Harold Mayot : « J’ai toujours un maillot du FC Metz avec moi ! »

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Harold Mayot : « J’ai toujours un maillot du FC Metz avec moi ! »

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LILLE – Entre deux matchs au Play In Challenger, Harold Mayot s’est confié au micro de Let’s Go Metz. L’occasion pour lui de revenir sur son passé, teinté d’une grave blessure d’une dépression. Sans oublier néanmoins de se projeter vers l’avenir. Entretien.

Après un début de saison en demi-teinte, tu viens d’enchaîner trois quarts de finale. Quelle analyse fais-tu de cela ?

Le début de saison a été compliqué. J’ai eu une période assez difficile au cours de laquelle j’ai eu un virus. Je n’ai pas pu jouer pendant presque un mois, et j’ai été malade et j’ai un peu payé cela en début de saison. En plus, je n’ai pas eu trop de chance sur les matchs, où ça ne s’est pas très bien goupillé. Mais là, les choses se mettent en place petit à petit. J’ai réussi à obtenir de bons résultats. J’aimerais bien faire mieux à chaque fois, mais j’enchaîne. Maintenant, ça serait bien d’aller en demi, en finale, voire même de gagner les tournois auxquels je participe.

Après Saint-Brieuc, tu arrives à Lille. Le public français est-il source de motivation supplémentaire ?

Bien-sûr. Pas uniquement grâce au public, mais en globalité. Jouer en France est déjà une chance, puisqu’il y a des tournois presque toute l’année. C’est très appréciable, et en plus de cela, s’il y a un peu de monde, on se sent beaucoup plus soutenu qu’à l’étranger.

« C’est bien que des joueurs comme Lucas ou Benoît montrent la réalité du quotidien d’un joueur de tennis »

Lors de ta grave grave blessure au poignet, as-tu remis en cause ton projet de carrière ?

À ce moment-là, ce n’est pas moi qui le remet en cause, mais plutôt l’équipe médicale. J’ai fait une énorme chute à vélo, et déjà, je pense que j’ai eu de la chance que cela ne soit pas plus grave que « juste » une déchirure au poignet. En dehors du tennis, il y a quand même une vie à faire, et j’ai eu de la chance que ça n’aille pas plus loin.

Après, au niveau tennistique, c’était une chance sur deux. Il y a effectivement eu une grosse remise en cause, mais surtout un passage de ma vie au cours duquel on réfléchit beaucoup à ce que l’on va faire si on ne peut pas remettre les pieds sur le court. Ça, c’était certainement le plus compliqué, car je suis sur les courts depuis que j’ai quatre ans. Je rêve de pouvoir être sur le circuit, donc il y a eu un passage compliqué, une dépression. Mais ça fait partie de mon histoire à moi, et j’en suis ressorti grandi. Ça m’a fait devenir un homme plus vite.

Malgré tout, tu restes un ancien numéro un mondial junior, cela doit forger le mental …

Honnêtement, à ce moment, on ne pense plus à rien. Il n’y a pas de champion du monde, pas de vainqueur d’un grand chelem junior. Il y a juste tes proches, ce qui te soutiennent, et ton équipe. Le reste, c’est anecdotique. Donc ce n’est pas forcément cela qui a fait que je me sois senti plus grand. J’ai simplement eu la chance d’être très bien entouré.

Justement, la parole se libère quant au mental des sportifs. Depuis les interviews de Lucas Pouille ou Benoît Paire à ce sujet, as-tu l’impression que la parole se libère davantage ?

Ce n’est pas forcément la parole qui se libère grâce à Lucas [Pouille] ou aux autres. Je pense surtout qu’aujourd’hui, les joueurs montrent vraiment la réalité du quotidien d’un joueur de tennis. Il s’agit surtout d’un sport où l’on est seul. Après, on a évidemment une équipe autour de nous. Mais globalement, il faut être prêt et fort mentalement. Ce n’est pas comme au foot. Quand on ne joue pas, on perd des points, on descend au classement et en plus de cela, on ne gagne pas d’argent.

Harold Mayot : « Je pense que c’est une erreur de se fixer des objectifs à long terme »

En tant que Messin, as-tu l’occasion d’échanger avec Ugo Humbert, l’autre Lorrain du tennis ?

Non, on échange très peu avec Ugo. On a quand même quelques années d’écart. Il est entré beaucoup plus tôt que moi sur le circuit. Maintenant, il est sur le circuit principal. Et en plus de cela, il s’entraîne très peu à Paris (bien qu’il soit natif de Metz, Harold Mayot est licencié au tennis club de Boulogne-Billancourt (92), ndlr). Donc on a très peu l’occasion d’échanger.

Suis-tu les actualités du sport messin ?

Je suis plutôt le FC Metz. Évidemment, je sais qu’il y a une superbe équipe féminine de handball à Metz. Mais je suis un grand fan, et j’ai toujours un maillot et une écharpe du FC Metz à chaque match avec moi. Mon père était un grand fan, et il m’a transmis cela. En plus, j’apprécie le football, et vu que je suis patriote et que j’aime ma ville, j’aime les voir briller au niveau national.

Quels sont tes objectifs pour la saison à venir ?

Je n’en ai pas vraiment. Enfin si, prendre du plaisir à chaque match, et progresser. Si tout se passe bien, les victoires s’enchaîneront et j’essaierai de marquer le plus de points possibles pour monter au classement. Je pense que c’est une erreur de se fixer des objectifs. Imaginons qu’on les atteint, que fait-on ? On s’arrête là ? Et inversement si on ne les atteint pas, on est déçu. Je pense que c’est une erreur que beaucoup de gens font, mais chacun a sa manière de fonctionner. À titre personnel, je pense qu’il faut prendre les choses par étape.

Crédit photo : Laurent Sanson / Play In Challenger de Lille

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