71 Les dragonnes reprenaient hier la compétition devant leur public, après une longue trêve internationale. Et pour ce premier match de la phase retour de ligue Butagaz Énergie face aux joueuses du Nantes Atlantique, les messines ont emmené les spectateurs jusqu’au bout du suspense. Retour sur ce match complètement fou… Ambiance des grands soirs lors du protocole pendant lequel Emmanuel Mayonnade et Ekaterina Andriouchina ont été mis à l’honneur pour leur médaille d’or aux championnats du monde, un « tifo » aux couleurs des Pays-Bas a même été déployé dans les tribunes. Pas de doute, les Arènes ont envie de faire la fête, sevrées de leurs vedettes depuis presque un mois. Et pas de surprise particulière pour le sept de départ aligné par Emmanuel Mayonnade : #7 Grâce Zaadi (Capitaine)#8 Laura Flippes#9 Astride N’Gouan#10 Méline Nocandy#11 Manon Houette#12 Ivana Kapitanovic#25 Marie-Hélène Sajka Après un début de match poussif de la part des deux équipes – Il faudra attendre plus de 2 minutes pour voir Laura Flippes ouvrir la marque – les Messines vont tenter de prendre l’ascendant sur leurs adversaires du jour. Manon Houette trouve le poteau sur son deuxième jet de sept mètres avant de se heurter à une excellente Adriana Placzek qui va ensuite arrêter coup sur coup les tentatives d’Astride N’Gouan puis de Laura Flippes par deux fois. Heureusement que la défense Messine est solide en ce début de match car devant, toutes les tentatives sont repoussées par le montant ou par la gardienne Nantaise. Au bout de dix minutes, le score est seulement de 2-2. La reprise semble bien difficile pour les deux équipes et le spectacle n’est pas à la hauteur des espérances du public. Et contre toute attente ce sont les protégées d’Allan Heine qui prennent les devants 4-6 à 16 minutes de jeu sur un kung-fu bien senti. Autant dire que ce n’est pas du goût d’Emmanuel Mayonnade qui demande un temps mort pour remobiliser ses troupes. Mais les dragonnes n’y sont pas et Nantes passe à + 4. Trop d’approximations, un manque flagrant de réussite et les premiers sifflets se font entendre alors qu’Olga Perederiy est exclue pour deux minutes. Louise Burgaard et Orlane Kanor sonnent la révolte et permettent aux Messines de recoller à + 3. Mais nos dragonnes sont décidément méconnaissables ce soir… La mire semble introuvable, même sur jets de 7 mètres où les montants semblent gigantesques tant ils stoppent de ballons. Comme si cela ne suffisait pas, Adriana Placzek dresse tel un mur devant les messines (10 arrêts sur 19 tirs en 1ère mi-temps) et à la pause le score est de 9 à 12 pour les joueuses de Nantes. Les 3914 spectateurs présents donnent de la voix en début de deuxième mi-temps pour pousser les dragonnes vers l’avant et espérer un meilleur rendement en attaque. Et ça commence plutôt bien avec un jet de Marie-Hélène Sajka pour revenir à 2 longueurs de Nantes, puis à une avec un nouveau but d’Astride N’Gouan. La délivrance arrivera à la 33ème minute sur l’égalisation de Marion Maubon qui va même donner l’avantage aux Messines quelques secondes plus tard. On imagine que le discours d’Emmanuel Mayonnade a dû être musclé dans les vestiaires car les joueuses du Metz Handball sont métamorphosées. Louise Burgaard puis Grâce Zaadi enfoncent le clou tandis qu’Ivana Kapitanovic enchaîne les arrêts. 