58 Jour d’espérance pour le FC Metz ! Un an après avoir subi la relégation suite au barrage manqué contre l’AS Saint-Étienne dans la position du chassé, les Grenats remettent le couvert face au Stade de Reims dans la position du chasseur, en quête de montée en Ligue 1. À peine le temps de savourer qu’il a fallu se remettre au charbon. Ce mercredi 21 mai à 20 h, le FC Metz reçoit un malheureux – et inattendu – seizième de Ligue 1, le Stade de Reims, dans le cadre de la première des deux rencontres de barrages. Un scénario que le staff, à l’instar de nombreux supporters, n’avait pas forcément prévu. « C’était le moins probable, confirme l’entraîneur Stéphane Le Mignan. Il y avait trois ou quatre possibilités. On ne s’attendait pas que ce soit Reims, mais les autres ont fait des grosses performances, notamment Le Havre. » Stéphane Le Mignan : « Il va falloir encore hisser très largement notre niveau. » Photo : Archives Julien Buret/LGM. Si il confie ne pas bien connaître l’équipe rémoise et avoir « décroché » de la Ligue 1 pour se concentrer sur son championnat, le technicien breton se méfie tout de même d’un effectif qui a quelques références à son actif : « C’est une équipe qui a quand même réussi, et il y en a pas beaucoup, à ne pas perdre contre le Paris Saint-Germain cette saison [deux nuls], qui a gagné contre l’Olympique de Marseille à domicile et qui a fait un nul [au Vélodrome] au match aller. Quand on est invaincus contre ces deux équipes là, ça veut dire qu’il y a de la qualité. » Le milieu de terrain Gauthier Hein abonde : « Je pense que, sur le plan athlétique, il y a un écart. Après, ça va être un combat. Je ne pense pas que techniquement, on ait grand-chose à envier à cette équipe. À nous de le montrer. » Une dynamique favorable pour le FC Metz, plus compliquée pour Reims Il n’empêche, la dynamique semble tout de même en faveur des Grenats : après avoir eu un coup de mou, les deux dernières victoires contre le Stade Lavallois et, surtout, l’USL Dunkerque ont permis de retrouver de la confiance. En face, le Stade de Reims enchaîne les mauvais résultats et subit des tensions en interne – le capitaine Teddy Teuma, laissé hors du groupe depuis des semaines, a notamment été autorisé à partir en vacances – ainsi qu’avec son public : le principal groupe de supporters a annoncé ce mardi soir ne pas se rendre au stade Saint-Symphorien pour encourager les Rouge et Blanc. Nous n'irons pas à Metz ! #barrages pic.twitter.com/KxwEu72CM5— Football Champagne (@Foot_Champagne) May 20, 2025 Surtout, le club se retrouve dans une situation dantesque, et pour cause : en plus de jouer sa survie en Ligue 1, les Marnais vont aussi participer à la finale de la Coupe de France entre les deux barrages. Ce qui devait être une fête pourrait bien tourner au cauchemar en Champagne. Un constat que Stéphane Le Mignan tempère, rappelant d’où vient son adversaire du soir : « Je crois beaucoup à ce niveau d’écart qu’il y a entre les deux divisions : il y a un écart athlétique important. Au niveau technique et tactique sûrement, aussi, assure le coach. On est mieux, je pense, par rapport à notre dernier match. Mais il va falloir encore hisser très largement notre niveau. […] Les ingrédients sont mis clairement pour plutôt favoriser l’équipe de Ligue 1, à nous de renverser cette place d’outsider pour aller chercher une montée et un exploit. » « Enflammer » sans « surjouer » S’il y en a qui sait ce qu’implique de renverser des montagnes, c’est bien Gauthier Hein. Le Thionvillois est l’un des rares dans l’effectif a avoir remporté un barrage pour accéder à la Ligue 1, avec l’AJ Auxerre en 2022. « On n’avait rien lâché, se remémore le numéro 7 grenat. Chez nous, on perdait 1-0 et on arrive à égaliser à la 85e minute. Là-bas, on a la chance de mener 1-0 et on se fait rejoindre. Puis, des prolongations, des tirs au but… Tout s’est joué jusqu’au dernier moment. » Morale de l’histoire ? « Si j’ai vraiment une chose à retenir de tout ça, c’est d’y croire jusqu’à la dernière seconde, quoi qu’il arrive ». Gauthier Hein : « Après une victoire, on voit le stade qui s’enflamme… C’est des moments incroyables. Il faut garder ça ». Photo : Mehdi Abirez/LGM. Ce retour d’expérience, mis en exergue avec le vécu plus négatif d’autres coéquipiers qui ont connu la désillusion de la saison 2023-2024 contre l’AS Saint-Étienne, peut permettre d’aborder cette future échéance avec plus de sérénité. « On sait ce qu’il s’est passé l’année dernière, notamment au match retour, avec ce carton rouge très tôt dans le match qui change un peu la donne. C’est sûr qu’il va falloir rester concentré et ne pas faire n’importe quoi, mais s’éclater, essayer de produire du jeu, de tenter, d’oser. Et puis d’enflammer surtout le public à Saint-Symphorien, annonce l’un des piliers du jeu messin. Le public, lui répondra présent. La rencontre devrait se dérouler à guichets fermés : il ne restait qu’une trentaine de places à vendre sur la billetterie en ligne du FC Metz mardi soir. « C’est formidable, réagit Stéphane Le Mignan. On le dit depuis plusieurs semaines. On savait que si on basculait sur ce genre de compétition, les play-offs, on allait monter en intensité. Et c’est le cas. Ils ont déjà été de grande qualité. » Même point de vue du côté des acteurs sur le terrain : « On sent les supporters qui poussent. C’est une vraie énergie positive pour nous, assure Gauthier Hein. Et en plus de ça, après une victoire, on voit le stade qui s’enflamme… C’est des moments incroyables. Il faut garder ça. » Attention cependant, à ne pas « non plus surjouer par rapport à un match comme ça », prévient Stéphane Le Mignan, bien que ce soit « un événement qui est particulier dans la carrière d’un joueur ». Quoi qu’il arrive, le mot d’ordre est « de continuer à se battre, jusqu’au bout, dixit Gauthier Hein. Je pense que les supporters n’attendent que ça. » Rares sont ceux qui oseront lui donner tort. Photo à la une : Stephan Weyrath/LGM.