59

Alors que vient d’être publié Le grand dico des Grenats, son auteur, David Delavie, s’est livré à Let’s Go Metz.

Si sportivement le FC Metz n’est pas au mieux ces dernières saisons, il suscite toujours autant d’intérêt et de passion. En témoignent les différents ouvrages publiés sur le club à la Croix de Lorraine. Alors que l’été dernier sortait le Dictionnaire des Gardiens du FC Metz (1932-2025), Le grand dico des Grenats, publié aux Éditions des Paraiges, vient raconter l’histoire de tous les joueurs, entraîneurs et présidents qui ont façonné et développé le club phare du football mosellan. Pour l’occasion, son auteur, David Delavie, nous livre les origines de sa passion pour le club ainsi que les secrets de fabrication de l’ouvrage.

Vous êtes le créateur de la page Facebook FC Metz 1919 sur laquelle vous publiez différentes statistiques sur le club. Comment vous est venu l’attrait pour le club grenat et depuis quand vous êtes vous plongé dans son histoire ?

Je suis le FC Metz depuis l’enfance et plus précisément depuis un déplacement avec mon équipe de football de Retonfey. Je ne sais plus dans quelle localité le match avait eu lieu, ni mon âge exact (9 ou 10 ans) mais après celui-ci, les organisateurs nous avaient offert un chocolat chaud que nous buvions en face de la photo de la victoire du FC Metz à Barcelone. J’avais de suite compris qu’il s’agissait d’un fait rare, la victoire d’un petit contre un gros, et cela m’avait séduit. D’autant que c’était le club de la ville où j’étais né, et dont j’ignorais l’existence jusqu’alors. Son histoire m’a intéressé après avoir lu dans un guide du football, le patronyme de CS Metz (celui du club de 1934 à 1936) qui m’avait alors beaucoup intrigué, et auquel personne ne donnait d’explication sur son apparition et son utilisation pendant deux saisons.

Depuis quand mûrissez-vous ce projet de dictionnaire recensant toutes les parties prenantes (joueurs, entraîneurs et présidents) du FC Metz et combien de temps vous a pris son élaboration étant donné la masse d’informations à compulser comme vous l’indiquez dans l’avant-propos de l’ouvrage ?

Fin 2020 j’ai commencé à travailler sur une base de données numériques recensant toutes les feuilles de matchs du club. Après avoir épuisé les sources communes comme les livres de Pascal Goutfreind ou de Gérard Charles, des sites et des forums de compilation de résultats, j’ai été obligé de consulter la presse ancienne, afin de compléter ou corriger les données collectées. A force de me rendre à la Bibliothèque Médiathèque de Metz-Pontiffroy, Nicolas Jourdan, chargé de la valorisation et de l’identification des Fonds patrimoniaux, m’a demandé de tenir une conférence sur le FC Metz et la presse ancienne intitulée « La presse ancienne source d’informations indispensable pour reconstituer l’histoire du FC Metz ». A la fin de celle-ci, des personnes sont venues me voir pour me demander pourquoi je n’écrivais pas un livre. C’était le 26 mars 2023. En septembre je me suis lancé et j’ai proposé mon premier tapuscrit à Sébastien Wagner, mon éditeur, en avril 2024 de mémoire.

Comment expliquez-vous que jusqu’alors l’année de création du FC Metz a toujours été 1932 et non 1919 comme vous l’indiquez dans les premières pages ?

Le débat sur l’année de fondation du FC Metz est assez vieux. Pour moi il a débuté avec la parution du Dictionnaire Historique des clubs de football français de Thierry Berthou, qui indiquait 1919. Et la lecture de la presse ancienne, ainsi que celle des archives départementales, n’ont fait que me confirmer que 1919 était la bonne année. Pour faire simple, en 1932 le FC Metz était inscrit auprès de la FFFA (Fédération Française de Football Association) sous le nom et le numéro du CA Messin. Comme indiqué dans un communiqué de la LLFA (Ligue Lorraine de Football Association), il ne s’agissait que d’un changement de nom. D’autres clubs l’ont fait à la même époque, comme le RC France devenu en 1932, RC Paris. Aujourd’hui encore, le FC Metz joue avec un numéro d’affiliation datant de 1919.

Le dictionnaire regroupe les fiches de 896 joueurs, 60 entraîneurs et 11 présidents. Quel(s) joueur(s) et entraîneur(s) vous ont le plus marqué à titre personnel ?

J’ai beaucoup aimé retracer le parcours de Maurice Danglard, car plus je découvrais un évènement intéressant sur lui, plus les suivants l’étaient encore davantage. Ainsi, il était cycliste, journaliste, organisateur du Tour de France, engagé volontaire dans l’armée française durant la première guerre mondiale, entraîneur cycliste, aviateur… Son arrière-petite-fille, que j’ai aidé à retrouver son acte de décès (et par la même l’origine du Grenat du FC Metz), m’a même indiqué qu’il fût chauffeur de l’ambassadeur cubain en France. A force de les côtoyer au travers des nombreux articles dans lesquels leurs faits d’armes étaient retranscrits, et cela pendant leurs nombreuses saisons au club, Clément Bungert et Henri Dorvaux m’ont également marqué. Il faut dire que j’ai beaucoup compulsé les journaux des années 1920 où tout était à découvrir sur le FC Metz.

Quels sont ceux qui mériteraient d’être davantage mis en lumière de par leur impact dans l’histoire du club ?

Et bien les trois précédemment cités auxquels il faudrait ajouter Lucien Poinsignon qui ne figure pas dans le livre, car il a arrêté de jouer avant le premier match du club en Coupe de France. Mais il a aidé à créer le FC Metz (sous le nom de CA Messin) et la Ligue Lorraine de Football Association. Son rôle dans le football messin et lorrain est considérable.

Avez-vous d’autres projets, en lien avec le FC Metz ou non, en préparation ?

Mon éditeur m’a demandé de travailler sur l’histoire du FC Metz, mais je penche davantage sur une rétrospective de l’histoire du football messin, qu’il faudrait éclaircir. Notamment en ce qui concerne les débuts des premières sociétés messines à pratiquer ce sport au début du XXème siècle.