Bertrand Antoine : « Cornet et Thill sont les joueurs qui m’ont le plus impressionné »

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Focus sur la formation et la pré-formation avec ce long entretien avec Bertrand Antoine. Au club depuis 2007, Bertrand Antoine revient sur son parcours, les adaptations actuelles liées à la crise sanitaire et ses méthodes de travail au sein du club.

PREMIERE PARTIE – Actualité / Situation sanitaire

« On a organisé des oppositions internes avec la création d’un challenge baptisé le challenge MOLINARI. »

Bonjour Bertrand, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Bonjour, merci de m’accorder ce temps d’échange avec Let’s Go Metz. Je m’appelle Bertrand ANTOINE, j’ai 45 ans. J’ai débuté le football dans mon village, à Montoy-Flanville, avec mon frère et mes amis, puis j’ai joué en jeune à l’APM Metz où j’ai été formé et ensuite en adulte à la RS Magny. Je suis donc un pur messin. Je suis éducateur de football depuis 1996, année où j’ai débuté ma formation et obtenu mes premiers diplômes. J’ai commencé à faire mes gammes d’éducateur à l’APM Metz sous l’impulsion d’André HESSE. J’ai eu l’opportunité de travailler au District Mosellan de Football, en tant qu’Assistant Technique Départemental, à partir de 1998 jusqu’en 2010, sous la houlette du Conseiller Technique Départemental, Alain FRANCOIS, que je considère comme mon père spirituel. J’ai effectué ma première année d’éducateur au FC Metz, à l’Ecole de Football, au côté de Bruno LANG, avec les Poussins 1ère année (génération 1990) pour ensuite enchaîner sur huit années à la RS Magny où j’ai dirigé les 13 ans mais également les 14 ans Fédéraux, les 15 ans, les 16 ans Nationaux et 18 ans avec mes amis Geoffroy FUHRMANN, Thierry VAUTRIN et Louis PELLIZZERI ainsi que d’autres éducateurs. Puis, je suis revenu en 2007 au FC Metz où j’ai d’abord été en charge des 12 ans. La première génération que j’ai côtoyée, c’était la génération 1995 (celle de Thomas Didillon entre autre). En 2010, je suis passé à temps plein : j’ai pris la succession de Sébastien MUET en tant que responsable de la Préformation pendant six ans où j’ai coaché les U17 Régionaux durant une saison, et les U15 pour basculer sur la Formation. D’abord, avec la responsabilité des U17 Nationaux pendant deux ans et, depuis trois ans maintenant, je suis en collaboration avec Sylvain MARCHAL (coach des U17 Nationaux et responsable du groupe ESPOIR) et je coache les U18 les week-ends depuis deux ans.

Pouvez-vous nous décrire votre journée type ?
Le matin, on se retrouve avec les différents staffs au bureau, j’interviens avec le groupe Espoir qui a été mis en place par Olivier PERRIN depuis son retour en 2018. Il a scindé la Formation en deux groupes de travail : le groupe Elite et le groupe Espoir. Ce dernier est piloté par Sylvain MARCHAL, accompagné de Romuald GIAMBERINI, Romuald MALFERMO en charge de la préparation athlétique et Mickael MENETRIER le responsable des gardiens de but qui est à cheval sur les deux groupes. Il y a aussi les autres membres du staff du groupe Elite, le staff de la Préformation n’est pas très loin, situé dans le bureau d’en face. Donc les matins, ce sont des échanges pour préparer le contenu de la semaine et des séances de l’après-midi avec de l’individualisation technique et athlétique, de la technique et tactique au poste, du travail par ligne… Olivier a mis en place une organisation qui demande beaucoup de partages entre les différents staffs. Me concernant, j’interviens sur les attaquants avec Olivier et Romuald G. Ensuite, souvent, on mange au club où nos échanges se poursuivent avec les autres personnes qui interviennent auprès des joueurs comme Marjory EVEN (responsable Pédagogique) et Frédéric SCHAEFFLER (responsable Socio-Educatif). L’accompagnement de nos jeunes joueurs se fait sur le plan sportif et médical mais également dans le domaine éducatif et scolaire. L’après-midi, direction le Centre Technique de la plaine Saint Symphorien ou le nouveau Centre d’Entraînement de Frescaty pour l’entraînement. Les joueurs U16, U17 et U18 étant scolarisés, la séance se déroule après leur journée de cours de 15H30 à 17H30. Vers 18H, fin de la séance, on fait un petit débriefing avec le staff.

