651 Le stade Saint Symphorien accueille la Seconde Ligue Féminine ce dimanche 13 avril à 15h00. Les joueuses du FC Metz reçoivent leurs homologues du LOSC pour un match au sommet dans la lutte pour le maintien. C’est jour de fête au stade Saint Symphorien ce dimanche 13 avril ! À la lutte pour un maintien qu’elles espèrent obtenir rapidement, les joueuses du FC Metz reçoivent leurs homologues du LOSC dans la cathédrale Grenat pour la première fois cette saison. Habituées à un fidèle soutien populaire d’environ deux-cent supporters au stade Dezavelle, les protégées de Marine Morel pourront compter sur un bien plus large public face à Lille, puisque plus de 6000 spectateurs sont attendus à Saint Symphorien. Une première pour les féminines du club à la Croix de Lorraine qui, si elles ont déjà foulé la pelouse d’honneur des professionnels à plusieurs reprises les années précédentes (particulièrement l’an passé lorsque le Dezavelle faisait peau neuve), n’ont pas encore eu ce privilège cette année. Mais surtout, ce sera la première fois de leur histoire que les joueuses du FC Metz joueront devant une si large audience. On est bien sûr loin des affluences de Lens, Lyon ou le PSG, mais il faut saluer l’effort du club pour offrir aux Messines un soutien populaire sans précédent. Un engouement populaire en nette progression Depuis plusieurs rencontres, les féminines peuvent compter sur un petit groupe de supporters qui donnent de la voix pour les soutenir. Une poignée de fans, partis de rien, et qui souhaitent offrir aux joueuses messines un kop au milieu des habitués de Dezavelle et lors des déplacements. Romain, un des instigateurs du projet, s’était confié à notre micro lors de la réception victorieuse de Rodez : « On a commencé par se déplacer à Saint-Malo. À domicile, c’est notre premier match. J’ai également fait un kop tout seul à Toulouse lors du dernier match à l’extérieur. Certaines personnes ont commencé à ramener des tambours, des drapeaux et ça s’est formé tout seul. Nous n’avons pas encore de nom d’ailleurs (rires) ». Les plus belles histoires ont une origine et celle-ci pourrait perdurer, si d’aventure un plus grand nombre de supporters venaient à rejoindre leurs rangs. « Je pense que c’est, prétendument, le niveau de jeu qui freine certains ultras à venir soutenir les filles. Mais nous, on vient en premier lieu pour soutenir le FC Metz, qu’il s’agisse des hommes ou des femmes. Quand je fais un déplacement, c’est pour le club, pas simplement pour les joueurs qui sont sur le terrain. Ce serait cool que l’on ramène de plus en plus de monde. On va continuer jusqu’à la fin de la saison, on a d’ailleurs prévu un déplacement à Évian pour le dernier match de l’année », expliquait l’un des jeunes supporters des féminines. Stéphane Le Mignan : « Le football féminin est rafraîchissant ! » Romain et ses amis ne sont pas les seuls à soutenir les filles du club à la Croix de Lorraine avec assiduité. Parmi les habitués du stade Dezavelle, Alpha Touré et Idrissa Gueye comptent parmi les plus fidèles. Ce dernier l’avouait d’ailleurs en conférence d’avant-match : « Je regarde tous les matchs des féminines. Elles ont une très belle équipe, ça joue très bien ». Et il n’est pas le seul puisque Stéphane Le Mignan, lui aussi, s’offre une parenthèse football féminin dès qu’il le peut : « C’est rafraîchissant. Ce ne sont sans doute pas les mêmes problématiques que chez les hommes, mais il y a de belles choses qui sont développées par des gens compétents. Les équipes progressent au niveau du jeu. S’il y a bien évidemment des manques au niveau physique, c’est compensé par l’intelligence de jeu ». De là à imaginer une connivence et une ligne directrice entre les équipes féminines et masculines, il n’y a qu’un pas que le coach grenat pourrait être tenté de franchir à l’avenir. « Je crois beaucoup en cette identité commune entre les équipes du FC Metz. Avoir le même message c’est important pour les éducateurs. Si tout le monde est d’accord avec les idées à mettre en place, avec les idées directrices de jeu, alors tout le monde s’y retrouve, en particulier les gens qui suivent le club. Ce que j’ai vu des féminines est très cohérent ». Inès Boutaleb : « Une pression positive ! » C’est une semaine particulière que vivent les féminines du FC Metz avant la réception du LOSC à Saint Symphorien. Interviews, émission