344 Matthieu Dossevi a marqué le peuple grenat durant son court passage en Moselle lors de la saison 2017-2018. On prend des nouvelles du joueur international Togolais qui revient avec plaisir sur son séjour à Metz. Interview. Matthieu, comment vas-tu ? Tu te remets d’une blessure ?Ça va bien, en effet j’ai été blessé pendant 1 mois, une blessure au genou, une entorse au niveau du ligament postérieur que j’ai soigné tranquillement. Je suis revenu depuis quelques semaines maintenant et j’espère retrouver le rythme le plus rapidement possible et enchainer les matchs pour aider l’équipe. Comment s’est passée ton intersaison ? Tu as rejoint assez tardivement le club de Denizlispor en Turquie, as-tu eu plusieurs demandes outre celle de ce club ? Metz par exemple ?Particulier, la pandémie a bousculé pas mal les choses, forcément on ne s’attendait pas à ça. C’était assez compliqué, les clubs ont eu pas mal de manque à gagner financièrement et leur choix étaient basés principalement sur l’aspect économique. Recruter un joueur de 32 ans avec un salaire plutôt conséquent était une grosse prise de risque pour les clubs vu la situation. Le marché s’est globalement orienté vers des joueurs plus jeunes plus attractifs sur le plan financier. Donc intersaison assez compliquée. J’ai eu pas mal de contacts avec des clubs, souvent en balance avec d’autres joueurs et les clubs préféraient les joueurs plus jeunes. Ça n’a pas été évident, on doute un peu. Après l’opportunité de Denizlispor est arrivée et je me suis dit pourquoi pas ne pas tenter l’aventure dans un championnat que je ne connaissais pas. Je ne regrette pas ce choix, c’est quelque chose de nouveau et c’est cool. Non, je n’ai pas eu de contacts avec Metz. Les échos que j’ai eu c’est que Metz avait ce qu’il fallait sur les côtés et n’avait pas de besoin de recruter à ce poste, donc pas d’intérêt pour moi. Quelles sont les ambitions de ton nouveau club ? Et les tiennes personnelles ?Denizlispor reste un petit club de Turquie. Le principal objectif est de se maintenir. On est dans une lutte avec 4/5 équipes pour se maintenir avec en plus cette saison, la descente pour 4 équipes, donc la marge ne sera pas grande (Denizlispor est actuellement 20ème sur 21avec 14 points NDLR). On a un bon groupe mais pour l’instant la dynamique ne prend pas forcément. On est dans la lutte et j’espère qu’on va se maintenir. Pour mes objectifs personnels, c’est d’abord d’enchainer le plus possible et d’éviter les blessures car forcément quand on prend un peu d’âge on est toujours sujet à de petites blessures. Donc j’espère les éviter, faire la meilleure saison possible et du coup faire des statistiques. Pour un joueur offensif, l’objectif est de pouvoir aider l’équipe du mieux possible en étant décisif. Je ne me fixe pas d’objectif comptable, juste prendre du plaisir et comme dit, être le plus décisif possible. Comment trouves-tu le championnat turc ? Comparé au championnat belge et français ?Le championnat turc est très ouvert, il n’y a pas vraiment d’aspect ou de rigueur tactique. La plupart du temps, le schéma de base est de bien défendre et ensuite, une fois que le score est ouvert ça devient vite de l’attaque-défense. Très souvent dans les dernières 20 minutes, on se retrouve avec des contres attaques de folie, des 4 contre 2, 4 contre 1. C’est aussi un championnat très technique ; pratiquement toutes les équipes repartent au sol depuis leur gardien, ça balance rarement de longs ballons et il y a ici vraiment de bons joueurs techniques. Matthieu Dossevi sous les couleurs grenats Que retiens-tu de ton expérience à Metz ? Si tu avais un fait positif et un fait négatif à retenir de ton passage en Moselle ?Une très bonne