6,K Si Emmanuel Mayonnade souhaite s’engager avec une sélection nationale, il n’a pour le moment pas trouvé chaussure à son pied. On fait le point. Emmanuel Mayonnade souhaite diriger une équipe nationale, ce n’est un secret pour personne. Avec un CV bien garni, agrémenté d’une ligne « champion du monde 2019 » avec les Pays Bas, qu’il a coaché jusqu’en 2021 avec Ekaterina Andryushina, on aurait pu penser l’affaire évidente. Pourtant, alors que se profile 2025, l’entraîneur de Metz Handball reste uniquement l’entraîneur de Metz Handball. Clin d’œil ou simple opportunité stylistique, le girondin portait d’ailleurs le costume qui avait été le sien lors de la parade des jeux Olympiques 2020 aux côtés des Oranges, à l’occasion de la cérémonie de présentation des Dragonnes en début de saison. La France comme priorité… Si retrouver Emmanuel Mayonnade sur un banc international prend du temps, c’est notamment parce qu’il a rêvé de la France pendant longtemps. En septembre 2023, au détour d’un Dragonnes Mag’ sur Moselle TV, Thierry Weizman évoquait un potentiel départ de son tacticien au profit d’un projet en Bleu. L’officialisation d’une candidature à la succession d’Olivier Krumbholz en somme, qui a été réaffirmée dans les mois qui ont suivi. En Novembre 2023, l’homme aux sept titres de champion de France officialisait sa prolongation de contrat à Metz Handball, n’écartant pas pour autant un revirement de situation si d’aventure la porte de la FFHB s’ouvrait. A cette occasion Thierry Weizman évoquait même un « plan B » déjà acté avec un entraîneur venu de l’étranger pour assurer la continuité des ambitions en Moselle, mais temporisant malgré tout dans un contexte pré-olympique.Les Jeux Olympiques de Paris 2024 passés et la retraite d’Olivier Krumbholz actée, la Fédération Française de Handball optait dès Septembre pour une autre option, celle de la continuité avec un membre du staff déjà présent en équipe de France : Sébastien Gardillou.Une vraie déception pour Emmanuel Mayonnade qui déclarait alors que malgré plusieurs sollicitations faites auprès de la fédération, sa candidature n’avait jamais réellement été considérée. Je fais 19 ans d’entraîneur de club, c’est énormément de sacrifices. Il faut être trois jours par semaine en dehors de la maison, il y a les matchs, la préparation des matchs, la vidéo… L’équipe de France m’aurait amené à un travail différent avec une compétition par an et quelques stages. Je sais ce que j’aurais perdu mais je sais ce que j’aurais gagné. Emmanuel Mayonnade dans l’émission Dragonnes Mag’ sur Moselle TV … puis d’autres opportunités. Suite à cette déconvenue, l’entraîneur girondin évoquait l’intérêt de plusieurs autres sélections et une réflexion qui suivait son chemin. Une proposition asiatique avait attiré l’attention d’Emmanuel Mayonnade, mais les problématiques de logistique entre son rôle à Metz et des responsabilités en Asie ont eu raison du projet. Récemment c’est du côté de la Norvège que les ambitions s’étaient portées, avant qu’un entraîneur norvégien ne soit choisi pour succéder à Thorir Hergeirsson. Des opportunités semblaient également s’ouvrir du côté de la Hongrie, mais l’excellent résultat à l’Euro devrait permettre à Vladimir Golovin de conserver son poste. Au sortir de la période de compétition internationale hivernale, les nations disposent de quelques mois pour se remettre en branle en vue de la préparation du Championnat du Monde 2025, avec pourquoi pas quelques changements de coachs, ouvrant potentiellement la possibilité à Emmanuel Mayonnade de se lancer dans une nouvelle aventure… M’engager dans un double projet serait une marche arrière énorme puisque je serais à la fois dans une dynamique de club et une dynamique d’équipe nationale… et pourtant la situation avec la France m’a peut être redonné de l’appétit pour une équipe nationale. En projet unique c’était la France ou rien. Emmanuel Mayonnade dans l’émission Dragonnes Mag’ sur Moselle TV Et en club ? Pour l’heure, Emmanuel Mayonnade ne dispose pas de contrat pour la saison 2025/2026. En attente d’un traditionnel restaurant en compagnie du président Thierry Weizman après les fêtes pour évoquer la situation, le coach messin n’a fermé aucune porte. Sa présence la saison prochaine lui permettrait potentiellement de fêter ses dix ans sur le banc des jaunes et bleues, en même temps que les célébrations des soixante ans du club… Sollicité par d’autres projets aux ressources parfois supérieures, le tacticien a par le passé été retenu par sa conscience, jugeant l’effectif messin trop fragile et se refusant à quitter le navire en le laissant en mauvaise voie. Cette fois cette considération peut être minimisée, puisque les Dragonnes disposent d’une ossature solide au moins jusqu’en 2027. Est-ce que cela sera suffisant pour planifier un départ de la Moselle l’esprit léger ? Peut être pas. Il faudrait vraisemblablement que le projet soit « meilleur » que celui de Metz, titille les ambitions du principal intéressé et corresponde à ses valeurs. Un cahier des charges que peu semblent pouvoir remplir. Affaire à suivre concernant celui qui a été désigné meilleur entraîneur de l’année 2024 aux Trophées Let’s Go Metz… Crédit photo : Matthieu Henkinet (archives)