222 Non conservé par le FC Metz avec qui il n’a pas eu sa chance en Ligue 1, l’ancien numéro 10 de la réserve signe pour le club de Cholet. Le vosgien est revenu pour Let’s Go Metz sur ses sept années passées sous le maillot grenat, ainsi que sur ses perspectives d’avenir dans le Maine-et-Loire pour la suite de sa carrière. Alors que FC Metz n’a pas souhaité le conserver, Milan Robin a trouvé un point de chute à Cholet en National 1. Fort de son expérience au sein de la formation du club à la Croix de Lorraine, il revient pour nous sur cette première carrière en grenat. Que retiens-tu de tes années messines ?Je ne retiens que du positif, j’ai passé 7 ans ici, c’est un tiers de ma vie. J’ai passé des bons moments comme mon parcours en Gambardella avec la génération 1998 où on élimine Lyon ou encore Nice mais aussi les montées successives avec l’équipe réserve de R1 en N3 et de N3 en N2. J’ai rencontré des coachs et des amis que je garderai toute ma vie donc c’est que du positif. Ton plus beau souvenir ici ? S’il ne fallait en choisir qu’un…C’est la signature de mon premier contrat professionnel avec le club. Quel entraîneur t’a le plus marqué ?C’est Gregory Proment, avec qui j’ai évolué ces trois dernières saisons. C’est avec lui que j’ai commencé à exploiter toutes mes capacités car il m’a donné toute sa confiance et c’est probablement ce qu’il me manquait pour faire la différence quand j’étais plus jeune. Ça a été un déclic dans ma tête et j’ai maintenant une confiance qui me permet de jouer pleinement mon jeu et de progresser comme j’ai pu le faire les trois dernières saisons. Grégory Proment, l’entraîneur qui a le plus marqué Milan Robin. (Photo : Kévin Bignossi) Au-delà de cette confiance, que t’ont apporté Grégory Proment et Laurent Agouazi en tant que coachs ?Sur le plan humain, Laurent Agouazi et Grégory Proment m’ont apporté des valeurs de travail, de respect, de motivation, de toujours avoir cette exigence au quotidien lors des entraînements. Ce sont des anciens joueurs professionnels donc j’ai une confiance aveugle en eux sur l’aspect tactique, physique et technique, ils sont là tous les jours à travailler avec nous donc ils nous apportent des conseils qui nous font progresser. Quels coéquipiers t’ont le plus impressionné ?J’ai eu la chance de jouer avec cette fameuse génération 1998 donc j’ai vraiment apprécié évoluer aux côtés de Youssef Maziz ou encore Nicolas Basin qui ont déjà joué en Ligue 1. A l’époque, c’était eux qui portaient le groupe en U19, ce sont les deux-là que je retiendrais. Nicolas Basin, j’étais colocataire avec lui cette année et ça restera un ami pour la vie. Et au niveau des professionnels, j’en ai pas côtoyé énormément mais je dirais Farid Boulaya qui techniquement était au dessus du lot donc quand j’avais la chance de m’entraîner avec l’équipe pro, j’essayais de m’imprégner de ce qu’il faisait à l’entraînement pour progresser. Comment tu as vécu cette saison quasi blanche avec la réserve ?On essaie d’y aller au jour le jour sans trop se poser de questions, moi j’avais un but en tête c’était à l’issue de la saison, de préparer la suite de ma carrière car je sentais que je n’allais pas être prolongé. Je me suis fixé un objectif de trouver un club de Ligue 1, Ligue 2 ou National 1 et c’est ça qui m’a permis de rester motivé et de continuer à travailler. Cette saison en N2 tu as pu jouer avec Paul Delecroix dans les buts, on imagine que ça change les choses d’avoir des joueurs d’expérience au sein du XI de la réserve ?Oui, il nous a beaucoup apporté avec sur des arrêts décisifs en fin de match. Il a toujours joué le jeu et il était toujours là à nous conseiller avant le match donc c’est vrai ça rassure un groupe. Après il y avait aussi Vincent Peugnet qui avait une