette le président. L’équipe féminine d’Issy Triathlon avait remporté l’étape de Grand Prix de D1 à Metz en 2023. Crédit photo : Léni Audin/LGM (archive) Le club mosellan le sait, il est impossible de rivaliser face à ces structures. Tristan Massion et les siens continuent tout de même de former les jeunes le plus longtemps possible avant qu’ils ne cèdent à une offre alléchante d’un de ces clubs. « Quand ils font une proposition de contrat d’image aux jeunes nous, on n’est pas en capacité de s’aligner. Mais pour autant, on ne les retient pas parce qu’on sait le rôle qu’on joue dans la formation des jeunes et on est conscient qu’ils vont partir un jour ou l’autre. Ça a été le cas de Jeanne Lehair ou Tristan Douché l’an passé », raconte le président messin qui, malgré ces nombreux départs, ne cache pas sa « fierté de les voir performer au plus niveau ». Les deux espoirs Thomas Hansmaennel et Anouk Rigaud courent toujours sous les couleurs messines, même si les chances de les voir rester en Moselle dans les classes adultes sont minces. « On les conserve sur les trois prochaines années », se réjouit Tristan Massion. Il est rare de voir des triathlètes construire un projet sur le long terme à Metz. Benjamin Choquert et Johann Le Berre en sont les exceptions et montrent qu’il est possible de performer au plus haut niveau tout en restant en Moselle. « Ils restent à Metz parce qu’ils sont très attachés au club », souligne le président. Image à la une : Léni Audin/LGM