314 Sa bonne humeur illumine les plateaux du groupe TF1 avec la quotidienne de Téléfoot et le journal des sports sur LCI. C’est avec beaucoup d’humour et de simplicité que Marine Marck a répondu à nos questions… – Bonjour Marine, on te connaît en tant que madame Téléfoot sur TF1 , madame journal du sport sur LCI, et quand on lit ton CV on a le tournis : Télématin sur France 2, Rue 89, l’Humanité, le Républicain Lorrain, Ici Londres, Radio Fajet et il en manque certainement. T’as commencé le journalisme en CE2 ou t’es beaucoup plus âgée qu’il n’y paraît ? J’ai 53 ans, je suis juste bien conservée grâce à un savant mélange d’air frais et de mirabelle ! Plus sérieusement, je suis à l’aube de mes 28 ans. Mon CV paraît plutôt fourni, c’est vrai, mais parmi les expériences que tu cites, il y a pas mal de stages effectués pendant mes études. J’ai su très tôt que je voulais travailler dans le journalisme, j’ai donc essayé d’investir toutes les rédactions qui voulaient bien m’accompagner dans l’apprentissage du métier ! Depuis mon diplôme il y a quatre ans, j’ai connu deux maisons, France Télévisions et surtout le Groupe TF1 dans lequel j’ai la chance et le plaisir de m’épanouir depuis bientôt trois ans. – Justement, comment devient-on journaliste sportif sur TF1 alors qu’on porte le FC Metz dans son cœur ? Tu as osé en parler à tes collègues et tes patrons rapidement ou tu as caché cette info ? Je suis arrivée à TF1 par le biais du rugby, notamment lors de la Coupe du Monde en 2015, le sujet n’a donc pas été abordé avant qu’il ne soit trop tard ! (rires). Ça fait parfois sourire quand les gens le découvrent, peut-être aussi parce qu’il y a beaucoup de Parisiens dans mon entourage. Après je ne m’en cache pas et on ne me demande pas de le faire. Le maillot du club orne la chaise de mon bureau. Le maillot de Ligue 2 d’ailleurs ! Pour conjurer le sort j’ai coutume de dire qu’il est collector et que ce sera le dernier maillot de Ligue 2 de l’histoire du club… – Ton amour pour le FC Metz, il a démarré comment ? Raconte-nous tes premiers émois pour les grenats. Mon premier souvenir c’est à Saint-Symphorien, fin mars 1998… vous le sentez venir ou pas ? J’ai assisté à la défaite 0-2 contre Lens qui décrochera le titre de Champion de France à la barbe des Messins à la fin de la saison… J’étais toute petite, j’avais 8 ans, terrifiée et enchantée à la fois. C’était le premier match de ma vie, c’était le destin ! (rires) J’ai suivi les résultats du club de loin pendant un moment, et finalement c’est la distance qui nous a rapprochés. Mon retour de flamme a coïncidé avec mon installation à Paris. Peut-être un besoin de conserver et de revendiquer une attache avec mes racines mosellanes qui me tiennent vraiment à cœur. – J’imagine que ça doit parfois être difficile de garder une certaine neutralité quand les résultats ne suivent pas, et sans doute encore plus quand le FC Metz gagne. Comment tu gères tes émotions, si tu les gères bien sûr ? Je fais vraiment la part des choses entre le travail et le personnel. Ça peut paraître bateau ou un peu langue de bois, dit comme ça, mais c’est vrai. Autant je peux faire des bonds sur mon canapé et gueuler pendant les matches, autant à l’antenne, et notamment sur LCI, la « neutralité » reprend le dessus. Même si mes collègues me charrient parfois en direct, c’est de bonne guerre ! Sur la Quotidienne de Téléfoot, qui est plus légère dans le ton, je me permets plus de choses… Mais dans l’ensemble j’ai le sentiment de conserver un œil critique sur les performances du club, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. – Cette saison est particulièrement difficile pour les grenats, honnêtement tu y crois encore ? Es-tu une adepte de la « Grenatada », ou tu trouves comme moi que ce mot est aussi utopique que moche à prononcer ? La Grenatada ça me fait rire, c’est un terme que j’utilise assez souvent d’ailleurs… pour chambrer gentiment mes amis supporters parisiens à qui cela rappelle de mauvais souvenirs ! Je suis partagée sur cette saison. Il y