petite expérience et puis moi aussi, mais quand on sent qu’on a quelqu’un qui a connu et qui sait comment gérer ses émotions et ces fins de matchs, c’est rassurant. Désormais du côté d’Annecy en N1, Paul Delecroix a pu apporter son expérience au jeune Milan Robin. (Photo : Julien Buret) Tu avais signé ton premier contrat pro à Metz l’an dernier, à la surprise générale parce que tu n’étais pas parti pour rester. Raconte nous comment ça s’était fait.Fin avril pendant le confinement on a eu un coup de téléphone d’Olivier Perrin, le responsable du centre de formation, comme quoi il n’y aurait pas de suite pour moi, donc je m’étais remis à la recherche d’un nouveau challenge. Puis arrivé mi-juin, on m’appelle pour aller faire un essai du côté de Seraing en effectuant la préparation avec eux, donc j’y vais, je fais les trois premières semaines avec leur groupe sans toucher le ballon, et lors de la dernière semaine j’avais eu des échos comme quoi on allait finalement me proposer un contrat, et le club m’a finalement rappelé pour un entretien avec Philippe Gaillot et Oliver Perrin. Ils m’ont proposé un contrat d’un an en professionnel. Après je savais que j’allais reprendre dans un premier temps avec l’équipe réserve pour poursuivre ma formation donc je n’ai pas hésité, je me suis dit que ça pouvait être une bonne opportunité. Dans ma tête je me suis dit que j’allais « gratter » tout ce que je peux avec les pros même si je pense que je méritais un peu plus cette saison, j’ai fait le maximum donc je n’ai aucun regret là-dessus. Au final tu t’es dit « ok je ne jouerai peut-être pas en Ligue 1 avec mon club formateur mais ce contrat c’est une seconde chance pour l’avenir et la suite de ma carrière » ? Oui, je me suis dit exactement ça. A l’époque on sortait d’une saison en National 3 et le COVID avait arrêté la saison, donc quand tu sors de N3 avec une licence amateur c’est pas simple de retrouver un autre club. Je me suis dit que rien que pour mon CV, avoir un an en professionnel avec le FC Metz c’est déjà du bonus. Je n’avais rien à perdre, si ça marche c’est bien, sinon je poursuivrai ma progression ailleurs. Est-ce que ce te laisse tout de même des regrets de ne pas avoir goûté au plus haut niveau avec ton club formateur ?Je n’ai pas forcément de regrets, je suis plutôt frustré de ne pas avoir eu ma chance parce que je pense que si on m’avait laissé un peu avec le groupe professionnel à l’entraînement, j’aurais peut-être plus montré mes qualités au sein de l’effectif pro mais je ne vais pas m’arrêter à ça. Quand j’ai vu que j’allais de moins en moins à leurs entraînements et qu’ils prenaient des joueurs plus jeunes à la place, dans ma tête je suis passé à autre chose, je me suis dit « c’est fini ici, concentre toi sur un nouvel objectif. Maintenant je suis en National 1 et à moi de faire mes preuves à ce niveau là pour prouver que je peux avoir une place en Ligue 1. Est-ce que tu penses que le FC Metz ne donne pas assez la chance à ses jeunes de manière générale ou bien c’est la loi du foot ?Je ne sais pas forcement comment ça fonctionne dans les autres clubs mais à Metz, il y a une politique de formation qui s’appuie sur Génération Foot donc au final t’es en concurrence avec les mecs de ta génération, ceux de la génération d’au-dessus mais en plus d’une équipe que tu ne côtoies pas du tout à l’entraînement, donc ça rajoute un peu plus de difficultés. Après le FC Metz aime bien aussi recruter des jeunes en Ligue 2. C’est une politique que je respecte mais ces dernières saisons, il y a quand même très peu de joueurs du centre de formation qui sortent et qui jouent. Je ne sais pas si c’est une question de niveau ou de formation mais moi je ne suis pas du tout rancunier envers le club, il n’y a aucun soucis