Vaincu à Saint-Étienne, le FC Metz est désormais dos au mur

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On remet les compteurs à zéro et on recommence. Deux matchs pour faire la différence face à l’AS Saint-Étienne, bon troisième de Ligue 2 qui rêve d’accéder à la Ligue 1. Ce jeudi 30 mai, le FC Metz se présentait dans la peau du chassé au stade Geoffroy-Guichard. Et dans cette première manche, c’est l’ASSE qui a finalement pris le dessus après un match globalement maîtrisé (2-1). Le FC Metz, lui, a trois jours pour se remettre à l’endroit.

Jusqu’au bout, cette équipe donnera des sueurs froides à tout le monde. Ces sueurs se sont-elles également emparées des Grenats sur la pelouse ce jeudi soir ? La question n’est pas dénuée de sens, tant les joueurs de Laszlo Bölöni ont joué avec le frein à main. Les dynamiques sportives des deux clubs s’entrechoquent et l’avantage de la division supérieure n’a pas servi aux Mosellans, reçus par un stade Geoffroy-Guichard à guichets fermés et qui a fait honneur à son célèbre surnom de « chaudron ».

Sans tarder, les Stéphanois mettaient la pression sur des Messins attentistes. Les avertissements ne se faisaient pas attendre : Alexandre Oukidja devait déjà s’interposer par deux fois dans les dix premières minutes, et se faisait ensuite sauver par une position de hors-jeu après une première sortie manquée (14′). Mais le manque d’impact des Grenats dans leurs duels ne pouvait rester sans conséquence, et le marquage laxiste de Sadibou Sané ouvrait la voie à Ibrahim Sissoko, qui poussait ensuite un joli ballon piqué dans les filets messins (21′, 1-0). Lâché dans l’arène malgré son inexpérience, le jeune défenseur Sénégalais a eu du mal à faire face aux véloces attaquants ligériens.

Sonnés, les Grenats allaient se remettre très doucement sur les rails, prenant légèrement le ballon à leur compte sans trouver la faille pour autant… jusqu’à ce double corner glané après un bon travail de l’indispensable Georges Mikautadze. Si le premier terminait sur la tête d’un défenseur Vert, le second, tiré par Lamine Camara, se déposait magnifiquement sur la tête d’Ismaël Traoré, qui reprenait pour la mettre au fond des filets (44′, 1-1).

La joie mesurée d’Ismaël Traoré après avoir marqué le but de l’égalisation avant la mi-temps. (Photo : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport)

Un but marqué avant la mi-temps est souvent vu comme un scénario idéal pour rebondir positivement. Mais pour ce FC Metz, rien ne se passe de manière conventionnelle. Car au retour des vestiaires, l’AS Saint-Étienne continuait à pousser et finissait par trouver à nouveau la marque grâce à l’attaquant-vedette Irvin Cardona, qui reprenait victorieusement un bon centre de la tête et pouvait sans doute, aussi, remercier un Alexandre Oukidja une nouvelle fois trop ambitieux dans sa sortie (2-1, 81′). La victoire était scellée, les tribunes pouvaient exulter.

Qu’est ce que ce FC Metz est venu chercher à Geoffroy-Guichard ?

Si, sur la forme, cette défaite dans la Loire n’est pas déshonorante, le fond pose question. D’abord, parce que les Grenats ont visiblement peu estimé l’importance de cette rencontre. « On manquait de tout, d’ambition dans le jeu, de détermination… On n’a pas joué un match de barrage », lance Kevin Van den Kerkhof au micro des journalistes après le match. « L’équipe à joué à 60, 70 % de ses capacités, explique de son côté Laszlo Bölöni. Les manques que l’on a eu durant l’ensemble de la saison sont à nouveau réapparus ce soir. » Mais sur une double confrontation aussi importante – l’ultime cartouche – pour rester en Ligue 1 la saison prochaine, cette désinvolture des Grenats frustre.. et le talent exceptionnel de Georges Mikautadze ne fait pas assez d’ombre pour cacher l’arbre de l’impuissance générale de ce groupe qui couve depuis des mois. En dessous des standards de la Ligue 1.

En face, portée par un public à la hauteur de l’enjeu, l’AS Saint-Étienne montrait l’engagement et la combativité nécessaires pour remonter le défi. Plus entreprenants aussi : les Verts ont tiré quinze fois au but, alors que les Messins n’ont tenté que cinq tirs. Mieux encore, quand le FC Metz a tiré trois fois dans la surface de Gauthier Larsonneur, l’ASSE a tiré… douze fois dans celle d’Oukidja. Les protégés d’Olivier Dall’Oglio ont su faire preuve de patience et d’abnégation, avant de trouver la faille qui leur permet d’arriver en Moselle avec un avantage certain. Globalement, leur prestation était, elle, en adéquation avec les standards de la Ligue 1.

Irvin Cardona ne croit pas si bien dire : cette double confrontation se joue aussi et surtout dans les têtes… (Photo : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport)

Désormais au pied du mur, avec une dynamique plus que jamais en leur défaveur, les Lorrains n’auront pas d’autres choix que de proposer un nouveau visage au public du stade Saint-Symphorien lors du match retour. Le mot « nouveau » est ici choisi à dessein : jamais ou presque durant cette saison, les Messins n’ont su montrer un visage offensif pendant un match entier, qu’ils soient sous pression ou non. Il s’agira donc de sortir, au moins une fois, de ce plan de jeu défensif qui a tant mené les Grenats vers moult déceptions et exprimer, enfin, une variété dans le jeu digne d’une équipe qui cherche à sauver sa peau. « Qui veut mourir, ou vaincre, est vaincu rarement », disait Corneille.

Ce dimanche 2 juin au soir, le FC Metz saura dans quelle division il jouera l’année prochaine. La possibilité d’un maintien en Ligue 1 pourra uniquement exister par une performance XXL des Grenats. Sans quoi les portes de l’élite du football français se refermeront définitivement… Et ce ne serait pas volé.

à Saint-Étienne (Loire),
Mehdi Abirez.

AS Saint-Étienne 2 – 1 FC Metz

AS Saint-Étienne : Larsonneur (cap.) – Maçon (Appiah, 72′), Batubinsika, Nadé, Pétrot – Tardieu, Moueffek (Fomba, 80′) – Cardona (Mbuku 85′), Chambost, Cafaro (Bentayg, 85′) – Sissoko.

FC Metz : Oukidja – Colin, Traoré, Sané, Udol (cap.) – Jean Jacques, N’Doram, Camara (Atta, 90′) – Sabaly (Van den Kerkhof 42′), Mikautadze, Diallo (Lamkel Zé, 72′).

Buts : Sissoko (20′), Traoré (45′), Cardona (81′).

Avertissements : Maçon (35′), N’Doram (72′), Sissoko (89′).

Arbitre : Benoît Millot.

Affluence : 35 536 personnes (guichets fermés, dont 219 supporters messins).

Photo à la une : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport.

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