Metz – Brest épisode IV : un nouvel espoir ?

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Metz – Brest épisode IV : un nouvel espoir ?

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Il y a une semaine, dans une Bretagne lointaine, très lointaine…
C’est une époque de guerre civile. A bord de jupettes spéciales opérant loin de leur base des Arènes, les Dragonnes ont échoué lors de leur première bataille de quart de finale d’EHF Champions League face aux valeureuses rebelles du BBH. Au cours de la bataille, des espions Messins ont réussi à dérober les plans secrets de l’arme absolue des Brestoises : Ana Gros, une arrière droite blindée dotée d’un armement assez puissant pour annihiler une équipe entière.
Poursuivi par les sbires Bretons, le tacticien Mayonnade file vers sa base Mosellane dans son véhicule ordinaire, porteur des plans volés à l’ennemi qui pourront sauver son équipe et restaurer la qualification de Metz Handball au Final Four.

Nous arrêterons bien évidement ici la paraphrase avec le générique culte de l’épisode 4 de Star Wars, pour la simple et bonne raison… que nous l’avons déjà retranscrit en entier. En revanche, au delà de la blague manifeste que nous évoque cette quatrième rencontre entre Metz et Brest cette saison, nous avons beaucoup de choses à dire sur l’aspect sportif à l’approche d’un match aussi décisif que ce quart de finale retour de Champions League autour duquel les Dragonnes sont dans l’obligation de reconquérir un déficit de 10 buts.

Une bataille, mais pas la guerre

Au fil des saisons, la rivalité sportive entre Metz et Brest s’accentue et nous y avons récemment consacré un article complet. En revanche, il aurait été difficile de prévoir que le destin des deux équipes allait se croiser aussi souvent lors de cette saison 2020/2021. Destinées à un simple programme aller – retour en Ligue Butagaz Énergie, le format playoffs pourrait pousser les deux équipes vers un affrontement final au terme du championnat. Dans le même temps, le hasard des tirages au sort à convenu de trois affrontements supplémentaires, le premier en demi finale de Coupe de France à la fin du mois d’Avril et surtout dans le cas qui nous concerne, aux portes du Final Four de Champions League.
Là où les messines engrangeaient jusqu’à 2020 un bilan de victoires assez favorable face au rival (10 victoires à 6), la réalité de la saison en cours s’est révélée bien plus cruelle à l’encontre des jaunes et bleues puisque Brest mène la barque avec trois victoires à zéro. Si on écarte l’Arvor 29 pour ne garder que l’ère BBH, le match de ce week end pourrait restaurer la balance dans la force la rivalité ou voir Metz retrouver une courte avance.

Un défi offensif

Avec un déficit de 10 buts à rattraper, le défi sera en premier lieu offensif pour les joueuses d’Emmanuel Mayonnade. Imprécises face au but et sujettes aux pertes de balle lors des rencontres précédentes, il sera impératif de retrouver une meilleure complicité sur le terrain pour faciliter l’accès au but et éviter les offensives forcées. Lors des précédentes rencontres les Messines se sont heurtées à un mur défensif brestois particulièrement hermétique, profitant de la quasi absence de jeu à l’aile pour serrer les coudes au centre de la zone, priver les pivots de ballons et créer le surnombre lors des attaques à distance. Et comme si cela ne suffisait pas, derrière ce mur se trouvait une paire de gardiennes à toute épreuve, Sandra Toft qui a la capacité de dégoûter les attaquantes par des arrêts dont elle a le secret et Cléopatre Darleux qui fait systématiquement parler le feu en elle lorsqu’elle affronte Metz. Cette dernière sera néanmoins forfait pour la 4ème rencontre, touchée à la cheville gauche.
Ces facteurs ont contraint Metz à enregistrer un décevant 43% de réussite au tir sur l’ensemble des trois rencontres et sans surprise, les phases de transition et de jeu rapide ont été celles où l’équipe mosellane s’est montrée la plus dangereuse. Un constat qui semble tenir pour l’ensemble de la saison puisque Méline Nocandy, exceptionnelle dans le jeu en percussion et Tjasa Stanko, plus à l’aise dans un jeu d’arrière, ont souvent peiné à jouer les chef d’orchestre lorsqu’il y a fallu poser le jeu face aux oppositions les plus relevées.

