Analyse du rapport financier 2017/2018

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La DNCG vient de rendre disponible au public le rapport financier 2017 – 2018 des clubs de Ligue 1 et Ligue 2. Ce rapport permet de mieux comprendre le fonctionnement du football professionnel français et de se faire une idée du fonctionnement budgétaire de l’ensemble des clubs. Et justement, parmi les clubs concernés, nous retrouvons le FC Metz.

Dans cet article nous allons prendre le chemin d’une analyse comparative, vis-à-vis des autres clubs présentés, plutôt qu’une analyse critique dans laquelle nous risquerions de tirer de mauvaises conclusions par méconnaissance des dossiers précis.

Il est à noter que l’Olympique Lyonnais est absent de notre analyse, puisqu’il s’agit du seul club a avoir fourni ses données financières sous une forme compliquée en raison de son statut. Nous avons choisi de simplement écarter leurs données.

 

Les produits d’exploitation

Le premier point que nous allons analyser est le groupement correspondant aux produits d’exploitation. Si vous n’avez jamais aperçu le bilan financier d’une société, ou si vous n’êtes pas familier avec la comptabilité en général vous devez vous demander ce que c’est. Eh bien, pour faire simple il s’agit des entrées d’argent liés à l’activité principale de la structure. Dans le cadre de ce rapport, ce produit est détaillé en 4 points : les droits audiovisuels, le sponsoring / la publicité, les recettes liées aux matchs et les inclassables « autres ».

Avant d’analyser les différents points liés aux produits d’exploitation, voici un graphique récapitulant leur répartition sur l’ensemble du championnat.

 

Précisions sur les droits audiovisuels

Si on met côte à côte les résultats de l’ensemble des clubs, on remarque que trois d’entre eux se partagent la plus belle part du gâteau : Paris, Monaco et Marseille. Nous pouvons également penser que Lyon se situe assez haut, mais leur rapport est le seul à ne pas faire apparaître ce chiffre clairement. De son côté, Metz occupe l’avant dernière place, devant Troyes.

Fait intéressant, les droits audiovisuels de Paris sont supérieurs aux produits d’exploitation globaux de tous les autres clubs, à l’exception de Marseille. Encore une fois, un gouffre les sépare donc des clubs « normaux ».

 

Rappelons que ces droits sont calculés suivant plusieurs critères : le classement en fin de saison, le parcours des 5 saisons précédents et la notoriété du club estimée via l’exposition télévisuelle. La base de calcul reste assez mystérieuse mais ce tableau de la saison 2014 – 2015 nous laisse apercevoir une part fixe et les différents ajouts qui y sont faits. Il est difficile de savoir si cela reste exact aujourd’hui.

 

Précisions sur les sponsors et la publicité

Si vous allez fréquemment au stade ou si vous avez observé attentivement le maillot porté par les joueurs, les sponsors que l’on y retrouve sont et les publicités qui y sont diffusées proviennent souvent d’entreprises et d’institutions locales ou implantées sur le territoire. Le FC Metz n’est pas le club le plus attractif pour de grosses sociétés ou des investisseurs internationaux. Et quand on se souvient du désastre lié au Tchad, c’est peut être mieux ainsi.

D’ailleurs vous n’avez probablement pas non plus vu Emmanuel Rivière dans une pub pour du lait sur TF1

En conséquence de tout cela, le club messin ne voit que deux autres concurrents afficher moins de résultats dans ce compartiment : Amiens et Troyes.

 

Précisions sur les recettes de match

En 2017 / 2018, le FC Metz s’est classé 13ème au tableau de l’affluence au stade, pour une moyenne de 14839 spectateurs par match. Ce qui est en somme un bon classement pour un club de cette envergure.

Vous serez donc ravis d’observer que dans le rapport financier, Metz se classe 12ème en terme de recettes. Une place supplémentaire nous rappelant qu’il est intéressant de considérer le fait que ce chiffre englobe certainement la billetterie mais aussi les entrées d’argent annexes telles que les buvettes, le Vestiaire Club, la restauration…

 

Précisions autres

Un club semble particulièrement cacher ses entrées d’argent sous le tapis, il s’agit du Paris Saint Germain. Le club de la capitale affiche dans la catégorie « autres » son plus gros produit d’exploitation avec la somme rondelette de 239 263 milliers d’euros. En comparaison, la plupart des autres clubs ne dépasse pas les 10 000 milliers d’euros. On peut toutefois imaginer qu’une partie de ce classement « autre » correspond au « PSG Handball », et au « merchandising» d’une manière générale.

