127

C’est un Pierre-Hugues Herbert ému qui s’est présenté en zone mixte quelques instants après sa victoire face à son jeune compatriote Arthur Cazaux. Après quelques années de galère, l’ancien numéro 1 mondial du double est revenu sur sa victoire dans une atmosphère plaisante pour lui.

Quelles sont vos sensations après ce match serré ? Cela faisait un moment que vous n’aviez pas gagné…

J’avoue que j’ai été assez émotif à la fin de ce match, car cette victoire a une saveur particulière pour moi. Ces trois dernières années ont été assez difficiles. J’en ai chié, mais j’ai continué à y croire. Aujourd’hui, c’est une grande et belle récompense que d’arriver à gagner ici, au premier tour. En plus, contre un joueur qui jouait très bien. J’ai pu partager cela avec ma femme, mes deux entraineurs, ma mère et le reste de ma famille. Il y avait également dans les tribunes la personne avec qui j’ai partagé ma rééducation pendant six mois. C’était un super moment, je suis assez ému.

Entre le Moselle Open et vous, c’est une histoire qui dure… Cette semaine a-t-elle une valeur particulière en termes d’objectif ?

Effectivement. Dès l’âge de quinze ans, j’ai pu jouer les qualifications ici car Julien Boutter m’a fait confiance très tôt. J’avais perdu très largement contre George Bastl (6/1 – 6/2). Mais ce match m’avait appris énormément à l’époque, et surtout donner l’envie de jouer encore plus de grands tournois. Aujourd’hui, l’histoire est belle, je suis très heureux de gagner et d’être au deuxième tour puisqu’ils m’ont encore une fois fait confiance.

Pierre-Hugues Herbert : « Il y a tellement d’énergie dans cette salle que ça prend le dessus sur la fatigue »

Au niveau physique, quelles sont vos sensations ?

Vous savez, dans le tennis, il faut voir jour après jour. Au départ, je devais jouer les qualifications cette semaine, et j’ai eu l’opportunité d’avoir cette wild-card tableau au dernier moment. Je viens d’enchaîner cinq matchs à Bergame, quasiment tous les jours. Donc il y a de la fatigue, c’est certain. Mais il y a tellement d’énergie dans cette salle, et j’ai tellement de plaisir à être là que ça prend le dessus. Un gros match m’attend au deuxième tour contre Alex De Minaur. C’est déjà génial d’être là, maintenant j’aimerais bien aller un peu plus loin.

En parlant d’aller plus loin, avez-vous les Jeux Olympiques en ligne de mire ?

Bien-sûr que les Jeux Olympiques m’intéressent. Mais voilà, c’est dans six ou sept mois, et j’ai énormément de retard. Je pars de très loin. Mais ces Jeux vont avoir lieu à la maison. Après, je suis dans une position un peu particulière. J’en ai tellement bavé ces derniers temps qu’en simple, j’en suis très loin. Il va falloir avoir les bons objectifs au bon moment. De toute façon, les Jeux Olympiques, c’est bien beau d’y participer, mais il faut surtout assurer. On verra en fonction du niveau, il faudra avant tout chercher à ramener une médaille pour la France. On va voir comment vont se passer les six prochains mois. En tout cas, que cela soit avec ou sans moi, j’espère que la France sera forte pour ces Jeux. J’espère qu’on arrivera à aller décrocher une médaille en tennis.

Crédit photo : Valentin Lachaux / Let’s Go Metz