326 Après une arrivée en Moselle convaincante, où il est l’un des moteurs des Canonniers dans l’intensité, Michel Nsimba a accepté de répondre aux questions de Let’s Go Metz. En toute quiétude et sérénité, l’ailier fort revient sur son parcours, les résultats de son équipe et évoque ses désirs pour l’avenir. Tout d’abord Michel, quel bilan tires-tu de la première partie de saison des Canonniers ?Le bilan est plutôt positif. Le début de saison était compliqué mais on le savait, c’était une nouvelle équipe avec pas mal de nouveaux joueurs, forcément la mayonnaise ne peut pas prendre directement. On a su réaliser une bonne série de victoires (NDLR : 6) qui nous a vite fait monter au classement. C’est pour cela que c’est un bilan relativement positif. Vous êtes impériaux à domicile avec un bilan de 5 victoires pour 1 seule défaite. À l’inverse vous avez remporté simplement 2 matchs à l’extérieur pour 5 défaites. Pourquoi avez-vous autant de mal loin de vos bases ?Il peut y avoir plusieurs raisons. Au début de saison on a perdu ce match à domicile alors qu’on était pas au complet. Là, on est sur 2 défaites à l’extérieur et Etienne Ory n’a joué aucune de ces deux rencontres, j’ai moi-même également manqué le dernier match. Cela peut être une partie de l’explication. On peut aussi se dire qu’à domicile on est plus à l’aise devant notre public qui nous pousse beaucoup, la salle est de plus en plus remplie et cela représente vraiment un soutien pour nous. Etienne Ory a manqué aux Canonniers lors des deux dernières sorties Tu nous parles justement de vos deux déplacements en 2020, à Récy et à Tremblay, qui se sont soldés par deux défaites. Comment peux-tu l’expliquer ?Sur ces deux matchs, je trouve qu’on est un peu retombé dans nos travers du début de saison, où on ne se connaissait pas assez : trop se reposer sur les individualités plutôt que sur le collectif… J’ai revu ça sur ces deux matchs où quand on était en difficulté, on n’essayait pas de trouver des solutions collectives comme durant notre bonne série. On cherchait des solutions individuelles. J’imagine que vous avez hâte de retrouver votre public samedi 1er Février à l’occasion de la réception de Maubeuge, la victoire devient quasiment obligatoire…Oui… Pour deux raisons ! On a hâte de retrouver notre public car le dernier match à domicile remonte à mi-décembre (NDLR : Victoire 83-64 face à Cambrai) et ça va faire 1 mois et demi sans jouer à la maison… On est déjà contents pour ça car on sait qu’on est bons à domicile.Deuxièmement, par rapport aux deux défaites, on veut retrouver la victoire, c’est encore mieux devant notre public ! Les ambitions restent inchangées pour cette fin de saison ?Bien sûr ! On vise toujours le haut de tableau, on essaye d’accrocher les première places. Que ce soit 2ème, 3ème, 4ème… Vous visez officiellement la montée en Nationale 1 ?Ce n’était pas l’objectif en début de saison, ce n’était pas ce qui était dit. L’objectif c’était vraiment le haut de tableau et après, on voit ce que cela donne. Parlons de toi Michel… Tu as commencé le basket assez tard, raconte nous cela.Je suis arrivé en France à l’âge de 11 ans, avec ma mère et mes sœurs, depuis la République Démocratique du Congo. J’étais plus dans le foot pendant ma jeunesse, mes grands frères et mon père jouaient au foot, du coup j’y ai joué jusqu’à mes 14 ans. J’ai ensuite commencé le basket un peu par hasard. De ce fait, as-tu des joueurs avec un jeu ou un parcours similaires à toi, dont tu t’inspires ?Non pas spécialement. Quand j’ai commencé le basket je regardais pas mal Kobe Bryant, la légende des Los Angeles Lakers. C’est vraiment le joueur qui m’a donné envie de jouer, qui plus dans la mentalité du travail. Ayant commencé le basket assez tard, je n’avais rien d’autre que le travail pour exister. Le travail et l’intensité, les caractéristiques principales de Michel Tu avais plus de responsabilités offensivement dans ton ancienne équipe, ici à Metz tu dois t’adapter dans un effectif aux multiples talents. Cela a été dur pour toi ?Cela a été dur car je suis arrivé ici blessé. Je traîne encore une tendinite au genou, cela ne me permet de montrer tout ce que je vaux offensivement… Cependant, tant qu’on gagne je m’y retrouve ! J’essaye