« Prendre un peu de recul sur le lancer de marteau » : Paul Creuzevault, le pari du bobsleigh

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« Prendre un peu de recul sur le lancer de marteau » : Paul Creuzevault, le pari du bobsleigh

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Le Mosellan Paul Creuzevault, spécialiste du lancer de marteau à l’Athlétisme Metz Métropole, a décidé de s’offrir un bol d’air dans son quotidien et un nouveau défi, en participant à la saison hivernale de bobsleigh avec l’équipe de Monaco. Il s’est confié pour Let’s Go Metz sur les raisons de ce choix.

Prenez un spécialiste de l’athlétisme, un bobsleigh et la volonté de s’offrir une légère respiration dans une carrière, et vous obtiendrez une belle histoire à raconter. N’y voyez là aucune ressemblance avec un certain film sorti en 1993, car il s’agit bien du nouveau défi qu’a décidé de se lancer Paul Creuzevault. Le lanceur de marteau, licencié à l’Athlétisme Metz Métropole, a choisi de rejoindre la sélection monégasque de bobsleigh pour la prochaine saison hivernale.

« Un de mes meilleurs amis était déjà dans l’équipe. À la base, c’était de la rigolade car il m’avait déjà proposé plusieurs fois de venir tester. Mais en fin de compte, j’ai eu l’opportunité de faire une petite semaine de tests, et je n’étais pas trop mal au niveau des chronos », raconte Paul Creuzevault. Mais avant de rejoindre l’équipe, il a fallu convaincre le sélectionneur et performer aux Championnats de France de poussée. Car si le marteau nécessite, en apparence, quelques qualités similaires au bobsleigh comme l’explosivité, la force ou une certaine qualité athlétique, c’est une toute autre histoire sur la glace. « Il faut une certaine coordination pour courir et monter dans le bobsleigh à pleine vitesse », explique le Mosellan.

Une Coupe du monde l’hiver, les Championnats d’Europe l’été

Au cours de cette aventure, Paul Creuzevault devrait normalement disputer la Coupe du monde de bobsleigh cet hiver. « Le projet, c’est de faire tous les Championnats cet hiver, puis de prioriser le marteau à partir du mois de mars. L’objectif étant d’aller aux Championnats d’Europe. Cette année, j’étais loin de la qualification pour les Mondiaux, donc j’espère pouvoir me rapprocher le plus possible du niveau européen l’année prochaine, développe le licencié de l’A2M. Et cet hiver, je vais pouvoir bénéficier d’une expérience au niveau international tout en voyageant avec une sélection. » Son nouveau défi commencera à La Plagne, fief de la discipline dans l’Hexagone.

Cette saison sera bien évidemment particulière puisque les Jeux Olympiques d’hiver de Milan-Cortina sont prévus en février prochain. Une compétition à laquelle Paul Creuzevault ne pourra pas prendre part puisqu’il n’est pas Monégasque et qu’il est trop loin dans la hiérarchie des pousseurs tricolores pour bénéficier d’un ticket pour la sélection française. Mais le Mosellan garde dans un coin de sa tête les JO 2030, qui auront lieu dans les Alpes françaises. « Je ne me pose pas la question pour le moment, mais peut-être que je pourrais avoir ma place dans un équipage français en 2030. Mais je veux surtout m’amuser », avoue Creuzevault, qui entend bien s’intégrer du mieux possible en attendant dans la sélection du Rocher, qui a toujours fait la part belle au bobsleigh – S.A.S. Le Prince Albert II a participé à cinq olympiades entre 1988 et 2002.

« Prendre du recul sur le marteau »

Avec cette nouvelle expérience, l’athlète messin compte essayer de voir sa discipline d’un autre œil, tout en continuant de lancer le marteau dès qu’il le pourra cet hiver. « Le marteau, ça m’anime depuis des années. J’aime trop ça pour arrêter. Mais je pense qu’en prenant un peu de recul sur ma discipline, ça va me permettre de mieux performer en ayant la tête moins prise par le résultat », avoue-t-il.

Et cette idée a directement été validée par Quentin Bigot, son entraîneur, qui juge que le sport de glace lui permettra de mieux s’exprimer à l’avenir. « La préparation du bobsleigh, ça demande beaucoup de qualités que l’on a souvent tendance à mettre de côté. Quentin (Bigot) sait que je me mets beaucoup de pression parce que je veux toujours réussir et montrer mon meilleur niveau. Mais des fois, ça freine la performance », relève Paul Creuzevault. Il ne lui reste plus qu’à regarder Rasta Rocket si ce n’est pas encore fait. Ça pourrait lui donner quelques idées…

Crédit photo : Jean-Marie Hervio (DR / Réseaux sociaux de Paul Creuzevault)