2,3K Après un quart de finale de Ligue des champions validé, les Messines repartaient en championnat pour y disputer la 17e journée. Devant 5616 spectateurs, Metz Handball a su se détacher de Piraths bien audacieuses (24-34). À Strasbourg, l’enjeu allait au-delà du Handball. Promu en début de saison, le Strasbourg Achenheim Truchtersheim Handball avait eu l’ambition de déplacer son équipe dans la salle du Rhénus pour accueillir le champion de France en titre pour faire de cette rencontre, une fête du Handball. Pari osé mais pari réussi car le club alsacien a battu le record d’affluence (précédemment détenu par Paris 92) pour un match de Ligue Féminine de Handball. Une volonté forte qui démontre la structuration d’un club qui disputait encore la Nationale 1 en 2017/2018. Le défi n’était cependant pas seulement logistique puisque le sportif proposait un duel d’opposées. Et pourtant, les joueuses de Jan Basny ont tenu la dragée haute devant plus de 5000 spectateurs. Au match aller, Metz handball avait très largement dominé les Piraths. Cette fois-ci, les Dragonnes ont mis du temps à se mettre en route face à un collectif qui avait tout à gagner. Des Messines imprécises Si l’affiche était déséquilibrée sur le papier, le chemin vers la victoire n’avait pas été si aisé pour Metz Handball, ce samedi. Dès la première action, Goundouba Guirassy avait l’honneur d’ouvrir le compteur de cette soirée historique. Alina Grijseels répondait très rapidement pour égaliser avant que son équipe ne prenne l’avantage grâce à Sarah Bouktit. À domicile, les Dragonnes n’avaient laissé aucun espoir dès les premières minutes. Au Rhénus, après quelques mois d’expérience, les Strasbourgeoises rivalisaient puisque Metz ne parvenait pas à se détacher. Les deux équipes mettaient du rythme et le match tenait toutes ses promesses. Toutefois, un peu avant le premier quart d’heure de jeu, c’est Metz Handball qui faisait le break sur une belle inspiration de Louise Burgaard (4-7, 15′). C »est à ce moment-là que Jan Basny décidait de poser son temps-mort pour l’ATH alors Metz semblait bien lancé. Un recadrage opportun puisque la dynamique changeait de côté. Portées par leur public, les locales bousculaient les championnes de France de moins en moins efficaces dans leurs intentions autant offensives que défensives puisqu’elles n’étaient pas assez attentives sur les rebonds. De fait, les adversaires du jour exploitaient intelligemment les failles du jeu messin. En face, la gardienne alsacienne montait en puissance derrière une défense solidaire qui mettait à mal l’attaque messine. C’est ainsi que les coéquipières de Dalila Abdesselam repassait devant sur le tableau d’affichage en creusant l’écart. Emmanuel Mayonnade était contraint de poser son temps-mort en voyant le manque de lucidité de son équipe. Malheureusement, rien n’y faisait, Metz Handball poursuivait ses erreurs et subissait même la deuxième exclusion temporaire de sa capitaine. De quoi donner une voie royale aux joueuses d’Achenheim pour qu’elles mènent de deux buts avant de retourner au vestiaire. À la pause, le petit poucet portait bien les bottes de sept lieux pour dominer l’ogre messin (14-12, 30′). Une démontration de force Personne ne s’attendait à un tel scénario après le match aller (au complexe Saint-Symphorien, Metz Handball menait déjà 25-8, à la 30e minute). Le coach messin attendait donc une réaction de son équipe pour ne pas perdre de points importants dans un championnat rondement mené par le Brest Bretagne Handball, toujours invaincu. Et Metz Handball revenait sur le terrain avec un meilleur visage et une intensité retrouvée pour obtenir plusieurs jets de 7m décisifs. Par ailleurs, les Dragonnes resserraient leur bloc défensif pour récupérer des ballons. Un sursaut d’orgueil très positif pour Metz qui reprenait le lead de la rencontre. Dans un même temps, Hatadou Sako commençait à prendre le dessus sur les tireuses alsaciennes. Néanmoins, celles-ci restaient dans le coup malgré un rythme imposé par les Messines (19-22, 10′). Par la suite, la tactique défensive des Dragonnes changeait définitivement la donne, les contre-attaques se suivant les unes après les autres. Le positionnement de Kristina Jorgensen annihilaient les tentatives des adversaires dont le jeu se délitait avec une accumulation de pertes de balles. Le promu ne suivait plus, le collectif d’Emmanuel Mayonnade était bien plus fort quand il pouvait dérouler son jeu rapide. Metz Handball prenait de plus en plus le large face à des Piraths émoussées qui ne rendaient toutefois pas les armes. Avec un écart de 10 buts, le coach girondin en profitait pour faire rentrer son banc. Mia Brkic saisissait alors l’occasion de participer à la fête après une nouvelle interception de sa coéquipière danoise. Durant les cinq dernières minutes, les actions étaient confuses de part et d’autre du terrain mais Metz Handball avait déjà brillamment imposé sa domination (24-34, 60′). Malgré le score sans appel des Messines en seconde période, le spectacle a été au rendez-vous sur et en-dehors du terrain pour la promotion du haut niveau féminin. Cette 17e journée de Ligue Butagaz Energie a d’ailleurs été le théâtre d’événements pour le Handball comme à Nantes (« Osez au féminin » des Neptunes de Nantes) et du côté de Saint-Raphaël via le double rendez-vous annuel LFH/LNH (Évenem’hand) avec l’affiche Toulon/Nice. Une vitrine à polir pour un sport en mal de médiatisation, à quelques mois de Paris 2024. Statistiques de la rencontre Strasbourg ATH : Léa Fargues (11 arrêts sur 44 tirs et 1 but), Typhanie Perrin (2 arrêts). Dalila Abdesselam, Lilou Begon (5 buts en 8 tentatives), Goundouba Guirassy (2/2), Carolina Loureiro (3/9), Lisa Vlug (4/7), Candice Maurin, Nora Fontaine, Eve Barlet (0/1), Irène Fanton (3/8), Sarah Muller (4/4), Margaux Imhof (1/2), Lidija Cvijic (1/1).Metz Handball : Hatadou Sako (15 arrêts sur 37 tirs), Fatima Camara. Chloé Valentini (4 buts en 7 tentatives), Alina Grijseels (2/3), Anne Mette Hansen (0/2), Kristina Jorgensen (12/13), Mia Brkic (1/1),Louise Vinter Burgaard (5/8), Zaliata Mlamali (1/1), Emma Jacques (0/2), Sarah Bouktit (7/7), Lucie Granier (1/1), Djazz Chambertin (1/4), Julie Le Blevec. Crédit photo : Mikaël Frank/Let’s Go Metz (Archive)