Kevin Lejeune : « Je ne suis pas inquiet pour le maintien de l’équipe en Ligue 1 »

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De retour au FC Metz depuis le début de saison avec la casquette de Team Manager, l’ancien capitaine des grenats s’est confié au micro de Let’s Go Metz. Il évoque son retour à Metz, son nouveau rôle et sa nouvelle vie sur les rives de Moselle.

Vous avez rejoint le FC Metz à l’intersaison et on a lu beaucoup de choses sur votre nouveau rôle, mais le mieux c’est encore de l’entendre de l’intéressé, alors Kévin en quoi consiste votre quotidien de team manager ? Cela consiste à accompagner l’équipe professionnelle, les joueurs, le staff technique, le staff médical, de coordonner tous les services afférents à l’équipe pro, du service commercial à la communication. Par exemple, si un joueur cherche un appartement, je l’accompagne dans ses démarches et l’aide à trouver la meilleure solution. On a également avec notre sponsor Kappa des ajustements à faires, des commandes, c’est aussi ce genre de choses dont je m’occupe, ou également l’organisation des déplacements, des réceptions, ce genre de « petites choses » !

Mais c’est quelque chose de nouveau, cela veut dire qu’avant, lorsque vous étiez joueur il n’y avait personne pour faire cela ? C’était différent, il y avait moins d’intermédiaires, on laissait plus facilement les joueurs livrés à eux -mêmes ce qui a du bon et du moins bon. Maintenant on essaie vraiment de les mettre dans les meilleures conditions, de les soulager de certains détails pour qu’il n’y ait que le match et les entraînements qui comptent.

Lors de votre retour au FC Metz, avez-vous trouvé que le club avait beaucoup changé depuis votre départ ? « Changé » … J’ai même envie de dire « métamorphosé » ! Déjà le centre d’entraînement tout neuf, c’est un outil non négligeable, le stade avec la tribune sud quasiment terminée, un budget conséquent qui a beaucoup augmenté, beaucoup de nouvelles personnes au club autour d’autres que je connaissais déjà. J’ai retrouvé le même esprit mais dans un club qui a beaucoup progressé. Les têtes pensantes sont toujours là, celles que j’ai connues pendant 5 ans, il y a toujours cet esprit familial et il doit rester car c’est une part fondamental du FC Metz.

Evidemment la nouvelle a conquis le cœur du public messin, Kevin Lejeune c’est 152 matchs avec le FC Metz, si vous deviez garder qu’un seul souvenir, lequel serait-ce ? On me pose souvent cette question… Elle est compliquée parce qu’il y a beaucoup, beaucoup, de souvenirs, et surtout des bons… Mais je dirais la montée en ligue 1 quand on est allé gagner à Auxerre (26.04.2014), il y avait eu beaucoup de signaux positifs et significatifs, des signes du destin.

Il y a 5 ans, vous marquiez un but d’anthologie contre Evian à Saint Symphorien, racontez-nous ce but. Difficile de l’oublier celui-là ! C’était fin août, on était sur une bonne lancée en ce début de saison, et il faisait une chaleur à crever, c’était un match à 15h ! On menait 1-0 à la mi-temps et on s’était fait égaliser un peu plus tard. Et dans les dernières secondes du match, dans les arrêts de jeu, dernière action, Romain Metanire centre, le ballon est repoussé je le récupère de la poitrine et je fais une reprise de volée dans le petit filet opposé… c’était une émotion particulière, le stade était bien rempli, tout était réuni pour faire un super souvenir !

Le but d’anthologie de Kevin Lejeune, sous la chaleur et l’ambiance de Saint Symhorien

Quel coach grenat vous a le plus marqué durant votre passage à Metz ? Je pense que c’est Albert (Cartier), déjà c’est celui que j’ai eu le plus longtemps, 3 ans, c’est une figure du club, j’ai gardé de très bons contacts avec lui !

Quel joueur vous a le plus impressionné quand vous étiez à Metz ? Ça c’est pas facile comme question (rires) … Ismaïla Sarr, il a quand même été impressionnant, il est arrivé du Sénégal il avait 18 ans, il était tout jeune et un peu perdu, mais il a tout de suite montré des qualités de vitesse et d’enchaînements hors norme. On se doutait qu’il allait vite « monter plus haut » !

