Salaires de Ligue 1 : Où sont les messins ? (2020/2021)

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Comme chaque année, le journal l’Équipe a édité un numéro spécial dédié aux salaires des joueurs de l’élite Française. Nous nous sommes donc penchés sur le cas des Grenats pour la saison 2020 / 2021 avant de nous attarder sur une comparaison avec les autres clubs du même calibre.

Il s’agit d’un exercice un peu particulier qui s’offre à nous, scruter à la loupe les revenus de sportifs de haut niveau alors que, tradition française oblige, nous n’accepterions pas de voir nos fiches de paie divulguées et analysées sur internet. Pourtant, il s’agit d’un rendez-vous attendu par de nombreux observateurs puisqu’il est un indicateur intéressant de la santé d’un club. Un haut salaire sur un joueur peu utilisé révélera souvent un pari raté; le contraire est tout aussi valable.
D’autre part, ces chiffres permettent également dans certains cas d’alimenter la polémique dite du “ils gagnent des millions pour courir derrière un ballon !” mais aussi parfois de la faire baisser, puisque dans certains cas, la vérité est loin du fantasme populaire.
En propos liminaire, il est également important de rappeler que les chiffres annoncés dans cet article ont pour source le journal l’Équipe et sont pour la plupart des estimations. Ainsi, ne sont pas pris en compte les revenus extérieurs (partenariat, publicité, sponsoring) ou encore les primes éventuelles dont les joueurs peuvent bénéficier dans certains cas. De plus, les données annoncées sont des salaires brut et il est bon de rappeler que les footballeurs, comme tout à chacun, sont soumis aux diverses cotisations mais aussi aux impôts.

Le décor est posé et tout cela nous amène au premier point… 

Qui gagne quoi au FC Metz ?

Si vous aviez suivi nos analyses des années passées, préparez vous à quelques changements dans la hiérarchie des Messins. La saison dernière on retrouvait Habib Diallo au sommet de la pyramide avec 80 000€ mensuels, désormais vendu il a cédé sa place à un quatuor de joueurs rémunérés à hauteur de 70 000€ par mois : Opa Nguette, Dylan Bronn, Vincent Pajot et Kévin N’Doram. Ce n’est pas une surprise pour les trois premiers puisqu’ils émargeaient déjà pour cette même somme la saison passée, en revanche Kévin N’Doram réalise une percée puisque son salaire de 2019/2020 était estimé à 35 000€. Le milieu défensif double donc son salaire et on regrettera que son rendement n’ait pas pu suivre, du moins jusqu’à aujourd’hui, en raison de blessures qui l’ont longuement tenu sur la touche.

Un cran plus bas on retrouve un trio : John Boye, Habib Maïga et Ibrahima Niane sont crédités d’un salaire de 50 000€ mensuels. Le premier figurait déjà à cet échelon, le second fait un bond puisqu’on estimait son salaire à 35 000€ la saison passée et enfin de troisième fait son entrée dans le top salaires Messin où il ne figurait pas encore lors du dernier exercice.

Joueur clé de l’effectif Messin, Farid Boulaya a vu son salaire être revalorisé puisqu’il rejoint Victorien Angban à la marque des 40 000€ mensuels. Enfin, Kiki Kouyaté, Aaron Leya Iseka et Vagner Dias, tous nouveaux joueurs du FC Metz, font la clôture du top 10 avec un salaire estimé à 30 000€ par mois. A noter que, bien qu’il soit prêté par Toulouse, le salaire de Leya Iseka est entièrement pris en charge par le FC Metz.