expérience malgré la descente qui reste évidemment le point négatif majeur. J’ai vraiment apprécié mon séjour à Metz. J’ai eu beaucoup de points positifs malgré tout que ce soit déjà sur le plan humain avec de sympathiques rencontres, que ça soit auprès des supporters ou au sein du club. Enormément de personnes gentilles avec qui j’ai passé de bons moments. Après sur le terrain, j’ai fait une bonne saison, voir une de mes meilleures saisons. Je garde vraiment un très bon souvenir de mon passage ici. D’ailleurs, as-tu gardé des contacts au sein du FC Metz et de tes anciens coéquipiers ?Oui, avec certains joueurs qui ne sont malheureusement plus au club comme Nolan Roux ou Renaud Cohade. Sinon j’ai gardé contact avec le préparateur physique de l’époque Hugo (Hugo Cabouret est actuellement entraîneur adjoint au côté de Nicolas Huysman à la Jeunesse d’Esch au Luxembourg, NDLR). Après on s’écrit de temps en temps avec d’autres joueurs comme Matthieu (Udol) ou Farid (Boulaya) via les réseaux sociaux. Florent Mollet aussi que je croisais sur les terrains. Peux-tu nous parler de ta complémentarité avec Nolan Roux ? Statistiquement c’était exceptionnel. Etiez-vous aussi complices en dehors du terrain ?C’est vrai que c’était une sacrée complémentarité. Après on avait un schéma tactique qui marchait bien et dans ce schéma, on est aussi obligé d’ajouter Emmanuel Rivière. Malheureusement il est un peu oublié dans cette histoire mais globalement c’était plus un trio qu’un duo. Sans lui, Nolan n’aurait pas reçu la majeure partie de mes centres ; Manu avait le sale rôle de couper au premier poteau, ce qui emmenait un ou deux défenseurs avec lui et Nolan se retrouvait libre au deuxième poteau. C’est un plan qui marchait bien. Personnellement, je suis quelqu’un qui aime déborder, être en 1 contre 1 et pouvoir faire la différence sur mon côté pour centrer et Nolan est un buteur qui sent bien les coups. Il était là pour pouvoir couper les trajectoires et c’est vrai que ça assez bien fonctionné. Avec Nolan, on était relativement complice en dehors du terrain aussi. C’est vraiment une belle personne. On était voisin de vestiaire et c’est quelqu’un avec qui j’aimais beaucoup échanger. Ce qui est bien, c’est que Nolan est un peu comme moi, il aime bien parler d’autre chose que du foot, là-dessus on était assez complémentaire, on avait d’autres centres d’intérêts commun en dehors du foot. Ça doit être très frustrant d’avoir ce genre d’accomplissement dans une équipe qui enchaine les mauvais résultats ?Oui, c’est clair qu’il y avait une grande frustration. On aurait aimé que notre apport sur le terrain rapporte plus de points. Malheureusement c’était toujours au détriment d’une défaite. C’est frustrant pour l’équipe et aussi pour nous parce qu’on ne peut pas vraiment exprimer notre joie personnelle, le collectif restant toujours prioritaire. Difficile d’être heureux quand l’équipe perd. Donc oui, assez frustrant. D’ailleurs Tu as vécu deux saisons très compliquées en 3 ans (même si à Metz tu as pu être performant) comment mentalement tu as su gérer ces moments ?C’est vrai que c’est assez compliqué après, j’ai envie de te dire que depuis que je suis professionnel, je suis un peu programmé pour ça. Que ça soit avec Le Mans ou avec Valencienne où j’ai toujours bataillé pour le maintien avec des issues un peu différentes à chaque saison. Mais globalement, je n’ai jamais la chance ou la malchance d’être, en tout cas, dans des équipes qui jouent la première partie de tableau. Avec les années, tu apprends à gérer un peu plus ce genre de saison. Que ce soit avec Metz ou Toulouse, on a toujours essayé de se battre à fond, jusqu’au bout mais malheureusement cela n’a pas