d’apporter ce que je sais faire, que ce soit dans les rebonds ou l’agressivité… Même si c’est vrai qu’au niveau des points, j’ai un rôle moindre par rapport à l’année dernière à Rezé. Je m’épanouis quand même dans ce rôle défensif. Tu es arrivé cet été avec beaucoup d’autres recrues, comment s’est passé ton intégration entre anciens et nouveaux ?Franchement, mon intégration s’est très bien passée ! J’avais une petite appréhension car je ne connaissais vraiment personne dans l’équipe, si ce n’est David Sainsbury-Garcia que j’avais affronté l’an dernier. Quand je suis arrivé, on s’est reconnu directement et cela a créé un premier lien. Puis avec les anciens de l’équipe ça passe très bien, comme avec tout le monde. Le fait d’avoir pas mal de nouveaux, dans une nouvelle ville, cela nous soude un peu. L’intégration s’est bien passée également avec les coachs qui sont vraiment des bonnes personnes. David Sainsbury-Garcia « le bavard », un coéquipier important pour Nsimba Tu évoques ton rapport avec David, la relation poste 4 / poste 5 est importante dans une équipe, vous avez l’air de bien vous entendre sur et en dehors du terrain…Pour moi c’est très important ce rapport avec lui. J’ai joué contre lui et arriver en même temps que lui faisait que j’avais au moins un visage familier dans l’équipe. On s’est rencontrés et on a parlé, c’est un mec super cool, même s’il parle beaucoup ! (Rires)On a créé un lien qu’on arrive à amener sur le terrain, on se trouve assez facilement. On a vraiment une bonne relation, on se voit tous les jours. Le soir après les entraînements on mange souvent ensemble, on va à la salle de musculation ensemble aussi, je passe beaucoup de temps avec lui. Tu es à Metz depuis 6 mois maintenant… Que penses-tu de la ville ? Sans mentir, je m’attendais à une ville où on ne fait pas grand chose, je ne connaissais pas les villes de l’Est… Et bien j’ai été agréablement surpris ! C’est une belle ville, il y a de quoi faire. On peut sortir manger, faire des activités, les gens sont super sympas avec nous… Tu suis un peu les autres équipes de la ville ? On t’a vu assister à un match des Dragonnes récemment…Oui j’essaye de suivre les filles du Metz Handball ! C’est une des meilleurs équipes d’Europe, c’est intéressant d’aller les voir jouer. Quant au foot, en ayant fait toute ma vie, je suis forcément fan. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’aller voir le FC Metz mais je pense que j’irai les voir d’ici la fin de saison, je suis toujours les résultats de la Ligue 1. Quelles sont tes passions en dehors du basket ?La musique en général. Déjà, la musique congolaise mais aussi le Rap ou le RNB américain. J’ai un ami qui fait de la guitare et un peu de piano, j’aime bien ça. La question traditionnelle : où te vois-tu dans 5 ans ?Dans 5 ans ? Je ne sais pas mais d’ici 2-3 ans je me vois bien être encore ici et atteindre les objectifs : au moins la montée en Nationale 1 avec Metz. Si tout se passe bien je resterais bien ici, même si pour l’instant je n’ai qu’un contrat d’une saison. Il y a des discussions autour d’un renouvellement de contrat ou vous voulez rester focalisés sur la saison ?Avec les présidents on en parle mais il n’y a rien de formel. Ils aimeraient bien me conserver car je suis un jeune joueur. Il y a une volonté d’avancer et de jouer la montée ensemble dans le futur. Michel Nsimba aux Arènes de Metz lors de la réception de Joeuf Et où vois-tu les Canonniers dans 5 ans ?J’espère au minimum en Nationale 1. Si le club parvient à continuer à grandir et à se structurer, éventuellement monter en Pro B… On a une belle salle, il y a les Arènes aussi ! C’est intéressant pour ramener pas mal de monde. Metz est une grande ville qui mériterait au moins d’être en N1 ou en Pro B. Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter, à toi et aux Canonniers, pour cette année 2020 ?La santé, que ce soit pour moi ou pour toute l’équipe ! Mais aussi une belle fin de saison, avec plein de belles victoires à domicile pour profiter avec tous les gens qui viennent nous voir. Propos recueillis par Arthur Carmier et Julien BuretCrédits photos : Kévin Bignossi (image à la une), Matthieu Henkinet (photos taguées LGM), Vincent Eblinger (Sainsbury Garcia)