EHFFinal4 : Esbjerg et Metz Handball n’ont rien pu faire

9 minutes de lecture

Le point culminant de la saison est arrivé ce samedi, à Budapest, au sein de la majestueuse MVM Dome. Dominés par leur adversaire respectif, Metz Handball et Esbjerg tenteront de monter sur le podium derrière Gyor et Vipers Kristiansand pour bien terminer cet EHFFinal4.

Tout le monde le dit, l’EHF Final 4 ne ressemble en rien aux autres événements internationaux. En 2019, malgré l’expérience des internationales, Metz Handball n’était pas parvenu à prendre toute la pleine mesure de l’événement. Cette année l’équipe d’Emmanuel Mayonnade faisait le voyage à Budapest pour la deuxième fois avec les Hongroises de Gyor et les Norvégiennes de Kristiansand.

Au coté de ces trois s’est rajouté le petit nouveau, venu tout droit de Bambusa Kvindeligaen, au Danemark : Team Esbjerg. Auteure d’une magnifique saison, la troupe de Jesper Jensen endossait justement l’habit que Metz Handball portait il y a de ça 3 ans. Avec une seule défaite en 16 rencontres, les Danoises arrivaient très déterminées pour faire un résultat après une finale de championnat perdue face à Odense, 4 jours plus tôt. Et ce même si, elles devaient affronter Gyor, grand favoris de la compétition avec ses cinq Ligues des Champions et son septième Final 4 en huit éditions. L’autre 1/2 finale voyait s’affronter Vipers Kristiansand et Metz Handball pour le 9ème fois depuis 2017. Si les Messines avaient la dynamique de la saison, les Norvégiennes n’avaient pas dit leur dernier mot.

Team Esbjerg a manqué de souffle face aux quintuples championnes d’Europe

En 2016, le CSM Bucarest faisait l’exploit de remporter une Ligue des Champions au bout d’une première participation à un EHFFinal4. Après Rostov en 2018, Metz Handball en 2019 et le CSKA Moscou en 2021, Esbjerg n’a pas répété la performance. Les Danoises tenteront de décrocher une troisième place face aux Messines. Pourtant, les vice-championnes du Danemark ont tenu et poussé les Hongroises dans leurs retranchements, en première mi-temps.

Durant les trente premières minutes, la pression d’une première expérience ne semblait pas être sur les épaules des joueuses de Esbjerg. Au contraire, les deux 7 se jaugeaient avec des défenses agressives jusqu’à ce que les Danoises ne parviennent à trouver une faille dans le secteur central de Gyor. Vilde Ingstad et Henny Reistad prenaient la rencontre à leur compte pour permettre à Esbjerg de maintenir un écart de deux buts. La défense de Gyor manquait de liant mais les Championnes de Hongrie pouvaient se reposer sur Silje Solberg, solide entre ses poteaux.

Linn BLOHM of Gyor Audi Eto KC during the Final Four EHF Champions League Women’s match between Gyori Audi ETO KC and Esbjerg on June 4, 2022 in Budapest, Hungary. (Photo by Hugo Pfeiffer/Icon Sport)

Cependant, Ambros Martin demandait à ses joueuses de rester solidaires et adaptait alors son système défensif pour perturber l’attaque posée de Esbjerg. Avec leur 1-5 et Estelle Nze Minko à la baguette, les Hongroises grignotaient leur retard pour rester au contact. Et c’était sans compter sur l’entrée influente de Eun Hee Ryu qui distillait des passes. A la fin de cette première période, les coéquipières de Laura Glauser reprenaient la dynamique du jeu. Esbjerg commençait à manquer de réalisme malgré l’égalisation de Marit Jacobsen après une entrée d’ailière au pivot, bien ajustée (15-15, 30′).

Gyor à l’expérience, Amandine Leynaud imperturbable

Au retour des vestiaires, les Danoises restaient au niveau durant 6 minutes avant de perdre de l’énergie face à l’expérience de Gyor. Après un 18-18 sur le tableau d’affichage, Stine Oftedal et consort se détachaient peu à peu de leurs adversaires qui n’arrivaient plus à recoller au score. Dinah Eckerle et Rikke Poulsen étaient bien impuissantes face aux attaques rapides des futures finalistes. Et comme si cela ne suffisait pas, Amandine Leynaud éteignait les derniers espoirs d’un Esbjerg pourtant combattif jusqu’à la 60ème minute (32-27, 60′).

