L’équipe de France féminine de handball se contente du bronze mondial

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L’équipe de France féminine de handball se contente du bronze mondial

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L’équipe de France de Handball s’est offert une médaille de bronze mondiale au bout du suspense face aux Pays-Bas ce dimanche.

Elles ne sont jamais simples ces petites finales. Au delà des discours d’apparence et des publications sur les réseaux sociaux, configurer les cerveaux pour rebondir après une immense désillusion comme celle subie aux mains de l‘Allemagne vendredi relève du tour de force. D’autant plus quand il faut défier une équipe comme celle des Pays Bas, sûre de ses forces après avoir déjà fait flancher les Bleues au tour principal de la compétition et disputant cette dernière rencontre à domicile face à un public orange enjoué.

Il ne fallait que quelques minutes après le début de la rencontre pour constater que Sebastien Gardillou n’était pas prêt à renoncer à ses principes de jeu, entre changements attaque/défense à outrance et jeu à deux pivots. Les Bleues cédaient rapidement du terrain, comptant jusqu’à trois buts de retard et se retrouvaient dans l’inconfortable rôle du chasseur. Malgré tout, au milieu des échanges durcis et hachés par les suspensions pour deux minutes, les Tricolores revenaient au score et parvenaient à faire jeu égal. Les deux équipes s’en remettaient plus que de raison à des exploits individuels, résultant en une période sans but de part et d’autre, mais c’est finalement avec une avance d’un but que les coéquipières de Tamara Horacek retrouvaient le vestiaire (12-11).

Un suspens tenace

Le début de deuxième période ressemblait à la fin de la première : un vrai duel ponctué par des coups de chaud individuels.. Aucune des deux équipes ne parvenait à prendre le large mais alors que les Pays Bas reprenaient le +1 en profitant des approximations offensives bleues, Sébastien Gardillou recourait à un temps mort (16-17, 40ème). Un temps mort dont on retiendra les regards perdus des joueuses : celui de Tamara Horacek tout d’abord, puis celui de Fatou Karamoko envoyée au front en tant qu’arrière droite.

Au retour sur le terrain, Nina Dury obtenait l’égalisation mais sur l’action placée suivante, toute l’approximation tactique prenait son sens. Léna Grandveau et Clarisse Mairot se trouvaient mal, Oriane Ondono sortait dans le mauvais timing, Fatou Karamoko ne trouvait pas sa place… et le ballon promis à Sarah Bouktit finissait par être perdu dans des mais oranges, offrant un nouvel éclat au score pour les locales (17-20, 42ème).

Hatadou Sako et Sarah Bouktit décisives

Le retour d’Hatadou Sako sur le terrain s’avérait précieux pour tenir l’équipe de France à flot. Tout comme la clémence arbitrale après un tir de Suzanne Wajoka au bout de deux appuis en zone. Pourtant, l’avantage de la dynamique et du score restait en faveur des Pays-Bas alors que le « money time » voyait l’action se tendre un peu plus encore (22-24, 52ème). Dans le chaos des derniers instants les Bleues s’offraient une dernière opportunité de prendre l’avantage, que Tamara Horacek concrétisait héroïquement, ne laissant que 16 secondes aux locales pour décrocher un match nul au terme du temps réglementaire. Une formalité (ou presque) pour Dione Housheer (26-26, 60ème).

En prolongation, c’est Sarah Bouktit qui donnait, avec un peu de réussite, le ton offensivement avec deux buts consécutifs après des services de qualité (28-26, 64ème). Léna Grandveau prenait le relai pour conclure la première période (29-27, 65ème). La dynamique se poursuivait en faveur des joueuses de Metz Handball avec une réalisation de Suzanne Wajoka puis un jet de sept mètres de Sarah Bouktit tandis que les Bleues s’accrochaient à leur désir de médaille. Un désir savamment préservé jusqu’au coup de sifflet final (33-31).

Un groupe récompensé mais du travail en perspective

Avec ce résultat, l’équipe de France fait mieux qu’à l’Euro 2024 en décrochant une médaille après la déception de l’élimination. Il s’agit de la première gratification de « l’ère Gardillou ». Si cette équipe de France a su faire rêver son public en s’appuyant sur la jeunesse et la solidité de « nouvelles » cadres en l’absence de très nombreuses artisanes des succès passés, elle semble pour l’heure loin du niveau affiché lors des succès lors des JO de 2020 et du mondial 2023. En vue des prochaines compétitions il faudra notamment trouver des solutions à l’arrière droit, engager un travail sur le poste de demi-centre et renouer avec le jeu sur grand espace qui a tant fait défaut en phase finale.

Toutefois, si l’exigence a toujours rimé avec équipe de France, il convient pour l’heure de saluer une nouvelle médaille mondiale qui n’a rien d’anodin et qui devrait ouvrir l’appétit à certaines joueuses qui disputaient leur première compétition sous le maillot national.

Crédit photo : IHF (archive)