a clairement un regain de confiance, d’envie, un fond de jeu qui s’est étoffé depuis quelques mois… J’y crois parce que c’est plus beau d’y croire, et parce que tout le monde avait enterré les Grenats assez tôt dans la saison alors qu’il nous reste finalement de quoi vibrer un peu… Mais quand je vois des matches se terminer comme celui de Guingamp, je ne peux m’empêcher de penser que ces points-là risquent de cruellement manquer en fin de saison. Et puis clairement les statistiques sont contre nous, même si le passé récent a pu nous prouver que parfois les chiffres aussi ont tort. – Et concernant cette sensation qu’ont les supporters messins, que le club est la risée de beaucoup de médias en France, tu répondrais quoi, toi qui est de l’autre côté de l’écran ? Par exemple le bashing anti Roux depuis quelques mois, ou « l’affaire » des faux logos de l’Equipe, du Phocéen et du Monde : parano, complot ? Je ne crois pas à un complot « anti FC Metz » de la part des médias. Ce n’est pas une volonté de prêcher pour ma paroisse ou du corporatisme mal placé, c’est simplement qu’en tant que journalistes, on a autre chose à faire que de créer des polémiques comme celle du faux logo ou de prendre un club en particulier en grippe… C’est de la maladresse ou un manque de rigueur dans certains cas, au choix, mais je n’y vois pas de malveillance. Le fait est que Metz ne s’est pas aidé en début de saison, a été lanterne rouge très vite, a eu des résultats un peu cata, et ce n’est pas du bashing que de le dire, même si ça peut être blessant à entendre quand on est supporter pur et dur. – Tu reviens souvent en Lorraine ? Et surtout, tu arrives encore à fréquenter Saint Symphorien, ou t’es obligée de supplier pour couvrir un match de temps en temps ? Malheureusement le travail m’empêche de rentrer aussi souvent que je le voudrais ! D’autant que je travaille tous les WE en matinale, ce qui a tendance à coïncider avec les jours de matches… Ma dernière à Saint-Symphorien c’était il y a un peu plus d’un an en tant que journaliste, je réalisais un reportage pour TF1 sur la remontée du club en Ligue 1… Un reportage qui n’a jamais été diffusé d’ailleurs… mais promis ça n’a rien à voir avec un quelconque complot ! (rires) – C’est la plus belle ville du monde, on est tous d’accord là dessus, mais qu’aimes-tu le plus à Metz ? Question compliquée… J’aime tout ! Ces dernières années j’ai pris plaisir à flâner au Centre Pompidou par exemple, et j’adore faire un tour au marché de Noël quand je le peux. Je rencontre d’ailleurs de plus en plus de gens qui découvrent ou redécouvrent Metz et qui sont enchantés. Mais plus encore que Metz, je suis attachée à la Moselle. Sa beauté, son histoire, son accent ! Je viens d’un tout petit village (Grosbliederstroff). Dans mon ancienne chambre chez mes parents, j’ai la vue sur les champs et la forêt. C’est simple, vert et vrai, c’est ça que j’aime. – A part Amido Baldé, et Philippe Wollscheid, quels sont pour toi les joueurs qui t’ont le plus marquée au FC Metz, et que tu rêves de revoir sous le maillot grenat ? Je ne vais pas être originale je le crains ! Dans les anciens j’ai forcément de l’affection pour Pires, surtout pour moi qui fait partie de la génération biberonnée à 98. Et dans les plus récents, énorme coup de cœur la saison dernière pour Cheick « Sans Limite » Diabaté. Son apport pour l’équipe, son investissement, le rôle déterminant qu’il a eu dans le maintien… Tout ça avec humilité, bonhomie et gentillesse. Ça a été une réelle déception de le voir repartir, surtout quand on sait qu’il a été libre à un moment et qu’il n’aurait peut-être pas été opposé à un retour dans notre chère région… – Pour finir, et te remercier pour cette interview, je vais te laisser conclure, t’as le droit de dire ce que tu veux, de passer le message que tu veux, à toi : Merci à toi pour cette interview, que j’ai pris grand plaisir à réaliser ! Bon courage pour la suite, on croise les doigts pour la « Grenatada ». Et 57 représente, évidemment 😉 Propos recueillis par Fox Mulder.