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Saïd Boutlioua est devenu le nouveau président du TFOC après son élection le mardi 24 juin. Une forme de continuité par rapport à son prédécesseur et ami Daniel Mroczkowski. Le Florangeois ne cache pas ses ambitions et sa détermination pour le club. 

« Si vous voulez, on unit nos forces et on crée un beau club ». Ce sont les mots d’un homme passionné de volley-ball qui, un jour de l’année 1993, prend les devants. Un lundi soir, « c’est toujours à ce moment-là qu’ils se réunissent », l’ancien président du FOC, Florange olympique club, toque à la porte du comité du Sporting club de Terville dans le fameux gymnase des Acacias avec une idée en tête : la fusion entre les deux clubs. L’idée fait son chemin et en quelques semaines, naît le Terville Florange Olympique Club. Cette histoire, Saïd Boutlioua la connaît par cœur. Il pourrait la raconter pendant des heures. 

Mais depuis le mardi 24 juin, l’homme de 66 ans en parle avec sa nouvelle casquette. Celle du nouveau président du TFOC. Tout un symbole pour celui qui a été joueur, entraîneur, arbitre, accompagnateur, et conducteur pour transporter les équipes depuis 1977. « Je te vois encore arriver avec ta voiture, me déposer les enfants et retourner chercher l’autre moitié », lui rappelait encore il y a quelques mois le désormais ex-président de Terville Florange. Après plus de 30 ans dans le costume du premier rôle, Daniel Mroczkowski a décidé de laisser son fauteuil à son ami et à son vice-président. 

Une évidence pour beaucoup, mais pas nécessairement une certitude au moment où il fallait désigner un successeur. « J’avais trois conditions pour être président du TFOC », explique sans détours Saïd Boutlioua. « La première était que Romain Pitou reste au poste d’entraîneur. La deuxième condition, c’était que le manager général soit toujours Frédéric Chojnacki parce qu’il réalise un énorme travail. Et la dernière, c’était par rapport à la création du poste de directeur administratif et financier. Je voulais que ce soit Daniel qui épaule la personne qui sera recrutée ». 

Garder un club familial

Une fois les conditions remplies, le processus s’est enclenché. L’occasion pour le nouveau président de partager sa vision. « Il faut d’abord remercier les bénévoles et toutes les personnes qui travaillent pour le club. Ils aiment le volley et le TFOC ». Celui qui a tout connu à Terville Florange, de sa création, de ses montées, de ses descentes jusqu’à atteindre le monde professionnel et le plus haut niveau français, c’est ce qu’il doit à tous ceux qui aident, de manière ponctuelle ou régulière, le club. « Je me suis rapproché de Génération TFOC. J’ai envie qu’il devienne un véritable groupe de supporters pour que nous les aidions. Avec le groupe professionnel, je souhaite que des événements soient organisés avec les joueuses et les jeunes équipes pour qu’elles se rencontrent », annonce Saïd Boutlioua. Une volonté de rapprocher les plus petits aux professionnels, en passant par l’équipe réserve, jusqu’au public. 

Son autre ambition, consolider l’image de Terville-Florange et de son centre de formation en Moselle. Réussir à attirer les meilleurs éléments de Thionville, de Creutzwald, de Metz et d’ailleurs. « J’aimerais qu’on ait deux à trois joueuses qui sortent du cru. Ça donne une véritable identité ». Un travail déjà entamé depuis plus d’un an. Les arrivées de Lily Kiciak, d’Emma Ruch la saison dernière, et même du nouveau préparateur physique, Maxime Aury, vont dans ce sens. D’où le lancement d’une équipe sénior chez les hommes. « J’ai dit à Daniel : “tu réengages une équipe sénior”. On a des bons M16 et M18. Il faut qu’ils puissent jouer au niveau au-dessus ». Quitte à ce que Saïd Boutlioua prenne lui-même une licence pour dépanner. 

« Être européen chaque année »

S’il venait à porter le maillot avec son équipe, c’est bien des tribunes qu’il devrait suivre les professionnelles la saison prochaine dans son nouveau rôle. Et là, son ambition ne faiblit pas. « On veut être européen chaque année ». Avec la même détermination que pour les autres projets du club, le natif de Sierck-les-Bains fixe le cap. Si l’objectif peut paraître ambitieux, il balaye les doutes. « On ne peut pas niveler par le bas. Il faut avoir des objectifs élevés pour faire venir les joueuses. On doit leur dire qu’on vise le top 5 tous les ans. Même pour nos partenaires, c’est important ». 

Alors pour y remédier, Saïd Boutlioua s’appuie sur la même méthode qu’il ne cesse de répéter : créer une identité. « Je souhaite que les joueuses restent deux à trois ans au TFOC. Si on arrive à conserver 50% de notre effectif d’une saison à l’autre, ce sera très bien ». À l’image de ce qui avait été fait entre 2020 et 2022. Lors de l’intersaison, cinq des dix joueuses étaient restées en Moselle. Et c’est justement à ce moment que Terville-Florange avait décroché sa place en Coupe d’Europe. Un schéma visiblement à reproduire avec davantage de moyens. « On doit augmenter notre budget avec plus de sponsors privés. Il faut qu’ils aient envie d’investir dans ce club. En ça, le prochain directeur administratif et financier va nous aider », juge le nouveau président. 

Une fusion toujours en attente

Mais c’est bien ailleurs que les regards se tournent. Depuis plusieurs années maintenant, la fusion entre le TFOC et Thionville est dans les petits papiers. Un projet qui, pour l’instant, est sans cesse repoussé. Malgré ce délai d’attente, l’infirmier de métier affiche toujours son optimisme. « Les deux agglomérations vont fusionner (au 1er janvier 2026, entre Porte de France-Thionville et Val de Fensch). À partir de là, ça sera plus simple. Tout le monde est favorable à cette fusion. On veut la mettre sur de bons rails. Je pense que pour la saison 2026-2027, ce sera officiel. » 

La boucle serait alors bouclée. Lui qui a été à l’initiative de la première fusion entre Florange et Terville, sera peut-être à sa tête lors du rapprochement entre le TFOC et Thionville. Une belle consécration pour lui et pour le travail fourni par Daniel Mroczkowski pendant toutes ses années. Saïd Boutlioua s’est engagé pour trois ans à la tête du club. S’il vient à peine d’être élu, le Florangeois pense déjà à sa succession avec quelques idées en tête. « J’aimerais que ce soit une femme ». Peut-être que le nom du club aura changé d’ici là.  

Crédit photo : DR (Une)