423 Je vous l’avais promis lors de mon dernier débrief (d’ailleurs honte à toi si tu l’as pas encore lu, mais je te pardonne et je t’offre une seconde chance en cliquant ici), j’ai décidé de donner la parole à mon ami Théo. Non seulement parce que je suis la bonté incarnée, mais surtout pour qu’il puisse vous raconter comment ça se passe un déplacement pour un derby. Je t’en prie Théo, vas-y. On y est, première journée de ligue 1 Conforama-Uber Eats. A être gros je vais le rester avec tous ces Naming à la con. Heureusement, pas un code promo pour les abonnés du FC Metz, on a déjà les bons McDonalds. Je m’égare, le déplacement donc. Strasbourg – Metz, comme un air de bataille de titans, le promu contre l’européen (qui ne passera pas les barrages) sauf qu’on les bourrine depuis leur existence on ne va pas se mentir. Après avoir soigneusement posé mes congés, l’idée m’est venue de faire un déplacement dans la Bombonera alsacienne remplie que depuis leur Remontada du CFA14. Match un dimanche à 17h, ça ne m’enchante pas fort mais bon, j’ai bien été voir des matchs le mercredi à 18h en plein hiver, plus rien ne m’arrête. Rendez vous aux alentours de 11h, je pars tranquillement sur Metz avec mon compère Valentin que je salue. Armés de nos sublimes maillots Grenats et de packs de Kwak, on est fin prêt pour l’apéro. 30 minutes plus tard nous voilà dans le bus de nos amis Hordistes. (Fait rare, nous partons à l’heure.) Bonne ambiance habituelle, ça se câline car on s’est tous manqué depuis Beauvais, Sochaux ou encore Auxerre. Fiers guerriers prêts à se faire entendre, on fonce vers Strasbourg dans une ignorance si belle. Puis, le bus arrive à Saint-Avold. 14H : Quelle beauté d’être accueilli comme des Bagneux des Baumettes de Marseille. J’en aurais troqué ma bière pour un petit jaune. Plus sérieusement, un cortège nous attend sur l’aire de Schwidr… Schwindratzheim bordel quel enfer l’Alsace. Quelques fourgons, l’ambiance reste calme sur la zone, on est nombreux, une petite dizaine de bus. 14H45 : Ça repart dans la joie et la bonne humeur, pour rejoindre le supposé enfer de la Meinau. Arrivés sur Strasbourg, les premiers chants commencent à monter crescendo dans le bus. Puis au premier doigt bien senti d’une cigogne, les vitres sont prises de crise d’épilepsie « ET MOI PENDANT CE TEMPS-LÀ, J’EN**** LA CIGOGNE, ET MOI PENDANT CE TEMPS-LÀ, J’EN**** LES STRASBOURGEOIS ». Je me sens toute chose, ça y est, on arrive, chaud comme la braise à faire résonner ce stade. 15H15 : Dispositif impressionnant sur le parking du stade, de nombreux policiers et CRS pour encadrer les vilains garnements que nous sommes. Les deux tribunes sont séparées par deux rideaux de CRS + véhicules en barrage. Ces cons n’ont pas prévu qu’on allait tout de même finir tous ensemble dans le parcage… 16H40 : Après m’être délecté de deux fouilles bien profondes, je n’ai jamais été aussi bien palpé, j’en suis encore tout jouasse, j’arrive à la buvette avec mon compère. N’ayant rien avalé de solide depuis 9h, il se fait faim. Et là, plus de sandwichs. On décide donc de monter en tribune afin de bouffer du stras pour se rassasier. 