là-dessus. Comment vois-tu ce partenariat avec Génération Foot ?C’est une concurrence spéciale car comme je l’ai évoqué plus haut, on ne les voit pas à l’entraînement donc on sait pas quel niveau ils ont et surtout nous quel niveau on a par rapport à eux. Après d’un point de vue joueur c’est frustrant mais d’un point de vue club, on ne peut pas leur reprocher de leur faire confiance puisque cela fonctionne, ils sortent de très bons joueurs. On sait que maintenant dans le football, l’économie prend une place importante et ça rapporte au club donc difficile de leur reprocher ça. Milan Robin en août dernier face à Beauvais en National 2. (Photo : Kévin Bignossi) Le rebond à Cholet en National 1 est quand même assez excitant non ? Tu progresses d’un pallier par rapport à la réserve en National 2…Oui, je pense qu’il y a un bon projet sportif. Cela fait 5 saisons qu’ils sont en National 1 donc il y a déjà une sorte de stabilité, après je connais pas encore l’effectif mais moi je viens avec l’ambition de jouer le haut tableau et pourquoi pas une accession en Ligue 2. Je vais essayer de faire une grosse saison, j’ai signé deux ans (+1 an en option) donc j’aurai deux années pour leur prouver ce que je vaut et retrouver derrière une équipe de Ligue 1 ou de Ligue 2 mais je vais déjà me concentrer sur ma saison avec Cholet, donner le maximum pour le club et pour les supporters. Je sens que le club a envie de progresser, ils refont leur stade, il y a aussi un nouveau coach (Richard Déziré) qui a déjà coaché en Ligue 2 donc il connait les exigences du haut niveau, tout est donc réuni pour que je puisse continuer ma progression avec eux. Tu avais reçu d’autres sollicitations ? Comment Cholet t’a convaincu ?J’étais en contact avec pas mal de clubs de National 1 voire de Ligue 2 ou encore à l’étranger mais c’était pour des essais à la reprise alors que Cholet s’était déjà renseigné sur moi avec une offre et j’ai vraiment senti le désir du club de me faire signer, donc je n’ai pas hésité. Je sors de trois saisons quasi blanches (blessure et COVID) donc je ne vais pas brûler les étapes, mon objectif c’est déjà de faire une saison pleine et ensuite on verra ce que ça donne. Tu seras utilisé comment là-bas ? On t’a déjà vu en pointe, en 10 ou même plus bas, où te sens-tu le plus à l’aise ?Je me sens mieux en numéro 10 où j’ai la liberté de prendre le jeu à mon compte, de créer, je me sens à l’aide là, j’aime être assez libre sur le terrain. J’adore aussi parfois évoluer sur le côté gauche pour pouvoir rentrer sur mon pied droit, varier un peu et centrer. Mais je pense que l’on va m’utiliser en numéro 10. Ton avis sur la saison du FC Metz, une belle 10ème place selon toi ?Je pense qu’ils ont fait une très bonne saison dans une Ligue 1 très relevée. Ils n’ont pas volé cette 10ème place et ont fait la saison qu’il fallait, ils ont même pris des points là où on ne les attendait pas. Ça va aussi avec les investissements du club (infrastructures à Frescaty, nouvelle Tribune, etc…), le club semble franchir un nouveau palier car tout le monde tire vers le haut et avance dans la même direction. Un mot justement sur le nouveau virage que prend le FC Metz ? Notamment la tribune sud, Frescaty, la nouvelle identité visuelle…Le logo, j’en suis pas spécialement fan, il aurait peut-être dû être un peu plus élaboré. Je pense notamment à l’absence du Graoully, ça fait perdre peut-être un peu l’identité du club mais dans sa globalité, le projet du FC Metz est très bon. Le club est en train de s’installer durablement en Ligue 1 et tout est fait pour garder et faire venir de meilleurs joueurs au mercato, le FC Metz est en train de devenir un très bon club de Ligue 1. Propos recueillis par Arthur Carmier et retranscris par Julien Buret.