Dans quelle mesure le Covid a bouleversé ce quotidien ?
Depuis un an, on a une cellule COVID au club pilotée par le directeur adjoint du centre, Alexandre CLEMENT et Lucas MOLTER, chargé de développement du centre de formation. Ils réalisent un gros travail avec d’autres personnes à leurs côtés pour gérer au mieux cette pandémie. Ils ont décidé notamment de cloisonner les espaces de travail pour éviter que l’on soit tous ensemble au même moment. Le staff de la Préformation est resté au centre et nous, le staff de la Formation, on est parti à la plaine pour occuper le club house vacant. On a aussi la possibilité d’effectuer du télétravail le matin pour préparer les entraînements et en début d’après-midi on se retrouve à la plaine pour mettre en place les séances. On effectue des tests PCR régulièrement car, depuis le début de l’année civile, on a la possibilité d’effectuer des matchs amicaux entre Centres de Formation et, à 48H de la rencontre, on doit présenter un test négatif (staff et joueurs).

Avec le manque de compétition, est-il difficile de garder une motivation chez les jeunes ?
Depuis l’arrêt de la compétition, au mois d’octobre, et jusque fin 2020, on n’a pas ressenti une baisse de motivation au niveau du staff. Au contraire, il y avait beaucoup d’engagement et de volonté de travail chez les joueurs. Ils se sont peut-être rendus compte de leur chance de pouvoir continuer à pratiquer le football, au contraire de leurs amis qui évoluent dans des clubs amateurs. Après, et c’est une hypothèse mais, peut-être qu’avec l’arrêt des compétitions officielles, ça les a relâchés, moins de pression car pas de convocations. Pour palier à ce manque de matchs et garder le rythme qu’impose une rencontre, on a organisé des oppositions internes avec la création d’un challenge, à l’initiative de Sébastien MUET, baptisé le challenge MOLINARI, un beau clin d’œil pour notre président emblématique. C’était donc un tournoi qui mélangeait les générations de U16 à U20, c’était très sympa. Par contre, depuis le début de l’année 2021, on commence à sentir que ça devient long pour eux, les jeunes ont besoin de retrouver la compétition. On pratique et on joue au football pour faire des matchs !!! Et puis, avec l’hiver, le froid, la nuit qui tombe plus tôt, la fatigue des vacances de Noël, on a senti une petite usure mais pas un décrochement parce qu’ils continuent à s’investir. Depuis janvier, ils ont quand même cette chance de pouvoir faire des matchs amicaux de « haut niveau » comme ce week-end à Lille (interview réalisée vers la mi-février), on a également joué Nancy, Troyes, Strasbourg et Saint-Etienne.

Actuellement on parle beaucoup de jeune en décrochage (scolaire / sportif), est ce que le club porte une attention particulière à ce phénomène ?
Marjory EVEN est en contact avec tous les établissements scolaires, pour le suivi des jeunes en Préformation au collège Arsenal jusqu’en Formation pour les lycéens à CORMONTAIGNE, SCHUMAN et ANNE-DE-MEJANES. Il y a donc un suivi et une attention particulière pour pouvoir nous alerter s’il y a des garçons qui sont en décrochage. Avec la COVID, ils suivent les cours en présentiel et/ou en distanciel ce qui peut en déstabiliser certains au niveau du rythme. Marjory est donc très attentive au même titre que Frédéric dans la vie au centre. Au niveau du sportif, nous sommes également attentifs. Parfois, on voit des attitudes sur le terrain qui nous laisse à penser que les « gamins » vivent une période délicate. Mais, on n’a pas réellement trop été impacté par cela, car, sur le terrain, ils s’éclatent, c’est un peu leur échappatoire mais l’on reste vigilant.

Personnellement, est-ce que ça vous est déjà arrivé de remotiver un joueur ou même d’appeler leurs parents ?
Oui, avec les joueurs, on a des échanges informels, quand on est à l’entraînement ou lors des déplacements, on prend le temps d’échanger avec eux. Sylvain le fait très bien dans son rôle de pilote de groupe. L’échange avec la famille, c’est Fréderic qui s’en charge. Sinon, on a des entretiens plus formels qui durent une trentaine de minute en début et fin de saison ainsi qu’à la mi-saison. L’objectif de ces entretiens est de mieux connaître le joueur, se fixer des objectifs, faire un bilan à mi-parcours, de savoir comment eux perçoivent les choses, d’avoir leur ressenti, donner les orientations pour les remédiations et d’informer des décisions prises en fin de saison si besoin.

