1,1K La LFH a dévoilé quelques données chiffrées sur son championnat. Que disent les budgets de Ligue Butagaz Énergie ? En France et en particulier dans le sport, on le sait, s’il y a bien un sujet épineux c’est celui de l’argent. Pourtant la Ligue Féminine de Handball vient de rendre disponible les budgets des 14 équipes qui prendront part à Ligue Butagaz Energie cette saison. Nous en avons tiré quelques observations. Compilation des données Équipe2021/20222020/20212019/20202018/2019Brest4,7 M€5,8 M€ 6,1 M€ 5,4 M€ Metz3,2 M€3,2 M€3,1 M€ 2,6 M€Boug de Péage2,4 M€ 2,1M€ 1,8 M€ 1,5 M€ Nantes2,4 M€ 1,8 M€ 1,8 M€ 1,8 M€Paris 922,1 M€ 1,9 M €2 M€ 2 M€ Toulon1,9 M€ 1,8 M€ 1,9 M€1,9 M€ Fleury1,8 M€ 1,9 M€ 1,6 M€ 1,8 M€ Dijon1,6 M€ 1,6 M€ 1,7 M€ 1,4 M€Besançon1,6 M€ 1,6 M€ 1,9 M€ 1,8 M€Chambray1,6 M€ 1,5 M€ 1,6 M€ 1,5 M€ Plan de Cuques1,5 M€ 1,3 M€ 0,984 M€ (D2)/Nice1,3 M€ 1,2 M€ 1,2 M€ 1,2 M€Mérignac1,3 M€ 1,2 M€ 1,1 M€ /Saint Amand/1 M€0,750 M€ (D2)0,9 M€Celles sur Belle0,9 M€ 0,724 M€ (D2)0,8 M€ (D2)/Données indicatives, sources en fin d’article. Ma petite entreprise ne connaît pas la crise Si il était légitime de s’inquiéter pour la santé financière de certaines équipes après deux saisons marquées par la crise du Covid, les conséquences sur les budgets semblent faibles et la professionnalisation du handball féminin continue son chemin. Cependant cela ne doit pas cacher les difficultés rencontrées par de nombreux clubs, qui ont fait le pari de la continuité coûte que coûte mais qui ne supporteraient pas un nouveau revers sanitaire. Les cas de Metz et Brest L’équipe de Brest continue de mener la danse des budgets malgré une large baisse (-0,8 M€, quasiment le budget de Celles sur Belle). L’équipe Bretonne a certainement dégraissé une partie de sa masse salariale avec les départs de Laurent Bézeau, Ana Gros et Bella Gullden mais devrait maintenir ses ambitions nationales et européennes sans trop de problème. De son côté Metz Handball se présente en deuxième position avec un budget consolidé au dessus des 3 M€. Une gestion mesurée si on considère les ambitions maintenues de Metz Handball. De plus, la nouvelle structuration en société depuis l’été devrait permettre, après une période de stabilisation, de dépasser le plafond de verre qui se profilait tant que l’activité restait associative. Avec une grande partie des contrats renouvelés pour une seule saison et une partie de l’effectif issu de la formation, le club Mosellan semble faire quelques paris sur le plan sportif à long terme, non sans avoir sécurisé sa situation financière ce qui a permis notamment le recrutement de Bruna de Paula, Chloé Valentini et le retour de Tamara Horacek. Les challengers Suit au classement des budgets une équipe qui a réalisé une percée remarquable sur les 4 derniers exercices. Lors l’annonce de sa signature à Bourg de Péage, Manon Houette avait mentionné la structuration et les ambitions du club Drômois : elles se voient dans le budget. Le club a augmenté son prévisionnel de 0,3 M€ pour la deuxième saison consécutive et entend bien jouer les premiers rangs dès cette saison. Nantes peut également se féliciter d’une belle évolution avec une augmentation de 0,6 M€. Le changement de main de l’équipe a permis la mise en place d’une professionnalisation accélérée. Après une très belle European League, le club Mariligérien continue d’essayer de révolutionner les choses avec une nouvelle identité cette saison et un maillot sans la moindre publicité, un bijou dont devraient s’inspirer d’autres clubs… Paris est la dernière équipe au dessus des 2 M€ de budget. Le club de la capitale cherchera avec son équipe aux accents Messins à disputer une nouvelle fois le haut de tableau. Le reste du championnat affiche un budget stable et assez homogène, ce qui permettra probablement quelques surprises sur le plan sportif. Reste à noter la présence d’un club sous la barre du million d’euros de budget. Celles sur Belle, promu depuis la deuxième division devra aller chercher son maintien sans compter sur la force des Euros. En espérant ne pas les voir répéter les erreurs de Mérignac en 2019/2020 qui avec un budget un poil supérieur avait fini bon dernier sans la moindre victoire. Il y a encore du chemin à parcourir Pour garantir une professionnalisation totale du championnat féminin, il y a encore du chemin à parcourir. Les salaires des joueuses ont évolué et se situent désormais dans une moyenne de 3056€ bruts par mois contre 2000€ en 2008/2009, mais devront encore se renforcer pour garantir un vrai moyen de subsistance au sein d’une carrière exigeante qui ne dure qu’un temps et au cours de laquelle certaines joueuses entament souvent une reconversion.Sur ce dossier, Metz Handball est bien en avance puisqu’en 2018/2019 le salaire moyen y était déjà de 3 806€. Le plus haut salaire y était de 5500€ et le plus bas de 1500€. A la même époque, Brest affichait déjà 3 salaires à plus de 10 000€ mensuels, les seuls du championnat, pour une moyenne à 5035€. La représentation du championnat a perdu du terrain avec l’absence de grand diffuseur au niveau national. La diffusion repose sur Sport en France, chaine du CNOSF qui diffuse moins de 20 rencontres par an et sur un maillage régional fragile (Moselle TV, Mistral TV, Tebéo…) ce qui reste bien faible pour une discipline qui draine énormément de spectateurs dès qu’elle est placée en antenne nationale, notamment pour l’équipe de France. Une négociation de droits télévisés, aussi minime soit elle permettrait l’acquisition d’une source de revenus supplémentaire pour les clubs et contribuerait à leur développement. Source des données chiffrées : LFH, SportBusiness.club, Rapports CNCG.Crédit photo : Matthieu Henkinet