251 Grégory Proment a pris les rênes de l’équipe réserve du FC Metz dans une situation difficile, suite à une relégation en Régional 1. Après une année au bilan relativement positif, il se confie à Let’s Go Metz sur la saison en cours, sa carrière de joueur et son avenir. L’équipe réserve 2018-2019 Quel bilan tirez-vous de cette première saison aux commandes de la réserve ? J’ai pris cette équipe avec des gamins marqués, avec un gros manque de confiance en eux. La première chose à faire était donc de leur redonner cette confiance perdue. Il fallait dédramatiser la descente. Ce fût long, on ne gagne pas le premier match et le doute a commencé à s’installer mais à l’issue de la rencontre, je pense avoir trouvé les mots justes pour les remobiliser. Désormais même dans des rencontres compliquées, mes joueurs sont capables d’aller chercher des résultats. La saison n’est pas terminée mais le bilan est pour l’instant positif bien qu’il faudra encore enfoncer le clou samedi pour valider la montée en National 3. On a le sentiment que l’équipe n’était pas à sa place en R1, quelles sont les ambitions pour la saison prochaine dans le cas d’une montée en National 3 ? Tout d’abord ce sera d’y rester. Les centres de formation sont conçus de telle manière qu’il y a sans cesse un renouvellement d’effectif. Nous devons retravailler chaque année les mêmes choses alors que des clubs amateurs peuvent garder un groupe de joueurs de 23-24 ans pendant plusieurs saisons. La principale difficulté est d’apprendre aux U17 et U19, qui arrivent en équipe réserve, à s’adapter au monde Sénior. On ne passe pas des U19 aux Séniors en claquant des doigts. Dans cette optique, on a déjà commencé à incorporer des « 2001 » depuis le mois de décembre à travers les entraînements et les matchs amicaux. C’est aussi le travail d’éducateur que de faire grandir ces jeunes… Oui l’idée c’est de prendre des diamants bruts et de les polir, même si ce terme est un peu fort. A l’heure actuelle, nous ne pouvons pas prétendre à de très grands talents car il nous est difficile de rivaliser financièrement avec les grands clubs. Cependant, avec la mise en place d’un état d’esprit, on peut tirer le meilleur de nos jeunes afin de les faire progresser et gagner des matchs. Avez-vous hésité à prendre des joueurs plus âgés dans votre équipe au détriment de jeunes qui ont besoin de prouver leur valeur ? Quelle a été votre priorité en la matière ? On s’est effectivement posé la question. Avant de revenir au club, j’ai vu quelques matchs avec des compartiments qui ne m’ont pas plus. On a donc décidé de se renforcer à des postes clés avec des joueurs expérimentés car l’objectif était la remontée immédiate. Cela s’est révélé être une bonne chose car ils ont parfaitement encadré les jeunes mais l’objectif final est de fonctionner uniquement avec des joueurs du centre de formation. A titre d’exemple, la réserve du PSG qui joue en National 2, a du recruter sept joueurs de 26-27 ans pour pouvoir espérer se maintenir. Est-ce que des jeunes de votre équipe décrocheront un contrat pro à l’issue de cette saison ? Que se passera-t-il pour les autres ? Probablement pas dans l’immédiat mais ce n’est pas nous qui prenons la décision. L’objectif du club est de redevenir performant dans sa formation. Olivier Perrin et moi venons seulement d’arriver, notre travail ne peut pas se quantifier sur une saison. Nous verrons les premiers résultats dans trois ou quatre ans. Quant aux joueurs qui ne seront pas conservés, le choix de leur avenir dans le foot leur appartient mais il est très difficile de rebondir dans un club professionnel. Le milieu amateur peut s’avérer être une bonne solution pour retrouver un jour le monde pro. Le FC Metz met au niveau ses infrastructures, quels changements cela va apporter pour vous ? Premier changement : un vrai outil de travail. On aura notre propre terrain, ceci évitera de jongler systématiquement entre chaque section du club pour la programmation des entraînements. Second changement : le recrutement. Les nouvelles