Comment allez-vous gérer la suite pour ces jeunes à la fin de cette saison blanche ?
On va avoir une réunion prochainement avec le staff et Olivier pour que l’on puisse se positionner sur l’avenir des jeunes. On va continuer notre travail de développement à l’entraînement sans compétition pour le moment. A titre personnel, avec l’équipe U18R1, on a seulement joué 6 matchs de championnat  ! C’est l’occasion de développer plus en profondeur la dominante athlétique avec Bertrand BARBIER pour le groupe Elite et Romuald M. pour le groupe Espoir. Pour l’avenir des joueurs, l’évaluation est quotidienne, elle s’effectue également lors des matchs face aux Centres de Formation. Ces rencontres sont intéressantes afin de les évaluer, on va pouvoir se baser là-dessus. On sera peut-être un peu plus indulgents avec eux dans nos prises de décision tout en prenant en compte aussi du contexte économique car cette crise impacte de nombreux secteurs, c’est à prendre en compte.

DEUXIEME PARTIE – Le rôle Educateur / Entraineur – La relation avec les joueurs -l’évolution du club

« En tant que supporter du FC Metz, voir ce qui est proposé actuellement, me rend heureux et je vois de beaux jours arriver. »

Est-ce que vous vous considérez plus comme un éducateur ou un entraineur ?
C’est un vaste débat, on discute beaucoup avec Sylvain à ce sujet-là. Je me considère comme les deux : éducateur-formateur la semaine et entraîneur-compétiteur le week-end. C’est un équilibre pas simple à trouver. Alors forcément, j’ai peut-être plus l’étiquette d’un formateur parce que je me suis toujours occupé de jeunes durant ma carrière mais je fais partie des éducateurs qui pensent être aussi entraîneur et qui accordent une importance à la compétition mais relative aux résultats. Le football, c’est un jeu et quand on joue, on essaie de gagner… après, il faut être capable de réaliser l’analyse la plus juste et la plus pertinente possible en cas de défaite. S’en servir pour faire avancer, pour faire progresser le joueur. Les joueurs en centre de formation ont un rêve, à savoir vivre de leur passion et devenir footballeur professionnel, ça exige du travail, des sacrifices, un mental fort et d’obtenir des résultats dans le futur, ça se prépare au quotidien.

Quel type d’éducateur/entraineur êtes-vous ou pensez-vous être ? Avez-vous un ou plusieurs modèles ?
Je pense être la combinaison d’un ensemble de personnes que j’ai eu la chance de côtoyer en tant que joueur et éducateur tout en faisant du Bertrand Antoine. On se nourrit des autres… et on assemble cela et on compose avec notre sensibilité et notre vécu. Je suis quelqu’un de très exigeant, méticuleux, poussé à l’extrême je l’avoue mais qui s’adapte à l’environnement dans lequel il évolue. J’ai eu la chance d’avoir eu plusieurs expériences dans ma carrière. Quand j’étais au District Mosellan de Football, j’étais responsable de la section sportive scolaire du collège Louis ARMAND. Le public était différent de celui d’aujourd’hui au FC Metz. Il faut s’adapter et adapter son discours, toujours avec respect, engagement et passion, qui sont des choses que j’ai en moi et qui me caractérisent. La passion et l’exigence, ça peut parfois faire des étincelles… je « pique » les joueurs et je ne pense pas qu’ils l’apprécient. Le but étant de les pousser dans leur retranchement, renforcer leur mental, gage de réussite dans le Football et la vie.
Comme modèle, je citerai Alain FRANCOIS, rencontré lors de mon expérience au District Mosellan de Football. C’était quelqu’un de visionnaire avec toujours le mot juste et des paroles simples. Il m’a fait grandir, m’a accompagné, m’a bonifié et il a aussi été capable de me sermonner quand je n’étais pas assez impliqué… je lui dois beaucoup !!! Mais toutes les personnes que j’ai pu côtoyer que ce soit à l’APM Metz, à la RS Magny, au FC Metz, lors de mes formations ou lors de mes expériences vécues avec le District m’ont aidé à devenir ce que je suis aujourd’hui. Je le disais précédemment, on se nourrit des autres et c’est une grande richesse. Mes parents m’ont éduqué dans le partage, j’ai cette chance de vivre de ma passion depuis 23 ans, de la partager et la transmettre à nos jeunes générations.

Avez-vous une certaine proximité avec les joueurs ?
Oui, je pense en effet que cela est essentiel, être proche c’est mieux les connaître afin de pouvoir mieux les aider. Les accompagner dans leur parcours en tissant des liens avec eux… pas uniquement sur le terrain mais pour leur vie d’adolescent et de jeune lycéen, pour les préparer aux exigences du haut-niveau mais aussi à devenir des Hommes avec un grand H. Pour cela, on doit être capable de les écouter, les entendre pour les rassurer. C’est le rôle de tout éducateur, c’est notre mission.

