Raid des Étoiles : « Mentalement, faut se dire qu’on est des femmes fortes »

6 minutes de lecture

Raid des Étoiles : « Mentalement, faut se dire qu’on est des femmes fortes »

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Passée par le FC Metz, et joueuse actuelle du CSO Amnéville, Lola a participé fin septembre au prestigieux Raid des Étoiles. Entretien !

Bonjour Lola, comment allez-vous après ce Raid ? Le moral est bon ?
Bonjour Let’s Go Metz ! Je vais super bien physiquement, je m’en suis bien remise. J’étais assez prête et je suis très heureuse de l’avoir fait. Niveau moral, j’ai juste envie d’y retourner.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Moi c’est Lola Losson, j’ai 19 ans, et le sport c’est toute ma vie ! Je ne me vois plus sans. J’ai commencé à jouer au football à l’âge de 7 ans et depuis, je ne m’arrête plus. Que je sois malade, blessée ou autre, faut que j’aille faire du sport sinon je suis sous tension (rires…).
J’ai fait un an de STAPS et je me suis réorientée vers un CAP boulangerie que j’ai obtenu et je suis maintenant responsable adjointe de production chez Marie Blachère.

Morgane et Lola

Qu’est-ce qui vous a motivé à participer à cette édition du Raid des Étoiles des Iles d’Or ?
Pas besoin de motivation quand j’entends que c’est du sport. De plus, c’est pour une cause qui tient à cœur à toutes les femmes. Je ne connaissais pas du tout les raids, c’est ma marraine qui m’en a parlé. J’en ai d’abord fait en tant que bénévole, puis je me suis dit qu’il fallait que je vois comment ça se passe en tant que « raideuse ».

En quoi consiste le Raid ?
Le Raid des Étoiles c’est une aventure humaine ou plutôt des épreuves sur 4 jours. Il en existe un dans le Verdon que j’ai connu dans le bénévolat et celui que j’ai fait à travers les plus beaux sites de la presqu’île de Giens.
Nous sommes par équipe de 2 ou 3 selon les différents endroits, et la particularité c’est que l’on ne sait pas ce qui nous attend… Ni quand, ni quoi, ni où !
À tout moment de la journée, une corne de brume sonne ou quelqu’un vient toquer à nos portes car il peut y avoir des vacanciers, et nous avons 5 minutes pour aller au briefing. Ensuite on nous explique l’épreuve qui démarrera 30 minutes plus tard.
Peu importe l’activité annoncée, il faut faire preuve de solidarité, de complicité et de dépassement de soi.
Que tu arrives première ou dernière, il y a une ambiance de folie et plein de gens t’encouragent à chaque coin de rue alors tu as juste envie de continuer à te battre.

Est-ce compliqué de trouver une partenaire ?
C’est vrai que c’est assez compliqué car il faut trouver quelqu’un de motivé, mais aussi disponible à ces dates-là. Il faut aussi une personne qui a quasiment le même niveau sportif que toi mais aussi quelqu’un avec qui tu es sur la même longueur d’ondes.
Personnellement, ma coéquipière je l’ai rencontrée en juin, on était bénévoles dans le raid et le dernier soir on était assises sur la terrasse en se disant qu’on aimerait bien en faire un et on s’est dit : « allez, on se lance » !

Crédit photo : David Lemarchand

Parmi les disciplines, il y avait entre autres de la natation, du paddle, du VTT et du canoë. Laquelle vous a mises la plus en difficulté ?
Celle qui nous a mises le plus en difficulté c’est le canoë, en soi tout allait bien on avançait droit mais je pense qu’on n’allait pas assez vite pour gratter des places et au final, on a fini 20ème sur cette épreuve, ce qui nous a fait redescendre dans le classement général.

Comment se prépare-t-on physiquement et mentalement ?
J’ai la chance d’être assez prête physiquement grâce au football donc je n’ai pas eu vraiment besoin de m’entraîner à côté. J’ai quand même fait quelques sorties trail et VTT. Pour le canoë, on s’est entraîné à deux et pour le Paddle j’en fais un peu l’été donc je n’avais pas peur.
Mentalement, faut se dire qu’on est des femmes fortes et que si l’on se dépasse, on peut y arriver ! Faut pas s’arrêter au premier souffle et toujours chercher plus. Dans ces raids il y a forcément le classement en jeu mais aussi la cause et c’est ça qui est fort, certaines viennent là pour montrer qu’après un cancer elles sont capables de se surpasser.

Parlez nous du résultat final, vous avez fini à quelle place ? Est-ce anecdotique ou vous vouliez vraiment viser le podium ?
Nous avons fini à une belle 2e place, les premières nous ont dépassées grâce à une cagnotte appelée « team supporter » (Un euro = seconde gagnée sur le classement général), nous avons eu 7 secondes d’écart avec elles. Je suis quand même fière car sportivement on était devant elles, donc c’est un peu rageant de perdre sur ce genre de détails.
On visait le podium, même la première place parce qu’on a le même mental, un mental de guerrières, celui où on veut toujours être devant.

Quel est votre meilleur et pire souvenir ?
Mon meilleur souvenir c’est lorsqu’on monte sur le podium. Je suis assez timide donc je ne le montre pas mais j’étais fière de voir toutes les personnes nous applaudir et celles derrière les écrans nous suivre et nous féliciter.
Dans ces raids, il n’y a pas de mauvais souvenir mis à part le stress qui reste présent parce que tu ne sais jamais à quelle heure tu peux partir. Et se mettre d’accord entre coéquipières, ça reste compliqué aussi.

L’an passé vous avez joué au FC Metz (U19) et depuis cette saison vous évoluez à Amneville (R1F), est-ce difficile de jongler entre le football et votre métier ?
Jongler entre le foot et son métier c’est difficile par rapport à la fatigue. Je suis boulangère donc je peux commencer à 2h du matin, puis quand tu rentres du foot vers 22h tu as très peu de sommeil. Les blessures peuvent aussi vite arriver. J’aime dormir mais je n’aime pas me reposer sans rien faire, donc pendant les temps libres je vais souvent à la salle ou je profite de ma famille.

Un dernier mot à ajouter pour les filles qui hésitent encore à franchir le cap de l’inscription ?
Alors là, il ne faut vraiment pas hésiter à s’inscrire. C’est une expérience folle, c’est une semaine pleine de sport mais aussi de rencontres et ça passe à toute vitesse. Faut aussi essayer d’admirer les magnifiques paysages. À chaque ligne d’arrivée tu te dis « finalement je l’ai fait ». Tu gagnes en confiance en toi et tu ressors de là en étant une personne plus forte !

Crédit photos : D.R / David Lemarchand / Julien Buret