347 La chronique qui va suivre a été à l’origine diffusée dans le cadre d’un podcast dédié aux meilleurs souvenirs sportifs des membres de Let’s Go Metz. Il est toujours disponible sur notre chaîne Youtube. Pour ce podcast, j’ai choisi de revenir sur un événement assez récent, puisque il s’est déroulé le 09 Novembre 2019 et concerne le basketball messin. L’équipe est en Nationale 2, ce sport est encore assez peu populaire à Metz et pourtant cet événement a tout pour être la fondation d’un beau destin pour les Canonniers. Le derby face à Joeuf est naturellement le match qui suscite le plus d’attention chaque année, une rivalité bien ancrée dans les esprits des joueurs comme du public mais qui a soulevé une attention toute particulière cette saison, pour plusieurs raisons que je vais évoquer. Tout d’abord, il s’agit du premier derby à se jouer à Metz depuis la séparation de l’union qui liait l’équipe à Sainte Marie aux Chênes. Mais cela aurait pu revêtir un intérêt tout relatif si le hasard du calendrier n’avait pas placé ce match aller à une date impossible.Le palais des sport déjà réservé, l’inversion des matchs aller et retour refusée, un changement de date qui n’a jamais trouvé d’accord… Les bruits de couloirs évoquaient alors un possible retour d’un jour à Sainte Marie pour cette rencontre particulière. Le tout faisant bien sûr monter la tension progressivement sur les dirigeants, les joueurs et les aficionados du basketball messin.Et puis la confirmation est tombée en Octobre. Les Canonniers joueraient bel et bien leur derby à domicile et qui plus est dans la plus grande salle sportive de la ville : Les Arènes. Certains se sont vite signalés par leur défiance vis-à-vis de ce projet. Une salle démesurée, pas adaptée au basket… mais c’était sous-estimer le potentiel de ce sport dans notre ville. A Metz la pratique du basket dépasse largement ce que l’on peut estimer lors d’une simple rencontre à domicile de Nationale 2 pour les Canonniers ou de Nationale 3 pour le Metz BC.Le basket vit en premier lieu sur tous les terrains extérieurs de la ville. Dans les remparts, derrière la piscine Lothaire, à côté de la patinoire, près du restaurant Portofino à Longeville, le long du canal à Montigny… Autant de lieux qui respirent et qui vivent le basket lors de chaque jour ensoleillé ou non, de Mars à Novembre en 1 contre 1 en 3×3, en 5 contre 5… Et la perspective pour tous les amoureux de la balle orange de voir ce sport enfin pratiqué dans l’enceinte la plus prisée de la ville n’a pas manqué de souffler dans le dos de l’organisation.De leur côté les Canonniers se sont dotés d’un effort de communication qu’on ne leur connaissait pas jusqu’alors. Des affiches se sont mises à fleurir sur les devantures de toutes les boutiques, sur les écrans publicitaires de la ville, l’événement sur les réseaux sociaux s’est vu être partagé des centaines de fois… Mamedy Diawara, capitaine de l’équipe des Canonniers nous confiait d’ailleurs à quelques jours de la rencontre l’importance de l’événement pour lui : Mais tout cela aurait pu n’être qu’un pétard mouillé si le jour J n’avait pas été au niveau. Hors des sentiers battus, le moindre faux pas peut rapidement se transformer en problème majeur. Mais fort heureusement tout s’est passé comme prévu.Du job dating le matin au tournoi 3×3, auquel j’ai eu le bonheur de participer, il n’y a eu aucun accroc. Le seul écart de la journée ? Un retard du coup d’envoi du match lié au délai à l’entrée des Arènes en raison d’un nombre très élevé de spectateurs. Car des spectateurs il y en a eu, plus qu’espéré d’ailleurs : 3000 en tout, dont 500 dans le camp des visiteurs. De quoi assurer un spectacle sur et hors du terrain dès l’entrée des équipes. Chants, tifo, fanfare, pompom girls, encouragements et ce sentiment partagé d’assister à un événement exceptionnel.Pour en avoir parlé avec des joueurs après coup, ils l’ont partagé eux aussi ce sentiment. Et c’est peut être ce qui restera au-delà de la rencontre en elle-même, de la domination messine après des années de défaite face au voisin, des 32 points de Matthew Lee, des étoiles dans les yeux des enfants en tribune, des scènes de liesse et de l’envahissement de terrain final… De mon simple niveau de basketteur du dimanche, photographe, rédacteur… J’ai le sentiment d’avoir assisté au dépôt de la première pierre de la réelle construction du basketball messin qui après beaucoup d’efforts pour poser ses fondations, prend enfin la dimension qu’il mérite, face au public qu’il mérite.Alors, je ne suis pas fou, il faudra certainement encore du temps avant que cette soirée du 9 Novembre 2019 devienne un événement standard. Il y a du chemin à faire pour que le sportif, le financier et le public rattrapent le rêve d’un soir, mais s’il fallait un exemple de ce qu’est le goût du potentiel de la balle orange dans cette ville, c’est ce jour précis que nous l’avons senti. Pour retrouver cette chronique en audio ainsi que toutes les autres présentées dans notre podcast, rendez vous sur notre chaîne Youtube. Crédit photo : Matthieu Henkinet Relecture: Benjamin Feller