209 Victorieux de Lorient il y a deux semaines, le FC Metz espère enchainer un second résultat positif contre l’OL. Un match nul ou encore mieux, une victoire, permettrait aux messins de passer les fêtes au chaud hors de la zone rouge. Un match important aussi pour Lyon en difficulté ces derniers temps. Nous laissons désormais la parole à Émile Gillet, supporter lyonnais en détresse. Salut, explique-nous pourquoi supporter un club qui ne finit jamais ses matchs ?Alors pour parler de ça, il faut savoir que c’est en réalité une innovation liée à l’OL Groupe. En créant sa vallée de loisirs à Décines, Jean-Michel Aulas a pensé aux Lyonnais et autres visiteurs qui avaient de la route à faire. Il est parti d’un constat simple : c’est toujours chiant de quitter le parking du stade après le match. Alors il a décrété que l’OL devait systématiquement foirer ses 10 dernières minutes. Ça permet à ceux qui viennent de plus loin de repartir en évitant les bouchons. Malin. Le Groupama stadium est vraiment un formidable outil ou vous regrettez Gerland ?Honnêtement, le surnom de formidable outil n’est pas usurpé. Un stade en contrebas sublime, avec une vraie belle ambiance. En plus le club a bossé à l’intérieur pour enlever ce côté « bloc de béton » avec du street art local. Gerland c’était bien évidemment. Mais ça correspond à une autre époque, et l’OL a très bien opéré cette transition. « Aulas … Rendez-nous le président taquin en tribunes ! » Anthony Lopes, Malo Gusto et Damien Da Silva lors du match nul contre le LOSC.(Photo by Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport) Ton meilleur souvenir d’un OL – FC Metz ? J’en ai quelques-uns, mais celui qui me revient à chaque fois, c’est le but incroyable d’Alex Lacazette au Groupama Stadium lors de la fessée 5-0. Il s’est mis la défense dans la poche avec trois feintes avant d’envoyer le ballon en lulu du mauvais pied. Du grand art. Et sa dernière saison avec nous, j’ai forcément les yeux mouillés quand on en parle. Vous nous avez piqué Pjanic et Cornet, vous avez cru qu’on était votre Génération Foot ? J’ai simplement envie de dire que c’est la chaine alimentaire. D’ailleurs ça fait un bail que vous n’avez rien filé à l’OL. M’enfin vu votre effectif actuel, c’est peut-être pas si mal… Peter Bosz, Pape Führer, William Goebbels… Pourquoi messieurs les lyonnais ? Les mauvaises langues diront que ça fait partie du folklore local. Je pense plutôt que les gens de la préfecture qui rentrent les noms à l’état civil font des paris entre eux pour faire passer leurs meilleures vannes. J’ai bien compris que vous vouliez me faire déraper. Mais pas de chance pour vous, je n’ai pas le permis. Faut-il absolument être supporter lyonnais pour tolérer les sorties médiatiques de Jean-Michel, ou bien chez vous aussi dans vos rangs, vous pouvez faire preuve de lucidité ?Bonsoir, non. Dans ce cas précis, l’amour ne rend pas aveugle. Rendez-nous le président taquin en tribunes et récupérez celui qui fait des tweets gênants dignes de tonton aux repas de famille. S’il vous plait Papa Noël. Et les sorties d’Anthony Lopes ? Alors là on arrête de rire de suite. Depuis cet été et le flop André Onana, on a retrouvé le Anthony Lopes des grands soirs. Un vrai patron, serein, décisif, propre. Les sorties ratées face à Leya Iseka, c’est un cauchemar qui appartient au passé. Rien de plus. « Le jeu demandé par Peter Bosz demande un collectif parfaitement huilé » Parlons un peu plus terrain, quelles sont les raisons selon toi de cette première partie de saison compliquée ? Vaste question. Sur le papier, tous les ingrédients sont réunis pour que ça fonctionne. Mais sur le terrain… Le jeu demandé par Peter Bosz est très éprouvant. Ça demande un collectif parfaitement huilé où les joueurs agissent comme les pantins d’une marionnette. En somme un vrai ballet. Mais là, tout est désorganisé. Je suis persuadé que le problème vient aussi de cette exigence. Ça doit faire bizarre de passer de Genesio et ses circuits de passe en U et Garcia à un contrepressing en 5 secondes. Je ne critique pas du tout les autres entraîneurs, parce qu’il n’y a pas une seule manière de jouer au football. Je dis juste que ça doit être compliqué pour les organismes et pour les cerveaux, au niveau tactique. Jérôme Boateng, recrue phare des lyonnais et Léo Dubois. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport) Comment expliques-tu la clémence avec l’entraineur actuel alors que Garcia était critiqué avec de meilleurs résultats ? Il y a clairement la question du contexte qui rentre en ligne de compte. Il ne faut pas oublier que quand Rudi Garcia débarque, il crachait sur les Lyonnais quelques mois avant. Et je le comprends. Quand tu entraînes Marseille, tu défends ton club corps et âme, quitte à taper sur les rivaux. Mais forcément, tu pars avec un déficit d’image. Derrière, il y a la Memphis dépendance et l’utilisation de certains joueurs (Terrier, Cornet, Caqueret, Cherki) qui interrogeait énormément. Et puis sa communication ne donnait pas vraiment envie de l’aimer. Pourquoi Bruno Genesio doit-il être immédiatement réembauché par l’OL ? Parce que Lyon manque de recruteurs, comme on a pu s’en rendre compte récemment. S’il peut pousser Sulemana, Doku, Majer ou des pépites chinoises à signer à Lyon, c’est oui. En coach en revanche, c’est non. La page est tournée, et on lui souhaite tout le bonheur du monde. D’ailleurs je ne comprends pas trop ceux qui continuent de le prendre en grippe gratuitement. Laissez-le respirer sérieux, il n’est plus là… Pour Noël, conte nous la victoire du FC Metz ce mercredi.Seul scénario où Metz peut l’emporter : recrudescence de cas de Covid à l’OL, qui se présente contre le FC Metz avec pile le nombre de joueurs requis. En arrivant au stade, Lucas Paqueta se foule la cheville en descendant du car. Rideau : défaite sur tapis vert. Frédéric Antonetti se félicite de la qualité de la pelouse et Peter Bosz est viré. Mais comme il doit rester en poste pour que le beau football perdure, il n’en sera rien. Désolé.