 

 

 

Les charges d’exploitation

Tout comme pour le produit d’exploitation, ce terme de « charges d’exploitation » ne vous est peut-être pas familier. Il s’agit tout simplement de son contraire : les frais engagés dans le cadre de l’activité de base de la structure.

Dans le cadre de ce rapport, ces charges sont détaillées en 4 points : la rémunération du personnel, l’amortissement des indemnités de mutation, les honoraires d’agents et intermédiaires, et les inclassables « autres ».

Avant d’analyser les différents points liés aux charges d’exploitation, voici un tableau récapitulant leur répartition sur l’ensemble du championnat.

 

 

Précisions sur la rémunération du personnel, les indemnités de mutation et les honoraires d’agents

Lors de la saison 2017/2018, le FC Metz affichait bon nombre de gros contrats, ce qui a beaucoup fait parler tant certains chiffres annoncés étaient peu en accord avec les résultats sportifs. Pourtant, cela ne se vérifie pas totalement sur ce rapport, puisque le club Messin affiche seulement la 16ème plus grosse masse salariale.

Le club à la croix de lorraine n’est pas habitué à se ruiner en indemnités de transferts et privilégie souvent les joueurs libres. Nous le constatons encore ici puisque le club grenat est 16ème. Attention cependant, il est possible que l’amortissement des indemnités s’effectue sur plusieurs années, rien n’exclut qu’un transfert effectué en 2017 pèse encore sur le bilan 2019.

En revanche il semblerait que les intermédiaires dans les transferts coûtent cher le long du canal, le FC Metz est 9ème au classement des dépenses dans ce domaine. Loin derrière des Paris, Monaco, Marseille ou Lille, certes mais très haut tout de même.

On remarquera également que la partie « autres », du FC Metz est relativement élevée (44%) des dépenses. Il est possible d’imaginer que des frais ont déjà été engagés sur cette période pour la création du nouveau centre d’entrainement.

Le club a la croix de lorraine, en revanche, affiche plus de charges que de produits. Le bilan est équilibré grâce aux transferts, que nous allons évoquer tout de suite…

 

 

Résultat des opérations mutation

Dernier point intéressant de ce rapport : le résultat des opérations mutation. En clair, l’argent récupéré lors des transferts. Ici, le FC Metz affiche une belle somme et il n’est pas difficile de trouver le principal responsable. Vous vous souvenez certainement de ce jeune issu de Génération Foot, grand, fin, très rapide… Ismaïla Sarr, transféré à Rennes contre une grosse somme (~17 millions). Les transferts de Simon Falette (~2,7 millions), Cheick Doukouré (~1,6 millions) et Georges Mandjeck (~1,30 millions) avaient eux aussi rapporté quelques euros dans la besace Messine.

Avec 23 274 milliers d’euros affichés, le FC Metz affiche un des meilleurs bilans dans ce compartiment.

 

Bilan

Le rapport de la DNCG nous permet de voir que les finances du FC Metz sont plutôt saines. En effet le club Messin est un des rares à afficher un bilan positif, là où certains clubs affichent des déficits abyssaux. Cela permet notamment au club de se tenir loin des sanctions administratives, de continuer son développement (centre d’entrainement, tribune…), et de pérenniser sa présence en Ligue 1 comme en Ligue 2. Il faut donc considérer ce bilan comme le signe d’une nouvelle rassurante dans un système habituellement très opaque.

Certes, certains choix restent critiquables. On peut s’inquiéter de certains investissements, de certains chiffres, mais à la comparaison avec des clubs de même envergure, le FC Metz n’a semble-il pas à pâlir de sa gestion financière.

 

Cet article fait état d’analyses personnelles, qui ne sont pas celles d’un comptable ou d’un professionnel du milieu. Des conclusions ou des faits énumérés peuvent s’avérer erronés. Toute correction est la bienvenue. Nous avons pris le parti d’analyser une seule partie des données afin de proposer une analyse simple et compréhensible du bilan, pour vous faire votre propre avis il est possible de consulter le rapport complet via le site indiqué ci-dessous.

 

Source : rapport de la DNCG, sur le site de la LFP

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