Vous avez signé fin juillet chez les Portugais de Thionville, je suppose que c’était une manière pour vous de continuer à taper dans un ballon de football à l’instar de ce que font les vétérans du FC Metz ? Oui tout à fait, même si au début je m’étais dit que je ne signerai pas dans un club, et pis un ami à moi, Julien Quercia est venu et m’a proposé de signer, et finalement j’ai dit oui, j’ai pris une licence et j’ai commencé les entraînements, les matchs. Le confinement est arrivé et a un peu tout stoppé, mais c’est vrai qu’on y prend vite goût !

On dit souvent que sans le foot amateur le foot professionnel ne serait rien, partagez-vous cette vision ? Le football professionnel, c’est la locomotive. C’est ce qu’on voit à la TV, c’est ce qui donne envie aux jeunes de signer dans des clubs amateurs, c’est ce qui donne envie aux parents d’emmener leurs enfants au foot. C’est la vitrine du football. Mais il n’y a aucun joueur pro qui ne vient pas du monde amateur… Tout le monde a commencé un jour dans un club amateur ! Il peut y avoir de rares exceptions de joueurs qui débutent dans un club pro et qui font leur carrière dans ce club, mais c’est une minorité. Le monde amateur c’est le poumon du football, et du sport en général, il faut le mettre en avant, le valoriser ! Mieux les clubs amateurs se porteront, mieux les clubs professionnels fonctionneront et récupèreront des joueurs bien formés.

Est-ce que le fait de continuer dans un club amateur vous aide aussi dans votre nouveau rôle en tant que Team Manager au FC Metz, est-ce que vous séparez totalement les deux ? Je sépare les deux. Cela me fait aussi du bien de revenir à un peu plus de légèreté. Le foot amateur c’est un peu le joueur qui travaille la journée et qui va décompresser le soir parce qu’il en a besoin. Le football professionnel, malgré ce que tout le monde pense, ça reste un travail, y a une obligation de résultats, de performances, tous les jours. Donc c’est sûr que l’on est généralement content de se lever le matin pour aller travailler, mais y a des jours où on n’a pas envie justement de se lever, parce qu’on est fatigué, parce qu’on a des problèmes, parce qu’on est mal luné ! Donc quand on va s’entraîner dans un club amateur, on y va parce qu’on a envie d’y aller !

Avec les Portugais de Thionville vous connaissez les arrêts de compétition, comment vous vivez ça ? C’est malheureux. Bien sûr d’un côté il faut mettre des règles pour combattre la maladie, mais de l’autre, tout arrêter cela tue absolument tout, et pas que le foot. Le basket, le tennis, le sport en général, de la même manière que les restaurants. Même si beaucoup considèrent que c’est secondaire, ce sont des petites choses qui rendent les gens heureux, et il y a malgré tout des gens qui travaillent dans ce milieu, des entraîneurs, des dirigeants qui pour l’instant sont au point mort.

Les confinements faisant, est-ce que votre passion pour la cuisine s’est exacerbée ? Le premier oui, parce qu’on avait beaucoup de temps, mais le deuxième n’a pas changé grand-chose à notre quotidien, on a continué à travailler. Mais oui, la passion pour la cuisine est intacte !

Un petit mot bien sûr sur le parcours des grenats cette année, comment est-ce que vous sentez l’équipe de votre point de vue, et quel avenir d’après vous pour le FC Metz à court et moyen terme ? Je ne suis pas inquiet pour le maintien de l’équipe en Ligue 1. On a joué contre beaucoup d’équipes qui je pense seront derrière nous en fin de saison. On n’a pas beaucoup de réussite parce qu’on a des joueurs importants blessés. Après il faut vivre avec, les blessés font partie d’une saison. Cela permet d’ailleurs de révéler certains joueurs comme Lamine Gueye qui aurait peut-être moins joué si tout le monde avait été présent. Mais pour moi le niveau de l’équipe c’est entre 8ème et 14ème. C’est une grosse marge, mais cela dépend beaucoup de la réussite, un poteau qui rentre ou qui sort, une décision arbitrale en notre faveur ou notre défaveur, cela fait vite un point de plus ou deux points de moins.

Enfin, un dernier mot pour les supporters du FC Metz avant ces fêtes ? Même si je ne suis pas sur le terrain, ils nous manquent. Finalement dans l’équipe actuelle il n’y a pas tant de joueurs que cela qui ont connu le « vrai » Saint Symphorien. Celui qui fait du bruit, celui qui nous transporte. Donc j’espère que dès que nous pourrons à nouveau les accueillir, ils répondront présent, et que Saint Symphorien refera du bruit pour faire enfin la fête avec toute l’équipe !

Propos recueillis par Gérald Russello – Crédit photo : FC Metz

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