suffi. Y a des saisons comme ça où la dynamique ne prend pas et où tu n’arrives pas à inverser la spirale négative. La famille a-t-elle un rôle essentiel pour les sportifs dans ce genre de situation ?Clairement la famille joue beaucoup dans ces moments. C’est ton havre de paix. Quand tu rentres des matchs ou des entrainements et que tu n’as pas le moral, être auprès de ses enfants, de sa femme, sa famille, c’est quelque chose de vraiment important et qui te remonte le moral et qui te permet d’enchainer et de repartir sur de bonnes bases semaines après semaines. Matthieu Dossevi balle au pied A la fin de ton aventure au FC Metz, il y a cet épisode de la levée de l’option d’achat alors que tu avais déjà fait tes « adieux », peux-tu nous expliquer pourquoi ce choix, si c’est un choix (Matthieu est arrivé à Metz sous la forme d’un prêt avec option d’achat du Standard de Liège NDLR) ?En effet il y avait une option d’achat à la fin de mon prêt et on s’était mis d’accord avec le FC Metz sur le fait que si le club descendait, Metz ne lèverait pas l’option d’achat. Cela me permettait de revenir au Standard de Liège et de jouer probablement l’Europa League (Le Standard était qualifié en Coupe d’Europe NDLR). C’était une promesse orale entre le club et moi. Mais après la saison que j’ai réalisée, le président Bernard Serin s’est dit qu’il allait quand même lever l’option d’achat et vendre Matthieu moi-même (rire). Après je ne lui en ai pas voulu, je lui ai juste dit que je n’étais pas quelqu’un de conflictuel, pas du genre à faire de problème, ne serait ce que par respect pour club et les supporters mais que si j’avais une opportunité pendant l’été, qu’il ne me bloque pas. Du coup, j’ai fait la pré-saison avec Metz, j’ai connu Frédéric Antonetti et Toulouse s’est manifesté. C’était pour moi une opportunité de rester en Ligue 1 et donc ça s’est fait naturellement. Tu as pu t’entretenir avec Frédéric Antonetti avant de partir à Toulouse, est-ce que tu t’attendais à un rebond aussi rapide du club ? As-tu hésité à rester une année supplémentaire sur les bords de la Lorraine ?Concernant Frédéric Antonetti, j’ai adoré. Je suis resté un mois et demi avec lui mais c’était vraiment cool. Que ce soit pour les entrainements, sa façon de manager, j’ai vraiment adoré. Autant au début, j’étais vraiment dans l’idée de tout faire pour rester en Ligue 1, autant au fur et à mesure que les semaines passées je me projetais sincèrement dans l’idée que si je devais rester la saison avec lui en Ligue 2 je n’aurais aucun souci. J’ai vraiment adoré le personnage, je pense réellement que c’est un super entraineur. J’espère un jour pourquoi pas pouvoir revenir sous ses ordres, ça serait en tout cas un réel plaisir. Je suis content qu’il ait pu revenir à Metz et quand on voit les bons résultats je pense qu’ils sont tout à fait liés à lui. As-tu un souvenir en particulier, une anecdote à raconter pour les supporters messins ?Je n’ai pas vraiment d’anecdote mais plutôt un mot plus général. Si j’ai autant adoré ma saison à Metz c’est en partie grâce aux supporters qui m’ont vraiment bien accueilli. C’était chaleureux et naturel et ça n’arrive pas souvent. Quand on arrive et que l’on se sent tout de suite bien adopté, tout de suite adoré, c’est un réel plaisir et c’est ce qui te pousse à te donner à 100 % sur le terrain. Malgré les résultats qui n’étaient pas au rendez-vous, j’ai pu vivre ma saison du mieux possible grâce l’amour que les supporters m’ont envoyé au cours des semaines et des matchs. Un grand merci, je serai toujours reconnaissant de l’accueil qu’ils m’ont offert et j’espère un jour revenir à Metz, ça serait un réel plaisir. Crédit photo : DR (Fournies par le joueur)