38ème minute de jeu et les Messines ont repris le contrôle du match 16-14. Les visiteuses restent cependant dans le match et vont même recoller au score à la 42ème minute de jeu, 17-17. Mieux encore, elles reprennent l’avantage 17-19 sous les huées du public qui conteste certaines décisions arbitrales. C’est le moment idéal choisi par Jurswailly Luciano pour ouvrir son compteur ce soir, avant que Grâce Zaadi, la capitaine des dragonnes, n’égalise à nouveau. Mais il était écrit qu’aujourd’hui les joueuses du Nantes Atlantique ne faciliteraient pas la tâche des Messines, et c’est tout logiquement qu’elles reprennent encore une fois l’avantage à + 3 à la 49ème minute 19-22. L’ambiance devient irrespirable dans les arènes lorsque les dragonnes reviennent à nouveau dans la partie 22-22. Aucune des deux équipes ne semble prête à lâcher et les 5 dernières minutes sont stressantes comme jamais. 23-23 puis 24-24, grâce à Jurswailly Luciano par deux fois, c’est un véritable bras de fer auquel nous assistons. La dernière défense des jaunes et bleues est héroïque. Après deux tentatives repoussées par Ivana Kapitanovic, le ballon est dans les mains de Grâce Zaadi qui tergiverse, passe la balle à Orlane Kanor dont le tir subit un nouvel arrêt de la portière nantaise, il reste moins de dix secondes, les visiteuses repoussent l’attaque messine, le temps semble s’être arrêté, on se dirige vers un nouveau match nul, mais le ballon finit miraculeusement dans les mains de Jurswailly Luciano, qui s’élance et le propulse dans les filets Nantais. La foule se lève comme un seul homme et les dragonnes laissent échapper leur joie. Victoire miraculeuse, sur le buzzer !Que ce fût laborieux ! Si l’on est tenté de voir le verre à moitié plein et de savourer une victoire pleine de sens dans un match où les Messines ont su garder l’abnégation suffisante pour l’emporter sur le fil, force est de constater que les dragonnes ont fait preuve d’un cruel manque d’efficacité en attaque, car outre les 15 arrêts cumulés des deux gardiennes nantaises, c’est presque une dizaine de tirs qui ont fini leur course sur les montants adverses. Nul doute qu’en réglant un peu la mire, le score eût été bien plus élevé et la victoire plus sereine. Car la défense a quant à elle été particulièrement efficace avec notamment 14 arrêts d’Ivana Kapitanovic qui aura été comme souvent décisive et prouve une nouvelle fois qu’elle attend de pied ferme la concurrence. La dragonne du match : Dans un match où les approximations et le manque d’efficacité des attaquantes a failli s’avérer fatal pour les Messines, Jurswailly Luciano a su être décisive tout particulièrement lors des dix dernières minutes, en égalisant par deux fois et en donnant la victoire sur le buzzer au Metz Handball.De plus, là où une grande partie de l’équipe a peiné face au but, « Ailly » s’est fendue d’un 4/6 qui lui vaut d’être meilleure buteuse de son club à égalité avec Grâce Zaadi.C’est donc tout logiquement que nous lui adressons la distinction de dragonne du match. Les statistiques : Metz HandballGrâce Zaadi : 4/7 – Laura Flippes : 2/4 – Astride Ngouan : 2/4 – Méline Nocandy : 2/5 – Manon Houette : 1/4 – Orlane Kanor : 1/8 – Louise Burgaard : 3/4 – Marie-Hélène Sajka : 3/4 – Marion Maubon : 2/4 – Jurswailly Luciano : 4/6 – Olga Perederiy : 1/1 – Ivana Kapitanovic : 0/1 et 14 arrêts sur 38 tirs Nantes Atlantique HandballManon Loquay : 2/2 – Lea Lignieres : 3/4 – Emilie Bellec : 1/2 – Paule Baudouin : 0/3 – Blandine Dancette : 0/1 – Orlane Ahanda : 4/9 – Gordana Mitrovic : 6/13 – Beatriz Escribano : 1/2 – Lotte Grigel : 4/11 – Alexandrina Barbosa : 3/6 – Adrianna Placzek : 10 arrêts sur 25 tirs – Catherine Gabriel : 5 arrêts sur 14 tirs Rédaction : Gérald RusselloCrédit photo : Matthieu Henkinet