923 Après six matchs en Champions League, Metz Handball domine sa poule après avoir bien négocié plusieurs situations complexes. Qui l’eut cru ? Le sport réserve parfois des scénarii insoupçonnables et Metz Handball est coutumier du fait. La saison 2024/2025 ne fait pas défaut.Comme chaque année, Metz Handball a dû relever un défi, celui du renouvellement de son effectif. Hatadou Sako, Alina Grijseels, Kristina Jorgensen, Louise Burgaard. Voici quatre noms de cadres au vécu plus ou moins solide avec les Dragonnes, qui ont quitté la Moselle cet été, pour autant de problématiques à relever. Si, de longue date, on savait le recrutement messin solide pour palier à ces défections, les circonstances de l’intégration de la relève n’en étaient pas moins ardues. Retenue en équipe nationale pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, une partie de l’effectif n’a en effet découvert la salle d’entraînement des Arènes de Metz que bien tard dans l’été, laissant une marge de manœuvre restreinte pour assimiler la lourde exigence d’un jeu dont l’ambition rime avec « top 4 européen ». Si des éclats de talent montrés lors des matchs de préparation ont pu rassurer en tribune, joueuses comme staff admettaient alors que le chemin à parcourir pour sceller le liant de l’équipe pouvait être encore long. En confiance après deux victoires en deux jours face à Krim Mercator entre Metz et Thionville, les Dragonnes sont pourtant passées à côté de leur entrée en compétition, laissant filer un point du match nul à Storhamar. Un avertissement au coût raisonnable qui forgeait peut-être plus le caractère de l’équipe dans sa mouture 2024/2025 que toutes les séances de préparation menées jusqu’alors. Il fallait pourtant reconnaître à quel point le chantier était d’ampleur. L’arrivée d’Allison Pineau, dans un rôle principalement défensif, poussait Metz Handball à privilégier des changements attaque/défense de manière bien plus régulière que les saisons précédentes. De quoi faire repenser les rotations et les positionnements sur le terrain pour plusieurs joueuses. De leur côté, les changements offensifs mettaient eux aussi du temps à prendre. Désormais attendues de pied ferme par leurs adversaires sur jeu rapide en transition, les Dragonnes devaient également trouver leurs marques sur de nouveaux schémas d’attaque placée. A ce jeu Petra Vamos et Léna Grandveau devaient emmagasiner une grande quantité d’informations pour parvenir à combiner efficacement avec des ailières encore plus mobiles que par le passé, mais aussi avec Sarah Bouktit, pivot au calibre mondial s’il en est, et avide de ballons efficaces. Plus facile à dire qu’à faire. Ainsi, les matchs suivants en Champions League continuaient d’être marqués par un travail en cours perceptible sur le terrain, avec pour conséquence des matchs relativement serrés. Du match face au Gloria Bistrita, remporté de deux buts, à celui face au Podravka Vegeta, soldé par un +5, en passant par le déplacement à Nykobing, réussi d’une petite unité, Metz Handball continuait de chercher son match référence. Qu’à cela ne tienne, la réception de Ferencvaros se profilait, laissant certains s’interroger sur la capacité des Dragonnes à remporter un match de ce calibre si tôt dans la saison, et pourtant…Suivant l’adage de l’équipe qui se met au niveau de son adversaire, l’effectif messin sortait le grand jeu aux Arènes après un doute pesant de huit minutes en début de partie, pour livrer une bataille organisée et l’emporter finalement de cinq buts.Désormais en tête de la poule après avoir coupé la tête de l’épouvantail, il restait alors à confirmer en déplacement à Bucarest.Séduisant, efficace, le jeu messin connaissait pourtant une panne en Roumanie pour laisser fondre un avantage de six unités jusqu’à se retrouver en sévère déficit. Ce nouveau test pour le caractère des Dragonnes s’avérait constructif. Sans aucun temps mort disponible c’est majoritairement du terrain qu’est venue la révolte, avec parfois une dose de vice -positif- à l’image d’une interception cruciale de Chloé Valentini, mais aussi de talent pur avec deux parades finales de Cléopâtre Darleux, avec une dose d’audace comme un tir de Tyra Axnér, mais surtout une muraille défensive érigée au forceps. Dernière équipe invaincue de la compétition en date du 20 octobre, Metz Handball en a surpris plus d’un lors de cette première phase de Champions League. Nombreux sont ceux qui glissent désormais de savants « je le savais » sur les réseaux sociaux, de bonne guerre, mais une plongée dans les commentaires du 08 septembre prouverait aisément à quel point la peau des Dragonnes aurait pu être vendue à bas prix. Peu importe en définitive, puisque cette saison semble montrer à cette heure que le travail paie, sans pour autant occulter le chemin à parcourir. En Champions League, les premiers ne sont pas toujours les mieux placés et après avoir fait étalage de son talent à des moments choisis, Metz Handball devra continuer à négocier de la meilleure des manières les huit matchs restant dans la poule, face à de redoutables oppositions jusqu’au 23 février, pour se rapprocher d’un de ses objectifs principaux de la saison. Crédit photo : Nicolas Martino / Let’s Go Metz (archives)