de radio, et même une conférence de presse en marge de celle de Stéphane Le Mignan, à laquelle Inès Boutaleb s’est prêtée avec beaucoup de décontraction. Bien loin d’être angoissée par l’enjeu de la rencontre, l’avant centre grenat préfère voir en cette journée du 13 avril, une belle opportunité de montrer de quoi sont capables les féminines du FC Metz. « Il y a de la pression, car on sait que chaque match sera une finale désormais. Mais cette pression est positive car on joue au football pour ces émotions », explique l’internationale algérienne, habituée à ce genre de rencontres dans des stades professionnels. « Certaines filles n’ont encore jamais joué dans un stade comme Saint Symphorien. Nous, les anciennes, sommes là pour les rassurer et leur rappeler que ce n’est qu’un match de football. Et surtout, même s’il peut y avoir des moments difficiles, on restera soudées, ensembles. Il faut leur dire de se lâcher, comme si elles étaient chez elles, ou dans une cour de récré. Cela reste du football ». Un discours qui ne manquera pas d’être entendu par ses jeunes coéquipières. La clameur des supporters a déjà fait ses preuves, pas plus tard qu’il y a deux semaines à Dezavelle, lors de la victoire ô combien capitale obtenue par les protégées de Marine Morel. « La victoire face à Rodez nous a fait du bien, on n’en a pas eues beaucoup depuis le début de saison et elle arrive au bon moment. C’est le premier match où on met autant de buts, et ça a donné le moral à toute l’équipe. Avoir du public, ça nous donne de la force. Quand ils nous supportent, on a envie de montrer qui on est, et que nous aussi on peut jouer un beau football », confie Inès Boutaleb. L’attaquante algérienne sait que dimanche, l’apport du public de Saint Symphorien peut porter le FC Metz à la victoire face au LOSC : « C’est une belle opération pour le foot féminin et son évolution, cette année il y a beaucoup de club qui offre la possibilité aux joueuses de jouer sur la pelouse des pros ». Le FC Metz a toutes ses chances face au LOSC La saison des féminines du FC Metz arrive bientôt à son terme. Les protégées de Marine Morel ont leur destin entre leurs mains puisqu’elles affichent quatre points d’avances sur leurs poursuivantes, qu’elles rencontreront lors des derniers matchs. Pour autant, nonobstant une qualité tactique indéniable, les Messines peuvent nourrir des regrets au niveau comptable. « Si l’on a que trois victoires depuis le début de saison, c’est sans doute dû à notre manque d’expérience. Il y a eu beaucoup de rencontres où on a perdu ou fait match nul sur le fil, en fin de rencontre. On a manqué de vice. Et avec le fait que le groupe soit jeune, il a fallu du temps pour trouver certains automatismes. Certaines filles n’ont jamais connu le niveau professionnel, on sait qu’entre les U19 Nationales et la Seconde Ligue, il y a un cap à franchir. Et puis pour Marine Morel, c’est une première saison en tant que coach. Finalement, on a quatre points d’avance sur les équipes de bas de tableau, à cinq journées de la fin, donc rien n’est joué. Une victoire face à Lille nous permettrait de finir la saison avec moins de pression », analyse Inès Boutaleb. Comme l’explique l’avant-centre du FC Metz, cette saison de Seconde Ligue est très relevée et homogène. Si tout le monde peut battre tout le monde, à l’aller, les Grenats s’étaient inclinées sur la plus petite des marges. Mais depuis, l’ogre lillois a perdu de sa férocité et désormais, les Nordistes ne comptent plus que six longueurs d’avance sur les Messines qui ont un match en moins. Inès Boutaleb rappelle que Metz a déjà su renverser des montagnes, comme l’OM il y a quelques mois : « Depuis le début de saison, on a cette envie de gagner, même face à des équipes de haut de tableau. Le LOSC faisait partie de ces équipes qui jouaient la montée. Mais après les avoir jouées, on s’est rendu compte que tout était possible. Lille est une grande équipe mais on a, nous aussi, les armes pour l’emporter, on l’a vu par exemple face à Marseille ». Le stade Saint Symphorien sera « the place to be » dimanche après-midi. L’engouement est à la hauteur de l’enjeu et les Messines espèrent que le soutien du peuple grenat les aidera à remporter ce défi, et à conquérir le cœur des amoureux du club à la Croix de Lorraine. Crédit photos : Julien Buret – Let’s Go Metz