Cette fin de top 10 coïncide avec le salaire moyen des joueurs du FC Metz, estimé à 31 000€ mensuels. Il s’agit d’une donnée particulièrement intéressante puisque le club a su, dans cette saison de crise, maîtriser sa masse salariale malgré le recrutement de nouveaux joueurs. Ainsi, les grenats figurent au 19ème rang en terme de salaire moyen. Une place que l’on peut mettre en perspective, non sans une certaine satisfaction, avec le classement actuel de Ligue 1.
Il est également à noter que le FC Metz dispose d’une trentaine de joueurs sous contrat professionnel et que de nombreux cadres sont hors du top 10 des salaires. On remarquera l’absence d’Alexandre Oukidja, Thomas Delaine ou encore de Fabien Centonze qui émargeraient non loin des 30 000€. De véritables prouesses en terme de rapport qualité / prix.

Donnée intéressante également, le FC Metz a effectué un grand écart depuis la saison passée vis à vis de la rémunération de son entraineur. Vincent Hognon faisait partie des entraîneurs les moins bien rémunérés du championnat et était annoncé à 25 000€ mensuels, aujourd’hui Frédéric Antonetti dispose d’un salaire estimé à 80 000€ et se positionne à la 11ème position du classement des entraîneurs. Si un monde le sépare des 7 000€ mensuels de Pascal Plancque… une galaxie le sépare des 940 000€ de Mauricio Pochettino.

Et dans le reste du championnat, quelle est la tendance ?

Comme chaque année, vous ne serez pas surpris de savoir qu’aucun Messin ne figure dans le top 30 des salaires mensuels de la première division Française. Ce top concerne 17 joueurs du Paris Saint Germain, 3 joueurs de l’Olympique de Marseille, 4 joueurs de l’AS Monaco, 3 joueurs de l’Olympique Lyonnais, 1 joueur du Stade de Reims et 1 joueur des Girondins de Bordeaux. Pour figurer dans ce top peu représentatif de la réalité du championnat, il faut gagner au bas mot entre 3 060 000€ (Neymar) et 300 000€ (G. Martins).

Globalement en Ligue 1, si on met de côté les mastodontes aux budgets colossaux la tendance est à une légère baisse des masses salariales. La crise du Covid-19 et l’affaire Médiapro ont contraint les trésoreries les plus fragiles à réduire la voilure coûte que coûte. Certains clubs ont conclu des accords avec l’intégralité de leur effectif tandis que d’autres ont uniquement négocié avec leurs joueurs les plus couteux ce qui a conduit parfois à des diminutions consenties de 20 à 30% des salaires et primes.

Avec un salaire moyen faible, le FC Metz se range en bas de tableau et ne devance que le Stade de Reims, actuel 13ème de Ligue 1 et ses 27 393€ de salaire moyen. On y retrouve Yunis Abdelhamid et Valon Berisha au sommet du classement avec 80 000€ mensuels au cœur d’un projet prudent et axé sur le développement de la jeunesse.
Un cran au dessus on retrouve le Nimes Olympique, actuel 19ème et ses 35 000€ moyen. On y retrouve des salaires globalement très proches les uns des autres, plafonnés à 80 000€ (Anthony Briançon). Une partie de l’effectif bénéficie par ailleurs de primes en fonction de la réussites d’objectifs personnels sur le terrain, un bon moyen pour motiver les troupes en théorie.

On retrouve peu d’anciens Messins dans les top 10 des équipes de Ligue 1 mais on peut noter la présence de Florent Mollet dont le salaire est estimé à 80 000€ mensuels, du côté de Montpellier. Ou encore, au sommet de la liste Strasbourgeoise, un certain Habib Diallo dont le salaire atteindrait désormais les 100 000€ mensuels.

Il est à noter que toutes les données évoquées dans cet article ne sont que peu représentatives si elles ne sont pas mises en contraste avec les différents rapports financiers des clubs concernés. La DNCG publie annuellement une compilation de ces rapports, ce qui constitue in fine un véritable carnet de santé du football Français. Nous avions analysé le dernier rapport en date qui concernait la saison 2018/2019 et il devrait être particulièrement intéressant de se plonger dans le premier rapport depuis le début de la crise sanitaire lorsqu’il sera publié.

Crédit photo : Matthieu Henkinet (joueurs et coach FC Metz)
Source des données : L’Équipe

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