215 Ce samedi 15 novembre, Metz Handball a disputé face à Debrecen sa dernière rencontre de l’année 2025. L’occasion de faire un point d’étape. La victoire acquise au dépens de la formation hongroise (33-26) était la seizième en dix-sept matchs. Le seul accroc a eu lieu sur le parquet du double champion d’Europe en titre, Györ. Et encore, comme le précisaient Sarah Bouktit et Emmanuel Mayonnade samedi soir, les Dragonnes ne « manquent même [qu’] une mi-temps au final, parce qu’on est quand même satisfaits de notre deuxième mi-temps.» Un deuxième acte remporté 21-15. Le point noir vient de ces trente minutes initiales durant lesquelles les Jaune et Bleu n’ont inscrit que six petits buts. Un total famélique pour une formation maintenant habituée aux hautes sphères continentales qui peut s’expliquer par la prestation stratosphérique réalisée par Hatadou Sako (24 arrêts). La réception de Györ dira beaucoup des ambitions que Metz Handball peut nourrir cette saison Ce faible nombre de buts inscrits n’est pas dans les habitudes du club. Si on considère l’ensemble des matchs disputés depuis l’entame de la saison, les filles du président Weizman ont inscrit 616 buts (259 en Champions League et 357 en Ligue Butagaz Energie (LBE) soit des moyennes respectives de 32,4 et 39,7 par match. A la vue de ces chiffres, on saura mi-janvier (après la réception de Györ le 10 et le déplacement à Brest le 14) si ces trente minutes sur le parquet de la référence du handball continental étaient un accident de parcours ou si cet effectif doit encore gagner en maturité pour espérer atteindre, pour la première fois de l’histoire du club, la finale de la Ligue des champions et, mieux encore, avoir les moyens de la gagner. Et ce d’autant que, même si en LBE Metz Handball n’a jusqu’à présent pas fait face à un adversaire susceptible de le contrarier sur une heure de jeu, il n’en fut pas de même sur la scène européenne. Comme le faisait justement remarquer le technicien girondin lors de la conférence de presse à l’issue de la dernière levée de l’année civile, « il ne faut jamais se relâcher, parce qu’il y a toujours des adversaires très, très forts. Que ce soit Györ, qui est champion d’Europe, mais que ce soit d’autres équipes en Ligue des Champions ou en championnat, ça revient au même. Donc, on est capable de beaucoup de choses, mais il faut toujours rester concentré. » Un effectif qui répond aux différentes problématiques posées par ses adversaires… Les Dragonnes ont effectivement dû s’employer pour venir à bout d’Esbjerg mais aussi Gloria Bistrita ou encore Storhamar, un match abordé « sans que Sarah puisse s’entraîner une seule fois avant, sans Anne Emmanuelle [Augustine] non plus ». il a ainsi fallu faire preuve d’adaptation et d’imagination. En faisant, par exemple, jouer des joueuses à un poste qui n’est pas le leur comme « Xenia [Smits] en pivot ». Et, après Debrecen, Emmanuel Mayonnade rappelait aussi qu’il fallait accepter « un adversaire qui joue aussi au handball, qui met du rythme. On aurait pu être peut-être à moins de 2, moins de 3 sans les arrêts de Johanna, je pense. Il fallait qu’on arrive à réguler d’autres petites choses, ce qui a été fait en deuxième. » Les Jaune et Bleu peuvent avoir la satisfaction d’avoir su trouver les solutions au fil des rencontres pour mettre en difficulté chacun des adversaires qu’il a eu à rencontrer jusqu’alors. …et qui devrait encore gagner en densité Un énorme motif de satisfaction quand on sait, une fois de plus, que l’effectif a été profondément modifié à l’intersaison. Au moment de faire le bilan de cette première partie de saison, le coach faisait remarquer qu’il avait fallu incorporer « encore une fois, Laura Godard, Suzanne [Wajoka], Betchaïdelle [Ngombele], Lylou [Borg], Anna Albek, les trois gardiennes, je me dis: « quel chantier encore ». On part de loin et pourtant, on arrive à se positionner. Devant Esbjerg, par exemple, on a vécu quelques tempêtes.» Mais le groupe a toujours su s’adapter. Et, quand on sait que l’effectif va pouvoir compter, courant 2026, sur les retours des deux joueuses majeures que sont Chloé Valentini et Laura Schneider (ex-Flippes). De plus, les montées en puissance de Betchaïdelle Ngombele et d’une Suzanne Wajoka devraient se poursuivre. D’autant que cette dernière a de fortes probabilités de pouvoir accumuler du temps de jeu à l’aile gauche en équipe de France. La concurrence devrait également être de mise à l’aile droite avec l’avènement de Clémence Castets et le retour attendu de Manon Errard. De quoi espérer une fin de premier semestre en apothéose? Pour que cette question ait une réponse positive, il conviendra, dans un premier temps, que les victoires soient au rendez-vous dès janvier et, dans un second temps, que les blessures ne contrarient pas la belle marche de ce groupe de Dragonnes. Crédit photos: Matthieu Henkinet/Let’s Go MetzPropos recueillis par Arthur Carmier / Let’s Go Metz