infrastructures nous permettront d’attirer des jeunes joueurs dont le choix se porterait sur plusieurs clubs. Vous êtes revenu au FC Metz pour y entraîner l’équipe réserve, à terme pensez-vous à l’équipe première à la manière d’un Gennaro Gattuso au Milan AC ? C’est un rêve ! De surcroît au FC Metz, c’est mon club ! Je ne dis pas que c’est faisable car je n’ai pas encore les diplômes. J’espère retrouver un jour le milieu professionnel parce qu’on y vit des moments magnifiques. Cela peut devenir un plan de carrière sur le long terme, en tant qu’adjoint ou entraîneur principal, on verra. Le retour sur sa carrière de joueur Lors de la saison 2012 – 2013 vous avez fait le choix de faire le grand saut entre Ligue 1 et National en revenant au FC Metz, qu’est-ce qui vous a motivé dans ce choix ? J’étais en fin de contrat à Caen et Franck Dumas voulait me prolonger. Malheureusement Caen ne se maintient pas, la direction change de coach et je n’entre pas dans les plans du nouvel entraîneur. Albert Cartier m’appelle et me propose de revenir à Metz. J’accepte sans hésiter car je ne me voyais pas ailleurs. Le championnat de National ne vous a pas fait peur ? Non, ma seule crainte était : « Et si on ne monte pas ? ». Quelque part on s’est mis en danger avec Albert Cartier. Le premier soir du stage d’avant-saison à Rombas, j’appelle ma femme et je lui demande « Qu’est-ce que je fous là ? ». Le vestiaire était désuni mais grâce à la discipline inculquée par Albert Cartier, une véritable cohésion s’est installée. Bien que je n’ai pas fait la saison de ma vie, j’étais un relai pour le coach auprès des jeunes en faisant passer son message d’une manière plus souple. Le groupe était vraiment talentueux et on avait la chance d’avoir un entraîneur qui aurait donné sa vie pour le club. Suite à cette saison, vous avez choisi de mettre fin à votre carrière, à trente-quatre ans, ce qui est un âge de départ raisonnable. Mais est-ce que vous avez regretté d’en être resté là alors que le club a réalisé une nouvelle montée dès la saison suivante ? Ma famille était à Caen. Je commençais à récupérer moins bien et moins vite et je craignais de faire la saison de trop en Ligue 2. Les gens m’arrêtaient en ville pour me remercier de la montée alors que je n’étais que sur un terrain de football. Il était préférable de terminer sur une bonne note. De plus, Patrice Garande m’avait appelé pour me proposer le poste d’entraîneur de la réserve du Stade Malherbe de Caen. Ce métier m’intéressait vraiment et cela me permettait de me rapprocher de ma famille. Au final je n’ai rien regretté, j’ai trouvé génial de voir Sylvain Marchal soulever le titre de Ligue 2. Manifestement, vous aviez encore quelques connivences avec le ballon, puisque vous ferez partie de l’équipe « Vétérans » du FC Metz qui verra officiellement le jour la saison prochaine, vous pouvez nous en parler ? Actuellement on joue à Thionville avec Stéphane (Borbiconi), Sylvain (Marchal) et Cyrille Pouget. On vit des moments géniaux, on rigole tout le temps, c’est magnifique. Se retrouver à Metz permettra de faire revenir Greg’ Leca et Franck Signorino. J’ai cru comprendre que l’on allait jouer à Dezavelle. On va se faire plaisir le dimanche matin, c’est bien ! Vous êtes l’un des rares anciens joueurs à posséder un compte sur le forum du club, comment vous est venue l’idée de vous inscrire sur cette plateforme ? A quand Grégory Proment sur les réseaux sociaux ? Je venais de quitter Metz et je souhaitais garder un lien avec les supporters. Parfois ça taillait, même à mon sujet et ça me faisait rire ! C’était également un moyen de faire passer des messages d’encouragement au club. Depuis mon retour je n’y vais plus car j’estime que ce n’est plus ma place. Par contre Twitter je ne maitrise pas. On a tenté de m’expliquer mais ça me gave (rires). Comme l’autre truc, comment ils appellent ça… Snapchat ! C’est pareil, je ne comprends rien. Je vais de temps en temps sur Facebook, il y a de bons trucs qui me font rigoler. Propos recueillis par KB et AC.