Défaite du FC Metz à Nantes : Échec sur toutes les lignes ?

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Défaite du FC Metz à Nantes : Échec sur toutes les lignes ?

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La défaite du FC Metz hier à Nantes pose question. Comment les grenats ont-ils pu montrer un tel visage une semaine après leur match réussi à Saint Symphorien ? Retour sur le naufrage des messins.

Le FC Metz a lourdement chuté hier à La Beaujoire. Cette défaite interroge et inquiète. Conquérant et plein de belles promesses la semaine dernière face à Lille, le groupe messin a montré toutes ses limites hier contre un adversaire en reconstruction. A qui la faute ? Pourquoi les grenats n’ont-ils pu développer leur jeu ? L’absence de Kiki Kouyaté et le départ impromptu de Mamadou Fofana peuvent-ils expliquer cette déroute ? Globalement oui… (Dédicace à VH)

Un schéma tactique éculé

Il existe autant de coachs que de supporters. Pourtant un constat s’impose après la débâcle des grenats. Le 3-5-2 de Frédéric Antonetti montre déjà ses limites. Le point fort de ce schéma reposait l’an passé sur la solide triplette John Boye, Kiki Kouyaté, Dylan Bronn et les déferlantes latérales Matthieu Udol/Thomas Delaine et Fabien Centonze. Or, John Boye s’en est allé. Frédéric Antonetti « a fait le choix » de le remplacer par Matthieu Udol. Ce dernier a, certes, fait le job contre Lille. Mais pour ce match, Kiki Kouyaté aussi manquait à l’appel. Et au lieu de faire confiance à la nouvelle recrue guingampaise, Sikou Niakaté, le coach des grenats a décidé de repositionner Fabien Centonze sur le côté droit de cette charnière à trois. Ce dernier n’a pu étaler son habituel talent de débordement.

L’effet papillon

Sans leur latéral droit, double buteur une semaine plus tôt, les messins ont perdu tout ou partie de leur animation offensive. Habib Maïga a fait ce qu’il a pu pour reprendre le rôle, mais sans réussite. Pire encore, ce repositionnement coupait l’une des trois têtes de l’hydre du milieu de terrain qui avait pourtant montré de belles choses face au LOSC. Si Kévin N’Doram, seul messin [un peu] en vue, n’a pas semblé s’y perdre jusqu’à sa sortie sur blessure, que dire de Pape Matar Sarr ? Le jeune prodige a loupé à peu près tout ce qu’il a entreprit. Aux côtés de Vincent Pajot de retour de longue blessure et pas encore à 100% de ses moyens, l’international sénégalais n’a pas eu le rendement habituel. La charnière défensive inédite a donc engendré un milieu de terrain sans automatisme, incapable d’enchaîner les passes vers une attaque, elle aussi, expérimentale. Amine Bassi, pour sa première titularisation, a semblé tout aussi perdu qu’Ibrahima Niane, seul en pointe. Dans ses conditions, nul besoin de faits de jeu. Monsieur Hamel, étonnamment calme et détendu, n’a pas eu besoin de montrer son habituelle partialité pour que le projet messin s’écroule. Les grenats ne sont jamais rentrés dans leur partie.

La faute à un mercato raté ?

On peut clairement s’interroger sur la gestion des défenseurs centraux lors de cette intersaison. Si Mamadou Fofana a filé comme un pet sur une toile cirée, le remplacement de John Boye aurait sans doute pu se régler plus tôt. L’arrivée tardive de Sikou Niakaté, d’abord recalé à la visite médicale, a empêché le travail et les automatismes de la ligne défensive. Visiblement peu enclin à donner sa chance au jeune Lenny Lacroix, qui a fait match nul samedi avec la réserve contre l’Olympique Saint Quentin, Frédéric Antonetti en est déjà réduit à devoir bricoler et déstabiliser chaque ligne. Et les malheurs du coach corse ne sont peut-être pas finis. Il reste encore une longue quinzaine de jours de mercato et certains dossiers en suspens pourraient bien aboutir… dans le sens des départs.

Le paradoxe des statistiques

Rarement dangereux, les grenats ont pourtant eu la possession pendant ce match. Une domination purement mathématique (35-65 pour 81% de passes réussies) qui ne reflète absolument pas la physionomie de la rencontre. Les messins qui gagnaient parfois l’an passé sans avoir le ballon, perdent désormais en le monopolisant. Étonnant.

« Ce n’est pas un problème de composition d’équipe »

Très loin de remettre ses choix en question, Frédéric Antonetti s’est montré acerbe en conférence de presse :

On a joué à six ! Des joueurs ont été très en dessous de ce qu’ils peuvent faire. On ne peut pas gagner un match à six. Dix, neuf mais pas six ! Beaucoup de problèmes techniques, de déchets… Quand on entend parler de départ alors qu’on a que 18 ans, cela pèse dans la tête. C’est une conception du football qui n’est pas la mienne.

Pour Frédéric Antonetti, au moins cinq joueurs n’ont pas joué à leur niveau face à Nantes.
Crédit photo : Lucas Deslangles

L’entraîneur messin n’a pas caché sa déception et va « images à l’appui » convoquer les joueurs incriminés dans son bureau pour faire le point et essayer de résoudre le problème.

Le FC Metz recevra le Stade de Reims dimanche prochain à Saint Symphorien avec déjà l’obligation de gagner. L’absence pour de longues semaines de Kévin N’Doram n’arrange pas les affaires des messins. Espérons que l’électrochoc ait lieu. Quoi qu’il en soit, il est plus que temps que le mercato ferme ses portes et que le groupe se stabilise enfin.

Crédit photos : FEP/PANORAMIC (FC Nantes – FC Metz)

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