Au coup de sifflet final, l’ex-internationale française, qui participe à son huitième Final 4, ne cachait pas sa satisfaction pour l’application de son équipe : « Nous avons été très sérieuses et rigoureuses tout au long du match. Nous avons su conserver cette avance-là, nous avons continué à jouer, à remonter les ballons. Nous avons mis la pression sur les changements. » La gardienne expérimentée et bientôt retraitée s’apprête à vivre sa 4ème finale de Ligue des Champions.

En revanche, Laura Glauser connaitra sa toute première après les échecs de 2019 et 2021. Dans les circonstances actuelles, la portière de 28 ans vit ça comme un soulagement. « C’est un accomplissement. Nous travaillons depuis des années pour ce genre d’événement. Psychologiquement, c’est dur. Chaque année, on nous demande plus, nous avons l’habitude, nous sommes devenues des robots donc psychologiquement, ça fait du bien, c’est une récompense et j’espère que demain, ce sera la cerise sur le gâteau. »

Le plafond de verre pour Metz Handball ?

2019, Rostov. 2022, Vipers Kristiansand. Des équipes bien différentes mais scénario semblable. Deux grosses dominations en phase de groupe, une défaite en 1/2 finale avec un effectif moins souverain qu’en 2019.

Il y a 3 ans, Metz Handball découvraient cet univers impitoyable avec l’équipe la moins expérimentée de l’EHFFinal4, cette année, l’équipe de Emmanuel Mayonnade ambitionnait au moins une finale historique. Encore raté. Elles ont une nouvelle fois fait face à un collectif beaucoup plus rodé.

Dans un premier temps, les toutes récentes championnes de France faisaient la course en tête mais un rapide trou d’air ramenait les Norvégiennes au score. Très désorganisées en défense, les Françaises butaient également sur une infranchissable Katrine Lunde. Chaque erreur était punie par l’habituelle attaque rapide scandinave. Portées par une Markéta Jeřábková (12 buts) des grands soirs, les Championnes en titre prenaient le large avec 5 buts d’écart. Et c’est à ce moment-là que Emmanuel Mayonnade décidait de faire un changement de gardienne.

Mélanie Halter prenait la place de Ivana Kapitanovic et vint perturber la domination de Vipers Kristiansand. Soutenue par une défense plus agressive, la jeune gardienne, permettait à ses coéquipières de revenir sur le droit chemin. Dans la mesure où le bloc défensif était plus compact, Metz Handball était plus offensivement plus en confiance pour infliger un 6-0 à Kristiansand. Bruna de Paula régalait par sa vista. Ce qui n’était pas sans rappeler le Final 4 de la saison passée avec Nantes. En outre, Metz Handball y croyait et Laura Kanor mettait les Lorraines devant à la pause (15-14, 30′).

Bruna ALMEIDA DE PAULA of Metz Handball during the Final Four EHF Champions League Women’s match between Metz Handball and Vipers Kristiansand on June 4, 2022 in Budapest, Hungary. (Photo by Hugo Pfeiffer/Icon Sport)
Rapidement assommées

Malheureusement, ce momentum de tous les espoirs n’était qu’illusion. Si Nora Mørk était un peu plus effacée en première période, l’internationale faisait parler toute son expérience pour donner un coup d’accélérateur. De leur coté, les Messines manquaient de constance en essayant de trouver les pivots alors que les défenses étaient refermées. Par conséquent, 8 minutes suffirent pour donner l’issue malheureuse de cette rencontre. De surcroît, Lunde prenait le dessus sur les tireuses mosellanes, comme en première mi-temps. Autrement dit, elle sonnait le glas d’une rencontre largement dominée par le groupe de Ole Gustav Gjekstad (27-33, 60′). La Ligue des Champions ? Une marche encore trop haute pour la jeunesse de ce collectif.

Après cette désillusion, les jaunes et bleues ont l’occasion de se relever en allant chercher la 3ème place face à Esbjerg, à partir de 15h15. Juste avant la grande finale qui opposera Vipers Kristiansand à Gyor, à 18h.

Statistiques des rencontres :
Gyor vs Esbjerg
Metz Handball vs Vipers Kristiansand

Crédit photo : Hugo Pfeiffer/Icon Sport

Let’s Go Metz est un média associatif créé en 2017 et qui a pour but de valoriser l’actualité sportive à Metz ainsi qu’en Moselle. Il est alimenté par le travail de ses membres bénévoles.

© 2023 – Let’s Go Metz. Tous droits réservés.