Droits TV ou droit dans le mur ?

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Les semaines passent et la situation ne s’arrange pas dans le conflit qui oppose la Ligue du Football Professionnel et le diffuseur Espagnol Médiapro, si bien que l’année 2021 pourrait se transformer en cauchemar pour les clubs, leurs comptables et leurs employés.

La dernière tentative de conciliation entre la ligue et son diffuseur n’a abouti à rien de concret. Et pour cause, les intérêts des deux parties différent radicalement, d’une part la Ligue veut purement et simplement obtenir son dû, tandis que Mediapro cherche à négocier à la baisse sa facture pour l’ensemble de la saison.

La fiabilité du groupe Espagnol laissait déjà à désirer lors de la signature des droits en 2018 mais les instances du football Français étaient bien trop obnubilées par la somme rondelette qui leur était promise pour s’en soucier suffisamment. Une décision en forme d’effet papillon qui fait qu’aujourd’hui la situation des droits TV pourrait se transformer en tsunami pour les clubs Français.
Nous évoquions déjà dans nos colonnes les difficultés rencontrées par la Ligue pour tenir à flot ses écuries et notamment le prêt contracté pour se donner de l’air. Aujourd’hui la situation n’a pas réellement avancé et Mediapro se refuse toujours à verser sa part des droits, les échéances d’Octobre et Décembre, là où la concurrence qui détient des parts mineures du championnats honore ses factures rubis sur l’ongle.
Deux scénarios semblent se dessiner, dans le premier Médiapro décide de payer à minima une partie de ce qu’il doit et entretient les négociations concernant une éventuelle ristourne sur la saison. Dans le second cas, les négociations prennent fin et les droits sont retirés à Téléfoot pour être éventuellement redistribués le plus vite possible.
Seulement les clubs s’inquiètent et viennent de le signaler avec force par l’intermédiaire de Jean-Pierre Caillot, président du Stade de Reims et représentant des clubs de l’élite auprès de la LFP. Le constat ? Sans versement rapide, plus de la moitié des clubs pourraient se retrouver en cessation de paiement. Dramatique.

Un troisième acteur ?

Canal + ne s’est pas caché, le diffuseur « quasi » historique est prêt à reprendre une partie des droits si on lui permet d’y accéder à bon prix. Il faut comprendre ici : pas au prix exorbitant que Mediapro s’était engagé à payer lors des enchères d’obtention des droits.
La chaine française pourrait d’ailleurs ne pas être la seule à se positionner si les droits venaient à être à nouveau accessibles. Bein Sports est en train de dégrossir les rangs pour faire face à des problèmes financiers, mais pourrait attraper au vol l’opportunité d’une offre Ligue 1 plus fournie pour tenter de relancer son activité en France. De son côté RMC s’est fait discret dans la presse, mais il ne fait nul doute que si une opportunité se présente le diffuseur de la Ligue des Champions cherchera à acquérir une partie de la Ligue 1… Des alliances entre certains de ces médias pourraient d’ailleurs être en préparation…

Au milieu de ce fouillis sans nom c’est bel et bien le piratage qui gagne du terrain. Les fans de sports, las de la multiplication des abonnements et des diffuseurs peu scrupuleux se tournent de plus en plus vers une solution qui, aussi ubuesque que cela puisse paraître, s’avère plus simple et efficace que les solutions payantes. Une véritable fuite en avant qui ne profitera à personne sur le long terme et qui pourrait ébranler le modèle économique du sport le plus populaire dans notre pays.

Affaire à suivre.

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