Cléopâtre Darleux s’engage à Metz Handball

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La gardienne Cléopâtre Darleux, dont l’avenir était incertain, a choisi de s’engager pour la saison 2024/2025 avec Metz Handball.

Voici enfin la finalité d’un long feuilleton que certains pensaient clos.
Gênée par les séquelles d’une commotion cérébrale subie en 2022, la native du Haut-Rhin n’a connu la compétition que par intermittences depuis deux saisons, ce qui a précipité la fin de l’aventure avec son club de cœur brestois où elle a longuement espéré décrocher un nouveau contrat. À l’affût de bonnes occasions de renforcer son effectif, Metz Handball tentait de tisser un nouveau lien avec son ex-joueuse (2009-2011), mais les négociations trouvaient un dénouement défavorable à la mi-juin. Outre les sollicitations de Metz Handball, les rumeurs d’approches de la part de Nantes et du Gloria Bistrita étaient également écartées.
Membre précieux de l’équipe de France depuis 2008, Cléopâtre Darleux était alors sélectionnée par Olivier Krumbholz pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, laissant l’avenir en club en suspens. À l’issue de la compétition, soldée par un titre de vice-championne olympique, la gardienne de 35 ans déclarait alors se laisser le temps de la réflexion, contemplant même la possibilité d’une fin de carrière à l’image d’un autre gardien français : Vincent Gérard. Tous pensaient alors le dossier refermé, jusqu’à cette première trêve de septembre où le nom de Cléopâtre Darleux est revenu faire les gros titres des pages sports de la presse quotidienne régionale avec une annonce surprenante : elle pourrait continuer son aventure en club à Metz Handball.
Une information finalement confirmée par le club à la mirabelle ce dimanche : Cléopâtre Darleux s’engage bel et bien à Metz pour la saison 2024/2025.

Cette signature marque la troisième « opportunité » saisie au vol par Metz Handball ces derniers mois, après la signature de la quasi retraitée Allison Pineau et celle de Léna Grandveau devenue sans club fixe suite à la disparition des Neptunes de Nantes.
Les premières disponibilités de Cléopâtre Darleux pour entrer en compétition officielle ne sont pas connues pour le moment.

Quel est le message envoyé ?

Si certains médias comme l’Équipe n’ont pas mâché leurs mots en qualifiant Camille Depuiset et Zsofi Szemerey de joueuses « n’affichant pas le même pedigree » qu’Hatadou Sako, oubliant au passage que celui de la désormais gardienne de Györ n’était guère mieux jugé à son arrivée de Nice, le message envoyé au duo de gardiennes en place peut sembler surprenant. La première citée envisageait certainement cette saison de briguer un poste de numéro 1 dans les cages messines tandis que la seconde semblait montrer de très bons signes d’adaptation, en témoigne sa performance en fin de match à Nykøbing. L’intégration d’une troisième entité à l’équation pourrait apporter des problématiques inédites dans un groupe déjà plus large que ce que Metz Handball ait jamais connu. Avec 17 joueuses dans le groupe professionnel, ce sont pas moins de trois joueuses qui seront amenées à rester en tribune lors des matchs de championnat. Une en Champions League.
Se trouvent donc en opposition d’une part le luxe de l’abondance pour aller briguer les trophées les plus prestigieux, de l’autre des carrières suspendues à une sélection ou non dans le groupe tous les trois jours. Situation rare dans le handball français.

Une histoire d’image et de visibilité ?

Certains médias se sont également empressés de mettre de côté l’aspect sportif de cette signature pour évoquer plus frontalement l’aspect marketing de Cléopâtre Darleux. Celle qui porte probablement le nom le plus connu du grand public parmi tout le handball féminin français pourrait selon ces mêmes médias permettre à Metz Handball d’attirer de nouveaux sponsors privés, tout en remplissant les Arènes les soirs de matchs et en vidant la boutique du club… Mais quel est l’impact réel de Cléopâtre Darleux auprès du public et des partenaires mosellans ? Aujourd’hui il semble difficile à jauger. La gardienne a été figure de proue de l’équipe rivale pendant huit ans et n’a jamais vraiment caché l’absence de nostalgie de sa période messine, ce qui ne lui garantit pas une acceptation immédiate de la part d’une partie du public messin.
Pour ce qui est des sponsors et partenaires privés, le poids de cette signature reste lui aussi à être démontré. Avec un engagement ne courant que jusqu’à juin 2025 et une arrivée en cours de saison, il n’est pas interdit de penser qu’il ne sera pas si significatif. De plus, voir une poule aux œufs d’or en lieu et place d’une joueuse de handball n’est pas exactement ce qui se fait de plus éthique. Cléopâtre Darleux qui a toujours fait entendre sa voix sur divers engagements progressistes appréciera probablement.

Crédit photo : Sandra Ruhaut/Icon Sport (une), Matthieu Henkinet/Let’s Go Metz (Depuiset et Szemerey)

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