1,K Gyor a retrouvé son envie et son adresse d’antan pour remporter la sixième Ligue des Champions de son histoire. Face à une équipe de Bietigheim bien impuissante, les Hongroises reprennent leur couronne restée en Norvège pendant trois ans (30-24). Cette finale a trompé tous les pronostics. Si la présence de Gyor est assez commune (dixième finale dont sept en dix éditions de Final 4), celle de Bietigheim n’était pas prévue au programme. Mais le club allemand était la belle surprise de cette édition 2023/2024. De la sixième place en phase préliminaire à une finale de Ligue des Champions, peu d’équipes peuvent se targuer d’un tel parcours. Pour Gyor, tout semblait écrit : Stine Oftedal ne pouvait pas partir sans dernier trophée européen. Les deux entraîneurs repartaient avec leur sept de départ habituel avec une petite exception du côté de Gyor puisque Silje Solberg-Oesthassel prenait la place de Sandra Toft entre les poteaux hongrois. Gyor tranchant et percutant Le premier but de la partie était très nordique puisque Kari Brattset Dale ouvrait le score sur une belle inspiration de sa compatriote Stine Oftedal. Cette première action était ensuite accompagnée d’une défense agressive mais propre. Muselées, les Allemandes tournaient autour avec un ballon qui semblait bien lourd entre leurs doigts. Les coéquipières d’Estelle Nze Minko récupéraient des ballons précieux mais encore fallait-il passer Gabriela Moreschi qui avait tant fait mal aux Messines la veille. Cette dernière permettait à son équipe de rester dans le coup mais Bietigheim était permissif face à la vitesse dans le jeu placé de Gyor. Aussi, le nouveau sextuple champion d’Europe exploitait à merveille le jeu sur transition. Au quart d’heure de jeu, les joueuses de Per Johansson se gonflaient déjà un petit matelas de cinq buts (9-4,15’). Les minutes défilaient et la note pouvait être plus salée tant les championnes d’Allemagne se heurtaient à une Silje Solberg-Oesthassel des grands soirs. L’équipe hongroise avait ainsi l’ascendant tandis que bon nombre d’individualités allemandes dont Xenia Smits ou Veronika Mala voire même Gabriela Moreschi étaient dans une grande difficulté inhabituelle. À la pause, Gyor maintenait toujours cette avance de cinq longueurs en ayant déjà inscrit 17 buts en trente minutes à peine (17-12, 30’). Solberg sur un petit nuage De nouveaux arrêts de Solberg permettaient à son collectif de creuser un peu plus l’écart (21-14, 37’). La gardienne norvégienne ne cessait d’être présente sur la majorité des ballons. L’Internationale avait une telle emprise sur les ailières que Jakob Vestergaard était contraint de faire des rotations. Mais rien n’y faisait, Solberg avait l’ascendant psychologique sur ses adversaires. Toutefois, les doubles exclusions temporaires dans les rangs hongrois déclenchaient un sursaut d’orgueil du côté de Bietigheim. L’équipe profitait des difficultés offensives de Gyor pour enchaîner et revenir à quatre buts de retard. Sans que cela ne déstabilise les championnes d’Europe qui repartaient de l’avant sous l’impulsion de leur ailière gauche Nadine Szollosi-Schatzl (25-18, 50’). Le money-time de cette rencontre était le reflet de leur week-end. La sérénité était palpable sur le terrain pour gérer le retour des Allemandes qui tentaient crânement leur chance à la première supériorité numérique. Mais ce dimanche, il en fallait beaucoup plus pour faire douter une équipe aux multiples finales. D’autant plus lorsque Silje Solberg-Oesthassel poursuivait son travail de sape pour anéantir tout espoir de remontée en fin de match. Malgré deux derniers buts de Veronika Malá et de Sofia Hvenfelt à trois minutes du terme, Gyor pouvait célébrer ce nouveau titre de Ligue des Champions qui lui échappait depuis 2019. Alors que tout le monde pensait Gyor en perte de vitesse, ce titre est une nouvelle preuve qu’une bête blessée n’est jamais très loin pour retrouver sa place. Avec ce titre, les anciennes messines Ana Gros et Bruna de Paula remportent leur première Ligue des Champions. Yvette Broch, elle, empoche son troisième sacre européen. Crédit photo : Marco Wolf/dpa