Fusion Metz/Amnéville avortée : les vérités de Patrick Partouche

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Les clubs de hockey sur glace de Metz et Amnéville ont failli fusionner. Malgré des discussions avancées, le rapprochement des deux entités ne s’est finalement pas fait. Suite à une interview du président messin Christophe Fondadouze, son homologue amnévillois Patrick Partouche, porteur du projet avorté, a souhaité exercer son droit de réponse.

Patrick Partouche, vous avez souhaité réagir à notre interview de Christophe Fondadouze, président du Metz Hockey Club, parue samedi 29 juin.

Oui, j’aimerais remettre l’église au milieu du village. J’ai sacrifié beaucoup de choses pour le hockey. C’est un peu difficile de me faire donner des leçons. Quand on me dit que je n’ai « pas très, très bien travaillé »… Il ne faut pas exagérer (…) J’ai repris le club il y a dix ans en redressement judiciaire et on s’est relevé. Si j’avais fait n’importe quoi, je ne pense pas que le MAHC serait encore en vie.

On avait 120 000 euros de dette, et nous finissons en payant notre dette, avec de la trésorerie et nous allions recevoir des subventions. Effectivement, le modèle économique commence à devenir difficile mais on aurait pu repartir en D2 en se débrouillant. Je pense quand même avoir fait mes preuves avec le club d’Amnéville, j’étais présent aussi bien pour les seniors que pour les jeunes.

Concernant le début des discussions entre Metz Hockey Club et Amnéville, j’étais à la patinoire avec Bryan Le Héron (manager du club), et Christophe m’a dit qu’il allait démissionner, avant d’ajouter « depuis le temps que tu veux faire une entente, c’est le moment. On mettra les moyens pour t’aider ». J’ai répondu que j’allais réfléchir, estimer les chiffres et qu’on se tiendrait au courant. Cela faisait cinq ans que ce projet échouait. Ensuite, avec Bryan Le Héron, nous avons rencontré l’adjoint aux sports de la Ville de Metz, Guy Reiss.

Christophe Fondadouze, président du Metz Hockey Club (Photo : Arthur Carmier/Let’s Go Metz)

Ce projet de fusion, d’entente, aurait donc vraiment pu se réaliser ?

J’en suis persuadé à 300%. Bryan, que je respecte énormément, qui est passé à Amnéville comme la plupart des gens de Metz, a œuvré pour ce projet. (…) J’avais dit à Monsieur Fondadouze – « Christophe » c’était quand on était amis (sic) – que je préparais un texte à faire parvenir à nos licenciés. Il a vu ce texte et corrigé quelque chose. Il était même prévu que l’on fasse une réunion au bar de la patinoire de Metz. Entre temps, Monsieur Fondadouze me dit que des gens veulent reprendre le club, mais je voulais quand même pouvoir présenter mon projet aux licenciés des deux clubs.

C’est à ce moment que les discussions se sont stoppées ?

Quelques jours avant cette réunion commune, Metz a fait une réunion de comité et nommé deux nouveaux vice-présidents le lendemain. Des gens de Metz étaient d’accord avec mon projet, les maires étaient partants malgré le fait qu’il y ait une patinoire publique (Amnéville) et une privée (Metz). Il faut faire vivre cette patinoire privée, je ne conteste pas cela. C’est difficile d’être président de club aujourd’hui.

On a fini par me dire que tous les gens du club n’étaient pas d’accord pour faire des kilomètres. J’ai du mal à comprendre comment rouler 20 kilomètres pour emmener son gamin faire un sport qui n’existe pas à tous les coins de rue pose problème. Christophe dit que Metz aurait perdu des licenciés mais je pense qu’on aurait rassemblé du monde.

Metz a un potentiel et Amnéville a un historique dans le hockey. On aurait été près de 300 licenciés avec ce projet. Cela aurait été plus facile d’attirer du monde dans les patinoires, attirer des entraîneurs, ne pas avoir besoin d’ententes pour faires des équipes de jeunes… C’est vrai qu’on est pas exempt de tout reproche sur le hockey mineur mais Metz n’a pas à nous donner de leçons là-dessus car ils ne sont pas mieux.

Bryan Le Héron (à droite) est l’un des hommes forts du Metz Hockey Club

Dans le cas d’une équipe de D2 Amnéville/Metz, seulement cinq matchs de hockey auraient été joués à la patinoire de Metz. De plus, l’équipe de D3 du MHC aurait disparu. Comprenez-vous que cela ait refroidi les dirigeants messins ?

Financièrement, ce n’était pas possible d’avoir une D2 et une D3. Certes, on aurait eu plus de partenaires et de licenciés. Mais le modèle économique du Metz Hockey Club fait que les heures de glace représentaient un coût, que j’avais estimé à 45 000 euros, ce qui est d’ailleurs sous-évalué de ma part. Je préférais renforcer l’encadrement au sein du club, sur les deux patinoires, plutôt que de faire une équipe en D3. La base du hockey mineur devait être solide, ça je le sais très bien.

Pour moi, la D3 ce n’est pas fait pour aller chercher des gars de partout et coûter de l’argent. C’est pour faire jouer des jeunes et quelques anciens, afin de les préparer à aller en équipe première. On n’avait ni les moyens, ni les heures de glace pour faire cela. C’était trop tôt. Concernant la section sportive, pour moi c’était aussi trop tôt car cela nécessite des éducateurs diplômés, même si c’est une bonne idée. Enfin, est-ce que c’est mieux d’avoir cinq matchs de D2, de haut niveau, dans sa patinoire ou bien avoir huit, neuf matchs de D3 qui selon moi ne rapportent pas grand chose ?

Avec un peu de recul, comprenez-vous que le Metz Hockey Club ait fait machine arrière ?

Je suis plus que déçu de cette histoire. Amnéville, c’était mon bébé. (…) Je ne comprends pas que les vice-présidents du club que j’ai rencontrés, dont Bryan qui a porté le projet avec moi auprès des institutions, aient reculé. D’autant que j’avais déjà discuté avec des personnes du comité de Metz, qui me faisaient part de certains manques. Dans l’idée, un entraînement de hockey à Metz, un à Amnéville et un chacun chez soi, ce n’était pas la mer à boire…

Tout le monde n’a pas trouvé son intérêt, sportivement comme économiquement. Je pensais cependant que le sport allait prendre le dessus. Je n’ai pas eu la chance de mener ce projet pour lequel j’ai travaillé pendant un mois et demi. Je pense que j’aurais mérité un peu plus de respect. Il y a des très, très bon bénévoles de chaque côté, on aurait vraiment pu faire quelque chose.

Photo à la une : DR/Collection personnelle

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