140 A trois jours de la reprise de la compétition, la question se pose légitimement. Le FC Metz est-il suffisamment armé en attaque ? Le bilan des matchs de préparation laisse entrevoir un début de réponse. Dix buts en cinq matchs pour une moyenne de deux buts par rencontre. Si le bilan est positif, il est bon de rappeler qu’il s’agit de matchs amicaux en plein mois de juillet. Certains vous diront que cela n’a que très peu de valeur. Et pour preuve, l’an passé les Messins avaient joué six rencontres et marqué onze buts. Cela n’avait pas empêché une saison fantomatique du FC Metz en attaque. Mais force est de constater qu’un vent de fraîcheur souffle sur l’effectif offensif grenat. Même Ibrahima Niane, jusqu’ici perdu dans les limbes depuis son retour de blessure, semble éprouver du plaisir devant les buts. S’il a pour le moment gardé toute sa maladresse, l’attaquant sénégalais semble avoir repris confiance et son rôle en appui, dos au but, commence à se voir. Il ne fait guère de doute qu’il débloquera très vite son compteur. Une animation offensive prometteuse Les beaux efforts de Nicolas De Préville ou les belles performances de Didier Lamkel Zé n’auront pas suffit à cacher la pauvreté offensive du FC Metz la saison dernière. Pire attaque de Ligue 1 avec 35 pions, à égalité avec Lorient, les attaquants messins s’étaient distingués par leur incapacité à se mettre en situation de but. On se souvient de cette statistique accablante qui plaçait le total de ballons touchés dans la surface par l’ensemble des joueurs grenats, inférieur à celui de Kylian Mbappé. La suite on la connaît. Pour autant, même s’il a brillé par son asthénie chronique, il serait malhonnête d’incriminer le seul Ibrahima Niane. C’est bien la tactique frileuse et obstinée de Frédéric Antonetti qui a réduit l’animation offensive grenat à peau de chagrin. Or, depuis le début de la préparation, on observe une certaine euphorie tactique. Alors que l’arrivée de László Bölöni et son football suranné et défensif, promettait au public messin de sombrer à nouveau dans la dépression, les matchs de préparation ont balayé bien des angoisses. La nouveauté ? Un bloc équipe solidaire qui attaque et défend ensemble. Un pressing haut, une agressivité contenue et beaucoup d’audace dans les trente derniers mètres. Tout ce qu’il a manqué finalement la saison dernière. Le système à quatre défenseurs et deux pointes d’attaque est prometteur. Des automatismes et de la générosité Les phases offensives grenat lors de la préparation estivale ont déjà fait émerger beaucoup d’automatismes. La complicité et la complémentarité des trois anciens offensifs du RFC Seraing, Ablie Jallow, Youssef Maziz et Georges Mikautadze est indéniable et sera précieuse cette saison. Le rôle de pivot d’Ibrahima Niane prend d’ailleurs tout son sens aux côtés du dernier cité. Lamine Gueye, quant à lui, continue sa progression et va faire trembler bien des défenseurs de Ligue 2. Derrière dans la hiérarchie on retrouvera Pape Ndiaga Yade et le jeune Amadou Dia Ndiaye, tous deux prêts à saisir leur chance à chaque entrée en jeu. De la jeunesse, de la fougue et une grosse marge de progression. Et l’on ne compte encore le retour en grâce probable d’Amine Bassi, qui a montré de belles choses lors de ses apparitions en préparation. Ni celui de Vagner Dias. Les possibilités sont donc nombreuses. L’armada offensive du FC Metz a de quoi faire des jaloux. Oui mais… Au delà du fait qu’il faudra encore attendre pour voir si les promesses sont tenues lors des matchs officiels, l’arrivée d’un attaquant chevronné reste une nécessité. La seule arrivée d’Ismaël Traoré en défense centrale lors du mercato avant le coup d’envoi des hostilités a de quoi questionner. Le FC Metz peut-il jouer la montée avec une attaque aussi jeune et inexpérimentée ? Sans doute pas. L’arrivée d’un buteur aguerri pour suppléer et canaliser la fougue des jeunes offensifs grenats s’impose désormais. On sait combien la Ligue 2 est une compétition longue et compliquée. Cette saison ne fera bien sûr pas exception. C’est pourquoi, même si les bases semblent être solides, le FC Metz n’est pas encore totalement paré pour l’attaque. Il reste encore quelques semaines aux dirigeants messins pour casser la tirelire et investir dans une valeur sûre du championnat. Crédit photos : Julien Buret/LGM