16H45 : Les groupes entrés séparément commencent à se caresser tranquillement sous mes yeux ébahis. Carton plein pour le FC District, des droites et des coups dans les valseuses dans le respect de la bagarre à l’ancienne. L’A.S. CRS prend cependant l’avantage à l’aide de boucliers et de gazeuses, un manque de fairplay pour certains qui préfèrent quand c’est rugueux et combatif, hein Thierry. J’allais t’en parler tiens. « Non c lui ka commencé, non c lui ! » On s’en branle putain. Vous nous faites honte, on passe encore pour des pitres devant toute la France, je connais quelqu’un qui serait ravi de faire un épisode III de La Guerre des Clowns… Attention je ne mets pas tout le monde dans le même sac, on sait que c’est toujours une poignée de débiles qui met le feu aux poudres, mais ça arrive bien trop souvent… Après on s’étonne de se manger des arrêtés préfectoraux venus d’ailleurs avec des encadrements policiers dignes des plus grands criminels de l’histoire. Putain les gars merde… Je t’en prie Théo, continue. 17H : Séparés par une rangée de défenseurs-centraux casqués et en kevlar de la tête aux pieds, les deux équipes rentrent sur le terrain. Les chants battent leur plein dans le parcage, à l’unisson comme s’il ne s’était rien passé. Les écharpes et les drapeaux sont de sortie de mon côté. C’est avec les poils dressés que les capos (le pluriel de capo c’est capi en italien, oh je peux pas laisser passer en tant que fils de Fox Mulder) respectifs lancent un « ALLEZ MESSINS ALLEZ » que le parcage reprend avec tellement de puissance qu’on entend plus la bombonera chanter. 17h15 : Lancé en profondeur, un salaud de bleu et blanc se fait sauvagement corriger par notre Delaine national, C’EST L’EXTASE A OBSERVER. A deux doigts de lâcher un « auf wiedersehen » pour sa sortie sur blessure. https://twitter.com/Aperheaulme/status/1160794862075203584 17H45 : Mi-temps, j’ai laissé l’analyse footballistique à Junior, en même temps il est trop fort ce jeune mais pas encore le même niveau que l’ancien. (Fox t’es le meilleur oublie pas). Merci mon gars, toujours appréciable un peu de lèche entre amis. (DEBRIEF A LIRE ICI) 18H02 : Après avoir débattu avec quelques personnes du FC Pessimisme, on reprend la chansonnette au retour de vestiaires quand ce diable d’Habib Diallo ne peut se retenir de marquer son premier but de la saison contre les cigognes. EXPLOSION dans le parcage. On exulte à la gloire du saint Diallo. Et les chants reprennent de plus belle, on pousse nos joueurs totalement remontés à bloc suite à un discours de Pep Hognon. https://twitter.com/leo_mrnd/status/1160913957558870018 18H50 : Fin du match, derniers encouragements et le passage de nos héros devant le parcage. Après tous ces sifflements, notre gardien a bien mérité son ovation personnelle. Il ne reste plus qu’à rentrer à la maison. 18H55 : Moment de cohésion. Une marseillaise suivie d’un petit 1,2,3 viva l’Algérie sont lancés dans le parcage et chanté par les deux tribunes. Oui j’ai bandé et alors ? Vous auriez dû voir la tête de la Ouest quand la Est a repris plus fort qu’eux la Marseillaise. Quelle drôle d’époque. « ALLONS ENFAAAAAAAAAAANTS ! ONE, TWO, THREE ! » 19H30 : On daigne enfin nous sortir de l’enclos, Est puis Ouest pour éviter encore quelques fessées mal placées. If I speak… 20H10 : Départ en cortège pour Metz, dans la bonne humeur globale, on est content de ce nul et impatient d’être au prochain déplacement, mais surtout de manger parce qu’on a rien bouffé depuis 9h avec ce con de Valentin. 22H45 : Arrivée sur Metz, on fonce manger Américain parce que bon ça va 5 minutes de faire l’anticapitaliste. L’oncle Sam nous remerciera plus tard. Le repas du seigneur après une dure journée de labeur. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne soirée pour les travailleurs et une bonne journée pour les chômeurs. Merci à Junior de m’avoir laissé m’exprimer, à bientôt les copains. Théo (pas celui de la matraque).