Étienne Ory : « Je pense qu’on était pas assez investis »

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Alors que tout le sport messin est à l’arrêt en raison de la crise sanitaire que nous connaissons, nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec Etienne Ory. Le meneur de jeu des Canonniers revient sans détour sur cette période très spéciale et évoque beaucoup d’autres sujets tels que la saison de son équipe, sa carrière qui promettait d’aller très haut mais qui fut tronquée par des blessures, mais également le rapport de la famille Ory avec le basket.

– Actualité oblige, le basket a dû s’arrêter. Comment as-tu abordé la nouvelle ?

A vrai dire, au vu de ce qu’il se passait, je me doutais qu’ils allaient suspendre la saison, et c’est normal. Il ne faut pas prendre ce virus à la légère et c’est logique que le basket passe bien après la sécurité de tous.


– J’imagine que tu t’entretiens toujours physiquement ? Raconte nous cela.

Bertrand Barbier notre préparateur physique nous a envoyé un programme pour rester en forme, à base de cardio et de renforcement physique. C’est important de rester un minimum actif sinon à la fin du confinement ça risque d’être très compliqué !


– Quelles sont tes occupations en cette période de confinement ? Tu gardes des contacts réguliers avec tes coéquipiers ?

J’ai déjà la chance de ne pas être seul mais d’être avec mes parents. Ensuite, je m’occupe comme je peux : sport, Netflix, jeux vidéos, je prends des nouvelles de mes amis, je regarde les gens jongler avec leur PQ… (Rires)
On est toujours en contact avec les coéquipiers évidemment, on a un groupe WhatsApp où on prend des nouvelles de chacun.


– D’ici quelques jours ou semaines, on saura si le championnat va reprendre son cours normal. J’imagine que tu souhaites que la saison se joue intégralement ?

J’aimerais bien qu’on puisse finir la saison intégralement mais je me demande vraiment comment ça peut se faire… Rattraper les matchs en semaine avec certains joueurs qui travaillent à côté me semble très compliqué. Ensuite, physiquement il va aussi falloir un temps pour être de nouveau prêt à jouer, sans risquer de se blesser, parce qu’une reprise directement après le confinement ce n’est pas possible. Si en plus on doit jouer à huis clos… On verra ce qu’il sera décidé et s’il faut jouer on sera présents évidemment !


– L’équipe a connu des mauvais résultats en 2020, notamment à l’extérieur, tu as d’ailleurs manqué quelques matchs. Comment te sens-tu par rapport à cela ?

Après une très bonne première partie de saison on a connu un coup de mou à la reprise. Je pense qu’on était pas assez investis, que ce soit aux entraînements ou en match. Toutefois, on s’est remis dedans et on a fait deux bons derniers matchs. Pour moi c’est frustrant de rater des matchs et de ne pas pouvoir aider les potes, sachant que ça apporte une rotation supplémentaire. Après, je savais que ça allait être une année de reprise pour moi et que ça allait être compliqué d’enchaîner tous les matchs.


– Lors du dernier match tu étais titulaire à la mène, en lieu et place de Damien Jean-Joseph, ça compte pour toi de démarrer les matchs ?

J’aime commencer les matchs, ça me met directement dedans, mais comme on m’a toujours dit : le plus important ce n’est pas de commencer mais de finir les matchs. Donc si je dois commencer sur le banc ce n’est pas un problème.

Damien Jean-Joseph, meneur expérimenté des Canonniers.


– Tu fais partie des quelques Canonniers à avoir évolué en Pro A ou en Pro B durant ta carrière, qu’est-ce qui différencie le championnat professionnel de la Nationale 2 ?

Il y a déjà une différence physique. C’est quand même plus grand et plus costaud en pro. Après c’est surtout au niveau tactique : la compréhension du jeu, la rigueur, la vitesse d’exécution… Tout est plus précis et tu as moins de marge d’erreur. Le jeu en Nationale 2 est moins organisé mais ça rend parfois la chose encore plus compliquée à défendre. Cela reste un bon niveau.


– Ta progression a été malheureusement freinée à cause de blessures récurrentes, comment tu te sens physiquement aujourd’hui ?

Après 2 ans et demi sur le côté, la reprise a été assez compliquée. C’est frustrant de ne pas être à 100% sur le terrain, de devoir se gérer et de ne pas pouvoir tout donner mais j’ai appris à jouer en fonction de ça. Depuis quelques semaines je me sens beaucoup mieux ! J’ai enchaîné les deux derniers matchs presque sans douleurs, donc je suis sur la bonne voie. J’ai hâte de ne plus rien ressentir et que tout cela ne soit plus qu’un mauvais souvenir.

Comme son frère, Perrine Ory défend les couleurs messines.

– Le basket est une affaire de famille chez les Ory entre toi, ton père qu’on ne présente plus, ta sœur Perrine qui évolue chez les Pink Ladies et même ta mère il me semble. Quel impact cet environnement a-t-il eu sur ton parcours de basketteur ?

J’ai baigné dans le basket depuis tout petit, chaque week-end j’étais dans une salle pour voir ma famille jouer. Mes deux frères ont aussi fait du basket. Donc je me suis naturellement lancé dedans et toute ma vie a gravité autour de ça (sport études, pôle espoirs, INSEP, centre de formation…). C’est sûr que c’est grâce à ma famille que j’ai fait du basket.

– Je suis obligé d’évoquer le sujet… Philippe Ory a décidé de se mettre à l’écart de l’équipe première il y a peu, comment as-tu vécu cela personnellement ?

Cela m’ennuie car je me sens forcément responsable, comme toute l’équipe, de son départ. J’aurais aimé que l’on finisse la saison ensemble. Mais je pense que ça va lui faire du bien de se détacher du basket et de se reposer un peu.

Philippe Ory a cédé sa place à Stéphane Frentzel depuis quelques matchs.


– Enfin pour conclure, tu te vois rester à Metz, qui est ta ville, pour plusieurs années ou bien tu ambitionnes de retrouver le monde pro que tu as tutoyé ?

Pour l’instant je ne sais pas encore où je serai l’année prochaine. Le but c’est de guérir complètement de cette blessure et d’être à 100% pour la prochaine saison. Forcément j’aimerais retoucher le monde pro et voir jusqu’où je peux aller. Après je me sens très bien à Metz, j’ai ma famille, mes amis et je pense qu’il y a quelque chose de très beau à faire ici.


Crédit photo
: Matthieu Henkinet

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