340 Le Capitaine des Canonniers a choisi de raccrocher les baskets. Après de nombreuses saisons au sein de l’équipe serties d’un engagement sans faille, il officiera désormais en tant que general manager. Dans cette interview, il évoque cette transition, ses nouvelles responsabilités et l’avenir du club sans pour autant oublier de jeter un regard dans le rétroviseur pour saluer les belles années sportives. Let’s Go Metz : Mamedy, notre dernière interview date de la semaine précédant le fameux derby face à Joeuf aux Arènes. On y avait parlé de l’ambition après une grosse blessure de montrer que le numéro 10 avait encore du savoir faire. Où on sommes nous aujourd’hui ?Mamedy Diawara : Depuis, eh bien, il y a déjà eu une belle victoire contre Joeuf et une belle fête. Il y a vraiment eu une belle communion entre nous, joueurs et tout le public c’était vraiment magique. Suite à cela, on a enchaîné avec une belle dynamique. Au retour des vacances de Noël, ça a été un peu plus difficile mais avant le Covid on avait repris du poil de la bête avec deux victoires d’affilées, mais malheureusement la maladie est venue stopper cette dynamique. LGM : Concrètement, cette dynamique va malgré tout se poursuivre puisque le club veut continuer de grandir et de performer.M.D : Bien sûr, le club va continuer à grandir, on le voit avec tout ce qui se met en place notamment à Frescaty avec la rénovation du gymnase, avec la restructuration du club. C’est super et on ne se cache pas qu’à moyen terme on veut voir les Canonniers en Nationale 1. LGM : A titre personnel ça ne sera plus sur le terrain en tant que capitaine, mais sur le côté dans un nouveau rôle. On peut en parler ?M.D : Oui, j’avais dans un coin de ma tête l’idée d’arrêter en fin de saison. L’actualité m’a fait stopper un peu plus rapidement que prévu mais effectivement je mets fin à 20 ans de carrière, ce qui est toujours délicat mais j’ai la chance de pouvoir rester autour du terrain puisque les dirigeants m’ont proposé un nouveau rôle, celui de « general manager » du club. Je les remercie d’ailleurs pour leur confiance. LGM : Il y a eu un déclic, un moment particulier qui a acté la décision de ne plus jouer, de ranger les baskets définitivement ?M.D : Je me le disais, mais ce moment n’arrivait jamais. Pour tout dire, suite à ma blessure la saison dernière j’avais beaucoup réfléchi mais j’avais vraiment à cœur de revenir et je me suis dit qu’après cette saison ce serait la fin. LGM : J’imagine que cette fin officielle aurait été préférable avec une dernière victoire sur le terrain, avec les coéquipiers et les supporters, concrètement cela a été plus discret. Il n’y a pas de regret de ce côté ?M.D : Dans mon imaginaire, j’aurais voulu terminer d’une autre manière, c’est sûr. Mais c’est peut être mieux ainsi, je n’ai pas joué comme si c’était mon dernier match, mais comme un match normal, ce qui est peut être plus facile pour moi et mes proches. LGM : Au delà du terrain, il y aura à présent un nouvel investissement au sein de l’équipe. Quelles seront ces responsabilités exactement ?M.D : L’idée dans un premier temps c’est d’accompagner Stéphane (Frentzel, ndlr) dans tout ce qui est recrutement, regarder les vidéos, être en contact avec les agents et parfois les joueurs, m’occuper de tout ce qui est staff médical pour permettre de travailler dans de bonnes conditions…Mais il n’y a pas que ça, il y a aussi mon rôle au niveau du projet du club, qu’on va présenter aux dirigeants prochainement. Cela ne concerne pas juste les Canonniers mais l’ensemble du Metz Basket Club. Il y a pas mal de travail qui m’attend mais je prends ça avec beaucoup de plaisir et je compte mettre mon expérience au service du club. LGM : On évoquait le recrutement, la dynamique autour des Canonniers semble toujours aussi ambitieuse, où est-ce que cela en est ?M.D : Aujourd’hui, le recrutement avance de manière significative, on a recruté Idris (Macouangou, ndlr) un joueur polyvalent pour les postes 3 et 4, il va nous apporter son côté athlétique et son côté guerrier qui le caractérisent. On a recruté Alexandre Karolak sur le poste 2, il est originaire de Metz et il vient de Nationale 1. Cela montre notre ambition d’attirer ce genre de joueurs. Pour le moment, il nous reste un poste 4 à recruter, on travaille sur plusieurs profils et on espère pouvoir faire une belle annonce très bientôt. LGM : Pour en revenir au jeune retraité des terrains, qu’en est-il du coaching ? Il y aura toujours un « coach Mam’ » du côté du collège Arsenal et des Pink Ladies ?M.D : Toujours, toujours ! Pour moi c’est important de garder un pied sur le terrain donc je continuerai à coacher les Pink Ladies et j’entrainerai toujours la classe sportive et les 6èmes / 5èmes du Collège Arsenal, et je continuerai d’intervenir au pôle espoir. C’est important pour moi de transmettre tout ce que j’ai appris pendant ma carrière et de les accompagner dans leurs choix sportifs et leurs choix de vie. C’est toujours quelque chose d’important parce qu’on l’a fait pour moi et je veux rendre la pareille. LGM : Pour revenir sur le parcours sportif, est ce qu’il y a des souvenirs en particulier qui reviennent au moment d’arrêter ? Des liens avec des coéquipiers ? Des victoires ?M.D : Il y en a tellement ! C’est difficile de tout énumérer mais c’est vrai qu’ici j’ai joué 9 saisons mais il y a vraiment une équipe, celle de la saison 2015/2016 qui ressort. Je ne me suis jamais aussi bien senti avec une équipe, je pense que plus que des coéquipiers, on était des frères. Et aujourd’hui, des années après, on est toujours en contact, on s’échange des nouvelles quasi quotidiennement. Cette année là on aurait pu monter, à la trêve de Noël on était deuxièmes mais on a eu quelques soucis financiers qui ont fait que ça n’a pas suivi. Mais si je dois garder une image en tête, c’était cette équipe. Pour moi le basket c’est vraiment ça, des notions de partage de fraternité, de solidarité. J’arrête ma carrière sans aucun titre, mais au delà des récompenses je me nourris de ça, du partage. Être toujours en contact après ces années, je pense que c’est ma plus belle victoire.Si je dois évoquer autre chose, c’est toutes les personnes que j’ai pu connaitre de près ou de loin grâce au basket, quelle richesse. Je n’ai même pas de regrets, quand il y a eu des moments difficiles j’ai pris ça avec philosophie, même si aujourd’hui c’est dur de tourner la page, il y a un temps pour tout et je reste dans ce milieu que j’aime, c’est le plus important.Aussi, je veux vraiment avoir une pensée pour Jean-Luc Chevret et pour Hubert Biesemeier qui étaient nos assistants coachs, je pense beaucoup à eux et à leur famille. Je ne les oublierai jamais, on ne les oubliera jamais. LGM : Il n’y a pas vraiment de dernière question à poser pour conclure une telle interview de fin de carrière mais il semble plutôt opportun de laisser une carte blanche. Mamedy, un dernier mot ?M.D : Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont accompagné et soutenu pendant toutes ces années. Ça a été une aventure humaine extraordinaire et j’espère avoir donné du plaisir sur et en dehors du terrain. Je ne vais pas très loin et j’aurai toujours plaisir à retrouver ces gens.Enfin, on m’appelle le Cobra donc pour faire un dernier jeu de mot, un hommage à Kobe Bryant : Cobra out ! Crédit photo : Matthieu Henkinet