271 À deux jours d’un match décisif face au SC Bastia, Laszlo Bölöni s’est présenté face à la presse. L’occasion pour le technicien roumain d’aborder certains sujets, comme la pression avant un tel match, mais aussi sa gestion des joueurs, et notamment des jeunes… Laszlo Bölöni, après Sochaux vendredi, vous avez confié avoir peur… Je ne pense pas avoir peur. Car cela se produit presque chaque semaine. J’ai eu de la chance également, celle d’avoir eu un groupe entier qui a travaillé. En France ou à l’étranger, quand tu joues pour un objectif, cela passe avec la pression. Dans le football comme dans la vie, rien n’est acquis. Les derniers matchs sont souvent les plus difficiles. On a un désir tellement fort que cela va surtout se passer dans la tête. Essayez-vous de protéger votre groupe de cette pression ? J’essaie de protéger mes joueurs de l’extérieur, comme je l’ai toujours fait durant ma vie d’entraîneur. Notamment les jeunes, j’essaie de les laisser en dehors de tout cela. Parfois, il suffit d’une phrase qui les dérange, qu’ils vont lire, et ça va les bousculer sur le terrain. J’exagère la chose, mais je ne veux pas leur mettre de pression. On aura besoin d’adrénaline et on devra s’en servir pour être davantage concentrés. Laszlo Bölöni : « Ce que l’on a fait, en partant de si loin, vraiment chapeau… » Comment aborder cette dernière rencontre ? On va suivre, comme tout le monde je suppose, ce qui va se passer ailleurs. Mais le premier objectif est de jouer de manière à prendre les choses en main, c’est certainement ça le plus important. Il faut être capable de mériter cette récompense. Le foot a un côté irrationnel… Redoutez-vous le scénario du pire ? J’ai déjà dit quelques fois que j’essayais de garder les pieds sur terre en toutes circonstances. Vendredi, je vais encore essayer d’être comme ça. Sentez-vous l’engouement populaire autour de ce match ? Bien sûr, mais je ne m’en occupe pas. Je ne dis pas que je m’en fous, car notre objectif est de faire en sorte que tout le monde soit content. Mikautadze meilleur joueur de Ligue 2, c’est mérité ? Je crois que oui. Il est revenu en France après des exodes plus ou moins bien réussis. J’ai découvert un joueur que je ne savais pas exactement où placer sur le terrain, mais on a bien fait de le garder. Et après avoir trouvé son bon positionnement, ça a porté ses fruits. Par rapport au match de vendredi, voyez-vous comme une récompense le fait d’avoir votre destin entre vos mains ? C’est un joker qu’on a réussi à obtenir après une série de matchs extraordinaires. On voulait gagner les matchs les uns après les autres. Ce que l’on a fait, en partant de si loin, vraiment chapeau. Cela nous a amené dans une situation favorable, mais pas si nette pour se donner le droit de souffler. Laszlo Bölöni, qu’est-ce qu’un coach dit à ses joueurs avant un tel match ? Ça, évidemment, je ne vais pas vous le dire (rires), même si je peux vous donner quelques idées. L’idée principale, c’est de se dire que l’on est sans doute arrivés ici car on a su trouver des qualités chez chacun qu’on a pu valoriser, à force de travail. Il faut se mettre dans un état psychologique qui nous permettrait d’être supérieur. Tout en se disant que ce que fait Bastia, c’est pas mal non plus. Donc là aussi, il y a des choses à voir, parce qu’à l’arrivée, c’est un match contre une bonne équipe qui nous attend. Ensuite, à nous de trouver les qualités pour l’emporter. L’importance de s’intéresser aux jeunes Depuis votre arrivée à Metz, avez-vous changé quelque chose dans votre rapport aux joueurs ? Sincèrement, je ne crois pas. Le changement, ça a surtout été de faire bouger le collectif et de découvrir les qualités de chaque joueur. Ensuite, en fonction de cela, bien sûr que j’ai changé, mais plutôt dans ma manière de transmettre les messages. Pensiez-vous que vous iriez chercher à l’étage inférieur autant de jeunes pour essayer de les propulser dans l’effectif professionnel ? Quand j’ai découvert l’effectif à Nancy, j’ai dû puiser dans l’effectif des jeunes, car le club était interdit de recrutement. Ensuite, dans l’équipe nationale de Roumanie, puis au Sporting, j’ai utilisé un noyau de jeunes que j’avais vu. Cela a fait naître chez moi le réflexe de regarder autour de moi, notamment lorsque j’ai vu d’où ils venaient. Ici, quand j’ai analysé la chose, je me suis rendu compte que peu de jeunes étaient issus du centre de formation. Je me suis demandé pourquoi. Puis, en collaboration avec le directeur du centre de formation, on a mis en place un petit groupe élite composé de 12 jeunes. On a ensuite intégré ce groupe aux entrainements et à de petites rencontres, pour essayer de les valoriser. Hier, j’ai convoqué ces jeunes, de Douane à Atta en passant par Sabaly, Raillot… Et je leur ai dit que leur parcours était bel et bien réel, car ils n’avaient jamais vécu cela. Mais à part Danley Jean-Jacques et Cheikh Sabaly qui ont plus joué, il y a encore du travail à faire. Je les ai félicités, mais je leur ai dit qu’il va falloir qu’ils soient capables de franchir de nouvelles étapes à l’avenir. Crédit photo : Julien Buret et Valentin Lachaux / Let’s Go Metz