Qu’y a-t-il de si spéciale à entraîner les jeunes ?
Ça te permet de rester jeune toi-même… plus sérieusement, pouvoir transmettre !!! C’est un art de pouvoir enseigner mais c’est une grande chance de pouvoir transmettre. Et je le dois à ma maman qui était enseignante et directrice d’école, c’est elle qui m’a transmis l’envie de donner et de partager. Notre rôle ne s’arrête pas à celui du terrain et ils ne vivront pas tous du Football ou leur carrière s’arrêtera un jour, et un jour, ils seront papa, un jour ils auront des collègues, ils travailleront dans une équipe avec un patron et il leur faudra être respectueux, vif, créatif et engagé.

Envisagez-vous et est-ce votre souhait d’entrainer une catégorie adulte ?
Un souhait, non. En fait, je n’ai jamais eu de plan de carrière, j’ai eu la chance d’avoir des opportunités qui se sont présentées. J’ai essayé ensuite de m’impliquer et de travailler pour rendre la confiance que l’on a placée en moi. Si l’histoire m’amène un jour à entraîner des plus âgés et basculer vers le monde des séniors, je ne ferme pas la porte. Ça sera une nouvelle expérience qui m’enrichira comme les autres vécus par le passé. Ça sera un beau défi car la gestion humaine est différente.

Après 14 ans à Metz, vous devez être le plus ancien au FC Metz ?
Ah ben non (rires), il y a des dinosaures comme Olivier, Sébastien et José PINOT. Mais, on a aussi des « jeunes » éducateurs comme Sylvain, Laurent AGOUAZI, Grégory PROMENT… ou encore Mickaël qui connaissent bien le club pour avoir effectué leur formation ici. C’est un milieu où ce n’est pas évident de durer donc j’en suis heureux et je mesure la chance qu’est la mienne chaque jour de pouvoir continuer à être au FC Metz et de vivre de ma passion.

D’ailleurs quel regard portez-vous sur les différentes évolutions du club depuis 2007 ?
Je vais parler en tant que supporter, ça n’a pas été simple de ne plus voir le club en Ligue 1 (saison 2001/2002) car je l’avais toujours connu à ce niveau durant toute ma jeunesse. Lorsque je suis revenu au club en 2007, malgré l’ascenseur opéré durant quelques saisons, j’ai eu la chance de travailler avec sérénité car au niveau des jeunes, le club et les présidents (MOLINARI et SERIN) ont toujours mis un accent particulier sur la formation. Au sujet du président SERIN, je pense qu’il avait un projet clairement identifié au début de son mandat en 2009, qu’il était visionnaire… On peut le voir aujourd’hui avec la transformation du Stade Saint-Symphorien et le nouveau centre d’entraînement à Frescaty. Le club grandit bien. Il y a aussi le partenariat avec Génération Foot qui s’est renforcé et développé avec Olivier sans oublier le RFC Seraing qui est aux portes du plus haut niveau en Belgique. Il fallait être un peu patient parce qu’il y a la donnée sportive, les résultats que l’on ne maîtrise pas. Mais en tant que supporter du FC Metz, voir ce qui est proposé actuellement, me rend heureux et je vois de beaux jours arriver.

Quel est le joueur sous vos ordres qui vous a le plus impressionné ?
C’est une question piège car je vais me mettre à dos tous les autres (rires). J’ai Maxwell CORNET qui m’a impressionné avec sa vitesse de pied, il était précis, il allait vite dans sa gestuelle. Aujourd’hui, cette vitesse de pied, c’est quelque chose que je regarde beaucoup. Ensuite, je dirais Vincent THILL pour sa vision du jeu. Vincent avait des qualités d’explosivité mais c’est surtout sa technique et sa lecture du jeu qui était au-dessus. Je l’ai côtoyé en U14 et U15 et à cet âge-là je me disais qu’il avait un beau potentiel pour l’avenir, aujourd’hui il a 21 ans et il joue en D1 Portugaise et j’espère qu’il pourra exploser. Je lui souhaite une grande carrière car c’est quelqu’un que j’ai apprécié ; il était simple, humble et surtout, il aimait le Football. Mais tous les joueurs que j’ai eus m’ont marqué parce qu’on a créé des liens et tous, autant qu’ils sont, possèdent des qualités. Je pourrais te parler de n’importe lequel d’entre eux…

