FC Metz – Le Havre : les Grenats n’y arrivent toujours pas

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Quatre défaites consécutives plus tard, les Grenats se devaient absolument de réagir contre à un adversaire à leur portée sur le papier. Sous une pluie battante, le FC Metz a finalement partagé les points avec les joueurs du Havre AC dans un match insipide, ce dimanche 29 octobre (0-0).

On attendait de la prise de risque de la part du coach Laszlo Bölöni pour, enfin, être force de proposition dans le jeu. Le 4-2-3-1, dispositif fétiche de l’entraîneur roumain, laissait place à ce qui ressemblait à un 4-4-2. Christophe Hérelle palliait la mise sur le banc de Fali Candé, malade durant la semaine.

Offensivement, Kevin Van den Kerkhof faisait son apparition sur l’aile droite, mais la véritable innovation se trouvait dans la mise en place de deux attaquants de pointe, Joel Asoro et Benjamin Tetteh. Une composition qui tranchait avec l’habitude.

En conférence de presse, Laszlo Bölöni est brièvement revenu sur ce qu’il a mis en place : « C’était un choix qui devait nous amener plus de chances pour créer des occasions. Il y a eu des bonnes et moins bonnes choses. J’ai vu des apparitions de nos milieux de terrain dans les 15 derniers mètres, là où on n’en avait pas d’habitude. J’ai voulu amener une solution supplémentaire pour l’avant-centre. »

Que de déchets…

Messins et Havrais nous avaient laissés sur une bonne impression lors de leur dernière confrontation, un lundi soir de mars, en Ligue 2. Sept mois plus tard, tout portait à croire que le match entre deux écuries proches l’une de l’autre pouvait être ouvert. Mal en prenait aux tenants de l’optimisme.

Les vingt-deux acteurs marquaient la rencontre d’un niveau à ne faire pâlir personne. Sous une pluie battante, le public devait attendre quinze minutes pour voir une première action de but, havraise et sans danger pour Alexandre Oukidja. Le FC Metz « new look », théoriquement porté sur l’attaque, n’armait quant à lui sa première frappe qu’à la 24ème minute.

À la timidité, s’ajoutait également pas mal de déchets techniques d’un côté comme de l’autre. À l’image de ce mauvais contrôle à l’entrée de la surface par Cheikh Tidiane Sabaly, qui annihilait une action de but pourtant bien menée par l’hyperactif Kevin Van den Kerkhof (27′).

De la naïveté aussi, dont le capitaine Matthieu Udol fût le symbole, dépassé sur ses quelques duels face à Mohamed Bayo notamment et averti pour une faute d’anti jeu en seconde période (68′).

Plus globalement, Luka Elsner, entraîneur du HAC, le concédera lui-même en conférence de presse : « Le niveau technique n’était parfois pas du niveau de la Ligue 1 ».

Lamine Camara dans la continuité

Dès lors, comme pour les précédents matchs, le club à la Croix de Lorraine devait s’en remettre à ses individualités et la capacité à faire des coups d’éclats. À ce jeu là, le jeune Sénégalais Lamine Camara trouvait son compte.

C’est lui qui amenait les plus grosses alertes dans la surface havraise en faisant état de toute sa palette : une folle remontée des abords de la surface d’Oukidja jusqu’au camp adverse avant de la donner à Kevin Van den Kerkhof qui servait un caviar pour Joel Asoro, et dont la balle finissait juste à côté du poteau du portier normand Arthur Desmas (31′). Sur une pépite de coup franc par la suite, qui obligeait le gardien havrais à sortir une excellente parade alors que le ballon filait dans sa lucarne gauche (44′).

C’était l’un des seuls, aussi, à apporter du danger dans la surface grâce à ses qualités de percussion, poussant parfois les défenseurs à la faute et pensant même provoquer un penalty lors d’un accrochage avec Sanganté, sans convaincre l’arbitre (66’).

De là à devenir le vrai dépositaire du jeu messin ? On peut sûrement l’espérer, mais pas immédiatement. Les marges d’apprentissage du jeune joueur de 19 ans sont encore grandes pour mettre tant de responsabilités sur son seul dos.

L’état d’esprit du FC Metz en question

« Quand tu as perdu tellement de points à la maison et qu’il te reste cinq ou six minutes, il faut comprendre qu’il y a un réflexe d’auto-défense » avant le coup de sifflet final, dixit Laszlo Boloni après le match.

Il est vrai que par moments, l’équipe havraise a semblé plus disposée à repartir avec les trois points du stade Saint-Symphorien que les Grenats. Le score final n’était d’ailleurs pas du goût de l’entraîneur adverse, Luka Elsner, fustigeant le manque d’efficacité de son équipe dans le dernier geste.

Mais les Mesisns ont semblé, une nouvelle fois, manquer de combativité dans une rencontre où leurs adversaires n’étaient pas absolument supérieurs. La pression (de plus en plus grande) mise par un public exigeant et ses sifflets à la sortie de quelques joueurs peuvent être tétanisants. Le contexte global d’une mission maintien aussi. Or, la non-prise de risque dans ces matchs couperets pourrait bien se révéler dévastatrice pour le compteur du FC Metz à la fin de la saison…

Certes, les Grenats ne sont pas sortis bredouilles de ce match. Il faudra néanmoins redoubler d’efforts dans une rencontre capitale face à l’étonnante lanterne rouge du championnat, l’Olympique Lyonnais, dimanche 5 novembre à 13h, pour s’écarter un peu plus de la fatidique zone de la relégation et reprendre de la confiance. Malheur au perdant.

FC Metz 0 – 0 Le Havre AC

FC Metz : Oukidja – Colin, Hérelle, Traoré, Udol (cap.) – Camara (Jean-Jacques, 70′), Nduquidi, Van den Kerkhof, Asoro (Candé, 81′) – Sabaly (Jallow, 65′), Tetteh (Elisor, 81′).

Le Havre AC : Desmas – Lloris, Salmier, Sanganté (cap.) – Négo, Kuzaiev (Kechta, 78′), Touré, Casimir – Bayo, Alioui (Soumaré, 78′), Sabbi (Joujou, 59′).

Avertissements : Salmier (41′), Nduquidi (45+1′), Bayo (56′), Udol (68′).

Arbitre : Hakim Ben El Hadj.

Affluence : 20 718 personnes.

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