Dans le cadre d’un tel match couperet, il va falloir faire preuve d’inventivité du côté d’Emmanuel Mayonnade et de Katya Andryushina et peut être jouer sur la surprise du côté de la composition ou de la stratégie pour inverser le rapport de force et créer de meilleures situations offensives. Il va sans dire que les premières minutes du match seront déterminantes aussi bien sur le sportif que sur le mental de l’équipe.

Un bras de fer défensif

Cette saison l’attaque de Brest a dû provoquer des cauchemars aux défenses de toute la France, voire même de l’Europe. Les sorties de route sont rares et il faut pouvoir compter sur une défense bien huilée si on souhaite instaurer le doute dans la tête des Rebelles les plus performantes. En trois rencontres, Metz n’a pas trouvé la clé et l’attaque Brestoise s’est régalée à l’image d’Ana Gros qui a déjà totalisé 29 buts face à son ancienne équipe. Tirs à 9m, pénétrations, tirs à la hanche, jets de 7m, les Messines ne connaissent que trop bien l’arsenal et n’ont su le limiter que dans le cadre d’une défense stricte, mais celle-ci a occasionné plusieurs suspensions pour 2 minutes qui ont peut être été encore plus préjudiciables.
Au delà de cela, la tactique Messine a souvent été celle de la mobilité avec des joueuses capables de dézoner pour bloquer le déclenchement d’une tactique avant de retrouver rapidement leur poste ou d’échanger leur place pour une réponse plus adaptée mais la percussion et l’efficacité Brestoise ont souvent prévalu sur ce système tandis que les gardiennes Mosellanes ne parvenaient pas à faire la différence. Hatadou Sako, toujours aussi vocale sur le terrain a semblé être moins entendue par ses joueuses et n’a pas eu l’étincelle de réussite qui fait parfois basculer la rencontre en sa faveur tandis que Dinah Eckerle, souvent explosive dans son rôle de renfort n’a eu que des moments de grâce trop minces pour la mettre en confiance. C’est peut être dans ces situations où rien ne semble aller que la rage et le profil particulier d’Ivana Kapitanovic ont le plus manqué cette saison.

L’enjeu de cette rencontre, du point de vue défensif, sera de donner du fil à retordre aux Brestoises dès l’entame du match afin de faire chuter le plus possible le taux de réussite insolent dont elles ont fait preuve face à Metz jusqu’alors : 66%. Enfin, l’une des clés sera sûrement la solidarité. On se souvient de l’explosion d’emotions sur la touche à chaque stop, à chaque but, lors de la reception critique de Rostov il y a quelques mois, juste après la première déroute Brestoise à un moment oû l’équipe devait se remettre sur les rails, c’est le banc qui avait remplacé le public et sonné la révolte… et demain ?

Vous l’aurez compris, c’est un tout autre visage que le Metz Handball va devoir montrer s’il espère inverser la tendance pour rêver d’une nouvelle qualification au Final Four. Le sport sait parfois se montrer surprenant et on sait toute la rage de vaincre qui peut animer les Dragonnes dans les moments décisifs. Toutefois l’écart de 10 buts à rattraper se situe dans la catégorie des exploits sportifs et il faudra à minima aller chercher une victoire pour le symbole avant de commencer à envisager une « contre attaque de l’empire » ou un « retour de ces dames » lors des prochains affrontements face au désormais bien implanté rival Breton.

Crédit montage à la une : Julien Buret / Crédit photo : Matthieu Henkinet

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