D’ailleurs on voit beaucoup d’anciens joueurs pros, vous remercier ou avoir une pensée pour vous sur les réseaux sociaux. Ça doit faire chaud au cœur j’imagine ?
Oui ça me touche, car pour moi, ce métier, je ne le conçois pas autrement que par l’échange, le partage et la création de liens. On a réussi à construire pour le futur des souvenirs ensemble… c’est formidable. Donc, quelques années plus tard, ces petits clins d’œil me vont droit au cœur et je les remercie chaleureusement au passage. Mais ce n’est pas le plus important, le plus important c’est d’avoir gardé ce lien avec eux, cela donne du sens à mon travail.

Dans le groupe actuel, est-ce qu’il y a déjà des pépites ?
On a des beaux profils effectivement chez la génération 2005 pour les U16 et les 2004 pour les U17, il y en a déjà un qui s’entraîne avec le groupe professionnel. Il s’agit de William MIKELBRENCIS qui vient de Montbronn et qui a effectué tout son parcours chez nous, il a fait une apparition dans le groupe professionnel en Coupe de France à Amiens et il a été également retenu pour un rassemblement avec l’Equipe de France U17. On a d’autres garçons prometteurs mais il est difficile de sortir un nom en particulier. Un joueur peut s’épanouir à différents âges. Tous ne se développent pas à la même vitesse. Il faut leur laisser du temps. Il faut que tout le monde soit patient… joueurs, familles, agents aussi. C’est une combinaison qui n’est pas simple ! En tout cas, on a un groupe très agréable à entraîner parce qu’ils aiment le Football, ils ont envie de progresser. Ils se donnent les moyens de réussir et j’espère qu’il y aura le maximum d’entre eux qui iront au bout de leur rêve. Je pense qu’ils joueront tous à un bon niveau car y a un bon niveau général.

On connaît tous, et toi natif de la région le premier, l’importance des derbys, est-ce que vous préparez ce genre de rencontre différemment déjà en -16 ? Est-ce que les jeunes joueurs ont déjà la « mentalité derby » ?
Dans la préparation de la semaine non, car on s’entraîne sur des cycles de travail et on ne change rien mais quand la compétition arrive le week-end, la préparation est un peu différente en termes de motivation. Les garçons n’ont pas besoin de nous pour se motiver car ils se connaissent déjà tous entre eux et ont à cœur de battre le « copain » en étant bien entendu respectueux. Et si jamais, ils sont amenés à disputer des derbys plus tard avec le FC Metz, ils auront déjà cette petite expérience vécue chez les jeunes. Le derby c’est un match avec de l’intensité, un peu plus d’excitation aussi, il y a un peu plus de monde qui vient au stade également. C’est une rencontre différente et intéressante à jouer dans leur parcours de formation… pour la gestion des émotions.

Pour finir, vous avez fait le « buzz » il y quelques années avec le Senseball, est-ce que vous utilisez toujours ce procédé et est-ce que vous avez un retour sur cette méthodologie ?
Oui, on devait préparer une chorégraphie avec le Senseball pour présenter cet outil de la méthode Cogitraining, c’est Vivian REYDEL, mon adjoint en U15 à l’époque, qui avait filmé ça à l’entraînement d’une manière informel. La vidéo a été postée sur les réseaux sociaux, elle a fait le tour du monde. Elle a fait le buzz, comme tu le dis, on a parlé du FC Metz… j’ai essuyé une certaine critique sur les réseaux sociaux (« petit ballon avec ficelle », « les majorettes du FC Metz » etc…). Avec le recul, ça m’a endurci. Le Senseball est intéressant dans le développement des jeunes joueurs. Cela permet de travailler la coordination, la motricité et le rythme. Si certains ne le voit pas ainsi, libre à eux de le penser mais en restant toujours respectueux et ça, certains ne l’ont pas été… Le Senseball n’est qu’un outil de la méthode Cogitraining qui est plus complexe (organisation en croix, enchaînement avec plusieurs ballons…). On utilise encore cette méthode d’entrainement et j’ai pour mission de la développer au club et au sein du FC Metz Moselle. Pour finir sur la méthode Cogitraining, elle est intéressante car elle a pour but de développer les fonctions cognitives afin d’améliorer la prise d’information, la prise de décision pour réaliser un geste efficace.


Interview réalisée par Yann Souffre et retranscrite par Julien Buret
Crédit photo : Image à la une (Bertrand Antoine/twitter), fcmetz.com, capture mytelefoot

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