177 En marge de l’annonce du plateau sportif de l’édition 2022 du Moselle Open, Jo-Wilfried Tsonga s’est attelé à répondre aux questions de la presse. L’occasion d’aborder le présent et l’avenir du tournoi messin, pour le désormais nouvel actionnaire majoritaire. Jo-Wilfried Tsonga, tu es désormais jeune retraité des cours. Qu’est-ce qui t’a donné envie d’investir au Moselle Open ? Je dirais que c’est mon passif avec le Moselle Open justement. J’ai joué pour la première fois ici en 2005 et c’était à l’époque l’un des premiers tournois que je faisais. J’ai été accueilli ici avec beaucoup de bienveillance et j’y ai passé des moments extraordinaires tout au long de ma carrière. Qu’ils soient autant humains que sportifs puisque j’ai pu gagner 4 fois ici. J’y ai rencontré des personnes qui font partie de mes piliers de vie pratiquement. Notamment Thierry avec qui j’ai passé beaucoup de temps ici. Aujourd’hui, c’est un ensemble de chose qui fait que je suis ici. Je suis passionné de tennis et j’adore mon sport. Donc investir ici me permet dans un premier temps de garder un pied dans mon sport tout en emmenant mon expertise tennistique au service du sport mosellan et français dans sa globalité. Un plateau sportif très relevé en 2022 qui reflète les projets du All In Group Le plateau de cette année est extraordinaire, avec notamment Daniil Medvedev, qui sera présent au Moselle Open, c’est extraordinaire n’est-ce pas ? Oui c’est extraordinaire. On se demandait tout à l’heure ce que l’on pouvait faire de mieux ici. Et finalement sur un tableau sportif, il sera difficile de faire mieux que celui de cette année dans les prochaines éditions. Évidemment, je pense que l’on peut améliorer l’expérience du public et créer plus d’engouement autour de ce tournoi. Mais pour faire mieux au niveau du plateau sportif, il faut être un ATP 500 ou un tournoi des Master Series, avec un niveau beaucoup plus élevé déjà. Aujourd’hui, le Moselle Open est classé ATP 250 et nous sommes déjà très fiers d’avoir un plateau sportif de ce niveau. Il y a évidemment beaucoup de travail derrière cela, et les dernières années sont récompensées. Cette année, les planètes se sont alignées puisque pour un ATP 250, il est quasiment impossible d’attirer le numéro un mondial. On se sent chanceux de pouvoir présenter un tableau comme celui-ci. Y-a-t-il des chances que tu deviennes sparring partner durant la semaine ? (NDLR : un sparring partner est un partenaire d’entraînement) (Rires.) Oui effectivement il y a de très grandes chances. Je connais les coulisses du tennis. Il m’est déjà arrivé d’être en demi ou en finale et de n’avoir personne avec qui m’entraîner. Soit parce que mon adversaire ne voulait pas, soit parce qu’il n’y avait personne avant le match. Des fois, il manque des personnes et cela peut être compliqué. Mais si l’occasion se présente, j’irai taper la balle avec grand plaisir selon les besoins des joueurs. Peux-tu nous parler de tes projets avec le All In Group ? Il y a quelques années, nous avons commencé avec Thierry Ascione à fonder une petite académie de tennis. Et désormais, cette académie a grossi. Durant mes dernières années de carrière, je n’ai pas beaucoup joué à cause de mes blessures et du covid. Donc finalement j’ai eu le temps de m’intéresser à d’autres choses. C’était donc très important pour moi de garder un pied dans le tennis, même si je ne savais pas encore comment le faire. Et finalement, le fait d’investir dans des évènements, des agences et des académies me paraît être la bonne reconversion. J’ai eu la chance de faire partie de ceux qui étaient susceptibles de rentrer dans les évènements, et j’en suis très heureux. J’espère pouvoir mener à bien tous ces challenges, qu’il faudra reconduire chaque année. Le but est de valoriser le tennis. C’est un sport très populaire mais cela ne se ressent pas toujours dans l’attractivité des clubs. https://twitter.com/MoselleOpen/status/1562087840468668416?s=20&t=_CVNgUkemp1RdpDMJsA42Q Jo-Wilfried Tsonga : « J’espère que le public pourra se rendre compte de la chance que l’on a d’avoir ces très grands sportifs ici. » En toute modestie, Jo-Wilfried Tsonga associé à ce plateau, ça devrait attirer du monde justement ? Je ne pense pas être le mieux placé pour parler de moi. Mais j’espère que le public pourra se rendre compte de la chance que l’on a d’avoir ces très grands sportifs ici. En tant que spectateur, je me réjouis déjà et j’espère que les amateurs de tennis se régaleront et viendront nombreux. Finalement, tu ne dois pas t’ennuyer depuis ta retraite ? Je ne me suis jamais ennuyé. (Rires.) Mais le plus dur, c’est bien de parler de soi, quand on est au tennis ou quand on essaie de faire un peu d’affaires. À la base, je n’aime pas trop parler mais plutôt faire les choses. Maintenant, je commence à maîtriser cela et j’essaierai de le mettre à profit. Pour revenir sur ta carrière, que retiens-tu de celle-ci ? Il y aurait évidemment beaucoup de choses à raconter puisque j’ai fait effectivement beaucoup de compétitions. De plus, quand on reste 15 ans dans le tennis, il peut se passer beaucoup de choses. Mais finalement, je retiens surtout les aventures humaines. Que ce soit une balle de tennis ou de golf, ou un violon, le tennis est surtout un outil qui sert à donner des émotions. Les moments de joie, de tristesse et de surprise nous rendent vivants. Propos recueillis par Arthur Carmier pour RCF Jerico Moselle.