186 Ce Mercredi soir, le Metz Handball recevait Brest pour une 6ème confrontation de la saison mais cette fois l’ambiance était tout autre. Portées par un public enfin de retour et par l’enjeu de la finale, les Dragonnes ont livré leur meilleur handball et pris une option sur la finale, avant le match retour à Brest Dimanche. A la sortie du terrain une horde de confrères journalistes attendait impatiemment les déclarations des joueuses et nous avons pu recueillir le ressenti de l’emblématique Manon Houette qui venait de disputer son dernier match aux Arènes. Manon Houette a connu les plus hauts sommets durant 4 ans au sein du Metz Handball et elle vient surement de disputer la saison la plus difficile de sa carrière entre retour de longue blessure et quelques déceptions sportives, autant de composantes qui font qu’interrogée sur le match « parfait » que son équipe venait de disputer, elle ne s’est pas laissée dépasser par l’évènement. On a envie de faire mieux à Brest pour tout vous dire. On sait que c’est une finale de 120 minutes, on avait signé pour ça dès le début. Je suis très contente de la performance parce qu’on avait réussi à développer ce jeu par moments contre Brest et parfois sur des matchs entiers contre d’autres équipes, mais on n’avait pas réussi à faire 60 minutes pleines contre cette équipe, donc évidement très très très fière de mon équipe, très heureuse d’avoir retrouvé le public qui nous a porté. Lucide sur la partie, elle a pu se livrer sur la dynamique simple qui a conduit les siennes à creuser l’écart et à le maintenir au fil du match, loin des temps faibles qui avaient brisé les espoirs lors des rencontres précédentes. Sans pour autant considérer le matelas de sept buts d’écart comme une assurance tous risques lors du match retour. On a essayé de maintenir cet écart de trois buts dès qu’on l’a obtenu, on savait que c’était précieux. On a essayé d’être rigoureuses sur les consignes. C’est ce qu’on s’était dit depuis plusieurs matchs mais on a réussi à le faire aujourd’hui.Ce +7 ce n’est rien et on aurait gagné de +15 que ça n’aurait été rien. Quand on perd Bucarest de -12 ou -13 on y croit encore au retour et on les bat de +9. Le handball va tellement vite… J’en ai déjà perdu une comme ça, on avait gagné à Fleury de 5 buts et on a perdu de 6 buts ici en finale… Pour moi on repart de zéro et c’est dans cet état d’esprit là qu’on sera peut être en capacité de gagner cette finale. Encore parfaitement concentrée, l’ailière gauche s’est même prise à livrer les mantras qui ont animé l’équipe pendant la durée de la rencontre, témoignant de l’impact d’une préparation rudement menée par les jaunes et bleues lors des dernières semaines. On cherchait de la constance, réussir 60 minutes, de la rigueur qui nous avait fait défaut sur les autres confrontations. […] Il ne fallait pas regretter et finir cette saison en se disant qu’on pouvait le faire. Il est désormais incontestable que les nombreuses difficultés, les blessures et les défaites frustrantes ont façonné le collectif Messin et lui ont servi de moteur lors de cette première manche de la finale. Manon Houette, elle-même peu épargnée par un retour de blessure compliqué l’a souligné sans détour. Les défaites forgent le caractère. On a envie de se servir des moments difficiles, des défaites à répétition, des blessures pour nous rendre plus fortes et rapporter ce titre à Metz Handball. L’institution le mérite. Enfin, il y a fallu évoquer l’émotion alors qu’après 4 ans en Moselle « Manolita » venait de disputer son dernier match à domicile en tant que membre des Dragonnes. Un match qui comme un symbole arrivé sur le fil, a pu réunir pour la première fois depuis de nombreux mois les supporters qui vibrent au rythme des saisons. Pudique sur ses propres sentiments, la joueuse a préféré souligner l’importance de ces soutiens. Les finales c’est déjà toujours un peu particulier mais là, on retiendra le public. Les émotions sont décuplées, le moment où tu marques un but et qu’en revenant en défense le public lève les bras avec toi, c’est indescriptible comme sentiment. Je suis ravie de le vivre avec des gens aussi fidèles que les Messins, avec les bénévoles et tous ces gens qui sont toujours là pour nous.Avec Ailly on a longuement pensé aux filles qui étaient là l’année dernière et qui n’ont pas pu dire au revoir après 10 années passées ici. On était très contentes, très honorées de vivre ces dernières émotions avec le public. Crédit photo : Matthieu Henkinet